Publié aux éditions Points, 2024, 234 pages. " Amour, meurtre et pandémie " est le premier roman que je lis dans le cadre du Prix du meilleur Polar Points. Nous sommes en Chine, au début de la pandémie du Covid. A Shanghai, tout le monde est cloîtré. On ne circule qu'avec un laissez-passer. L'inspecteur Chen est sollicité dans une affaire de meurtres. On a retrouvé plusieurs personnes assassinées aux abords d'un hôpital. Elle ne semble avoir aucun lien entre elles. C'est dans ce contexte politique étrange que Chen enquête. Il est clair que si vous cherchez une enquête bien ficelée, ce roman n'est pas pour vous. Je dirais même que les meurtres sont un prétexte pour situer le roman dans un moment particulièrement délicat: celui de la pandémie de Covid. L'enquête en elle-même n'a que peu d'intérêt au final. En revanche, ce qui est intéressant c'est la manière dont Chen va découvrir la vérité au sujet du traitement de la population. La politique zéro Covid va conduire à des dégâts collatéraux importants: on n'accepte plus personne aux urgences si l'on n'a pas un test covid négatif de moins de 24 heures. De nombreuses femmes enceintes, des personnages âgées, des enfants et des bébés meurent alors, faute de soins. Le récit est glaçant et consigné dans un dossier " Wuhan ", top secret, que Chen sera chargé de traduire. Les conditions furent drastiques en Chine. Ce roman est un réquisitoire, une dénonciation de ce qui s'est passé pendant la pandémie. L'auteur y dénonce clairement les pratiques inhumaines du gouvernement au nom d'une politique " Zéro covid " afin de prouver à l'Occident la bonne gestion de la crise sanitaire. La dissimulation, le mensonge, les pressions sur les populations et les emprisonnements arbitraires ont émaillé la vie de millions de chinois. " Amour, meurtre et pandémie " est un polar sociétal et glaçant dont le but est de clairement dénoncer le règne de terreur pendant la pandémie du covid.