Auteur : Jean-Christophe Stas
Éditions : Auto-édité
Parution en : septembre 2020
411 pages Thème : Thriller fantastique
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Une balade déroutante !Découvrez et vivez les émotions des contrées proches ! Cet autre continent semblable aux nôtres et pourtant bien plus fantasque ! Entrez dans une terre de légendes, perdue entre l'espace et le temps ! Un voyage où la féérie des paysages recèle toujours une partie sombre !
J'arrive au bout de mes chroniques des lectures de septembre (encore un après celui-là et se sera tout bon). En attendant, j'en profite pour remercier l'auteur de cet envoi et de sa façon de nous embarquer dans ses histoires où l'esprit d'un être humain est pris dans un étau insoupçonnable. Une balade étonnante dans un monde encore méconnu pour la plupart des gens : ce qui se passe dans notre tête n'est qu'à nous, pas vrai ? Et pourtant, par moment nous n'en sommes pas les maîtres pour autant ! Ce relié, qui a une couverture intrigante et fascinante, attirant tout de même ce côté fantastique de la chose, de cette fameuse petite vieille, un beau livre avec du beau papier que j'ai adoré tourner les pages les unes après les autres. Bref, ce relié est composé d'un roman et de quatre nouvelles qui ont toutes un fil conducteur qui se ressemble. Et parfois un peu plus que cela, comme le hasard, une filiation, peu importe tant que nous comprenons que le seul maître à bord est l'auteur et que c'est lui qui décide de la direction à prendre.
Souvent nous ressentons des choses, de petites douleurs, des hallucinations parfois, des moments de doutes, notre corps nous parle 'une manière ou d'une autre. Je sais qu'il faut savoir s'écouter comme faire attention à ne pas surveiller le moindre bobo. Pour Grasper, c'est une nouvelle vie qui se pose bien là. Changement total de lieu, achat d'une maison, il parcourt des kilomètres pour s'éloigner de ce qui le hante. Cuberdon, son fidèle compagnon à quatre pattes est toujours présent et ayant eu un colley je suis tout à fait d'accord avec le fait que c'est un chien peureux ! Bref, une nouvelle vie pour éloigner les mauvais esprits et surtout cette petite vieille qui hante si facilement l'esprit de notre personnage. Nous le suivons pas à pas dans ces démarches pour se sociabiliser, pour tenir le plus loin possible de lui ses cauchemars qui le hantent même en plein jour. Une ville qui aspire à de la sérénité malgré le caractère de la falaise. Une vie simple, avec ce monastère où le vent s'engouffre et où nos chers moines ramassent chaque matin de quoi nourrir leurs esprits assoiffés de connaissance. Grasper est un homme comme un autre, qui va découvrir les bienfaits d'une vie plus simple, avec ce voisin et sa fille, avec ce docteur et les moines et puis avec ses petites pilules miracles qui vont l'aider à dormir. Un roman qui se suffit à lui-même et je considère que les nouvelles sont des cadeaux de l'auteur sur sa façon de voir le monde. Les liens d'amitié sont forts entre l'homme et l'animal, il suffit parfois de quelques instants dans une vie pour prendre conscience des petites choses sans intérêts au départ qui vont faire vivre pleinement les gens et ceux qui les entourent. Parfois il suffit de peu pour réussir à avancer, parfois il suffit de peu pour comprendre. Cette fameuse compréhension qui nous fait défaut le plus souvent et le trop tard arrive malheureusement.
Le syndrome de la petite vieille, ce roman terrifiant de par son réalisme, donne des sueurs froides.
Les villes se suivent et se ressemblent, après avoir passé du temps à Montroc-aux-murmures, nous voila au cœur de plusieurs lieux proches de cette ville avec ce qu'il faut pour nous apporter des éléments de réponses. "Une vérité au fond de la vallée, Le chemin long, La petite fille de la mer, Un chant de Noël" ces quatre nouvelles à plus ou moins de pages nous emportent dans des thèmes variés. L'enfant ou l'adolescent qui a besoin de comprendre pour avancer, de garder un souvenir merveilleux d'un temps ancien, l'adulte qui se perd dans sa propre vie et qui va devoir suivre son propre chemin afin de trouver véritablement sa voie ! Et puis ce retour au sources qui est souvent évoqués et donne envie de revenir à l'essentiel, de reprendre contacte avec la nature, avec ce qui nous entoure. La technologie c'est bien, mais parfois se couper du monde c'est un bienfait. . gommes ! L'origine de soi, de sa famille, de ses ancêtres, de la terre, de la maladie, de la souffrance, de ce qui existe... L'origine des mots et des maux, mais aussi de l'espoir, de ce qui fait que nous sommes nous-même. Des nouvelles qui ne manquent pas d'intriguer, de nous emporter par un souffle de vent vers d'autres horizons, de montrer aux enfants que l'adulte est capable de faire le bien et ainsi de voir la poursuite se faire correctement. L'innocence d'un enfant est pur lorsqu'il n'est pas entaché par des faits affreux. L'Histoire ne nous dira pas le contraire, notre propre Histoire en France, mais aussi le présent de certains pays. Un enfant ne devrait pas connaître le moindre maux, pourtant cela n'est pas le cas. Des coutumes qui perdurent, des instants clés et cette soif de vérité qui s'impose entre les pages. Il faut savoir préserver les légendes, les faits historiques pour mieux s'imprégner de certains lieux, de certains faits et accepter que le changement n'est pas forcément mauvais.
Entre rêves et réalités, entre l'imaginaire et notre regard... L'auteur nous laisse à nos propres conclusions. Le livre est léger en fantastique, il est à la frontière de la réalité, un peu comme la série X-files que je dévorais petite pour savoir si oui ou non ILS existent réellement. Si certains points s'amusent à nous mettre le doute, d'autres sont carrément proches de l'indécision. Ce mélange, je l'ai adoré avec ce soupçon de magie ancienne, de recherche et surtout ce subconscient qui nous tape dessus. Parce que ce que nos yeux voient, ce que nos mains touchent, ce que notre esprit nous explique, nous pouvons continuer ainsi longtemps, mais tout est différent et ne revient pas forcément au même plan. La conscience nous raconte une histoire, tandis que nos peurs, nos rêves et nos espoirs nous en racontent bien d'autres. L'esprit humain nous est décortiqué à sa manière et avec beaucoup d'imagination et de fantastique sans pour autant que cela soit poussé (je parle du côté fantastique). Qui ne nous dit pas qu'il ne s'agit uniquement que d'hallucinations ? L'âme humaine est à la fois une torture et une bénédiction, sans elle nous ne serions pas conscient, avec elle nous ressentons tout. J'aime beaucoup lire sur les rêves, les interprétations qu'ils nous apportent par écrit. C'est la même chose que lorsqu'une personne souffre d'un endroit précis, le mal ronge parfois physiquement, mais aussi psychologiquement. Concernant Grasper, ce manque de sommeil, cette paralysie du sommeil donne au corps et à l'esprit tout sauf une paix. Le manque de sommeil fait perdre la réalité, le corps se fatigue et les cauchemars interviennent, même si ces derniers étaient fréquents. Doute, peur, si les journées sont lumineuses, les nuits sont froides hideuses. qui serait capable de tenir ainsi sans aide extérieure ?
En conclusion, bien que le "macabre" s'invite à notre table, il suffit d'un rien pour tout faire basculer. Une douleur, un sommeil, une peur profonde ou une nuit qui n'a jamais pu être obtenue, un périple attendu, un soulagement, une destinée prête à s'accomplir... L'auteur nous entraine plus loin que le bout de notre nez, plus loin que la raison ou la déraison. Le conscient, le subconscient, l'inconscient et tout ce qui fait que l'esprit humain est complexe nous est exposé de manière cru, avec le bon comme le mauvais. Il ne suffit pas de penser pour réussir, il faut savoir faire preuve d'abnégation. Derrière un visage qui sourit, il y a parfois des souffrances atroces. Être et le paraître sont deux choses différentes. Comme le disait souvent ma mère, derrière une porte fermée, nous ne savons pas réellement ce qui se passe, alors derrière un sourire de façade, que peut-il bien se camoufler ? Une écriture fluide, des thèmes peu abordés qui font réfléchir et nous laisse à la croisée des chemins. À nous de savoir lequel prendre, de rencontrer les bonnes personnes, de créer notre propre histoire afin d'avoir LA vie qui nous convient parfaitement. Mais ce n'est qu'une infime partie de notre vie, pas vrai ?
" Elle se régalait du supplice qu'elle lui faisait engendrer. Les racines pivotaient de plus en plus, de gauche à droite, et d'arrière en avant. Elles se laissaient aller tandis que les alvéoles s'élargissaient. Il ne pouvait qu'être témoin de sa torture sans anesthésie, les plis des yeux sillonnés de sanglots de douleur, le nez froncé et tendu à l'extrême, les veines de son cou gonflées comme des tubes révélant un delta grossier sous sa peau suintante. Le cément dentaire s'attendrissait et perdait de sa nervosité. Les tiges jouaient dans les cavités. Elle tira d'un coup sec. Tel un électrochoc, une douleur mentale l'envahit, lui infligeant instantanément l'oppressante sensation onirique d'une migraine lourde et assommante. "