C'est un livre où tout est calme, apaisé. Pas de tension, pas de rebondissements anxiogènes, juste une forme de lenteur sereine, sans heurts ni grand bruit. Entendons-nous, Antoine Choplin ne donne pas dans le feelgood pour autant. Son truc, c'est une mise en place tranquille de son récit, avec certes quelques points obscurs au départ mais qui très vite vont s'éclaircir, avec limpidité. Comme s'il prenait son lecteur par la main en lui disant " ne t'inquiète pas, tu vas tout comprendre, laisse-moi juste le temps de t'expliquer".
Pour une fois l’auteur d’Une forêt d’arbres creux ne fait pas de lien entre la Grande Histoire et une petite histoire individuelle. Par contre son obsession pour l’art est bien présente, comme sa plume tout en sobriété. Finalement, il lui va comme un gant ce texte plein de silence(s), à la fois sensible et pudique, peuplé de personnages qui, à leur manière, cherchent à se tenir à l’écart du monde. Après le décevant « Partiellement nuageux », je suis ravi de retrouver un Antoine Choplin au meilleur de sa forme.
La barque de Masao d’Antoine Choplin. Buchet Chastel, 2024. 200 pages. 19,50 euros.