New York au début des années 80’. Le narrateur, anonyme, est un jeune homme de 23 ans se voulant poète. Largué par sa copine Sarah, sans boulot, il erre dans l’East Village, désœuvré, début d’un parcours chaotique multipliant les mésaventures pas toujours agréables et les rencontres les plus étonnantes, pas toujours les plus sympathiques. Un temps il sera engagé pour être le manager d’un cinéma porno gay minable, se faisant passer pour homosexuel… Il rencontrera un écrivain raté, Helmsley « consacrant pratiquement l’intégralité de son temps à deux activités : l’écriture et la lecture » qui le recueillera quelque temps, plus tard c’est chez une femme plus âgée, Glenn, « une divorcée de 32 ans, elle avait un salaire confortable et la maison de son ex-mari à Brooklyn Heights » mais ça ne durera pas, un concours de circonstances l’amènera à profiter du loft d’un réalisateur « branché » souvent en déplacement... Le narrateur passe son temps à chercher où squatter et comment dénicher trois sous pour manger, n’hésitant pas à endosser un costume (au propre comme au figuré) qui n’est pas le sien, un coup homosexuel, un coup punk à iroquoise.
Soyons réalistes, notre héros manque de discernement, jamais très clairvoyant. Pas toujours très honnête, mais néanmoins très attachant aux yeux du lecteur qui se désespère de le voir errer dans la vie comme une âme en peine : jamais ne semble lui venir à l’idée de se trouver un job « normal » pour tenter de reprendre pied.
Un parcours pathétique, en pente avec cassage de gueule et clochardisation réelle, à faire les poubelles pour manger et coucher dans la rue. Jusqu’à cette rencontre improbable avec un personnage croisé bien plus tôt dans le roman… qui nous offre un épilogue magnifique et émouvant en apothéose.
Un roman déambulatoire dans le New York des marginaux et bohèmes, des situations précaires et des relations éphémères, d’un jeune homme qui se cherche. Le bouquin est bien écrit et ne manque pas d’humour si on le confronte aux situations décrites.