Tokyo Detective est un roman hybride. Moitié enquête, moitié roman noir, on y suit l'auteur, Jake Adelstein, journaliste à Tokyo. Il y est installé depuis des années, maîtrise parfaitement la langue et les us et coutumes. Au début du livre, il n'est plus journaliste d'investigation mais enquêteur à son compte pour des compagnies privées. Elles lui demandent souvent d'enquêter pour savoir si telle ou telle entreprise a un lien avec la mafia japonaise, les yakuzas. Ces derniers ont en effet bâti des empires financiers et sont presque intouchables. L'auteur nous en livre quelques secrets... Tout ce qui est raconté dans ce livre est donc vrai puisque nous sommes dans un genre d'enquête journalistique. Autant vous dire que c'est très étrange comme lecture. Il y a des chapitres très intéressants dans lesquels l'auteur nous parle de la société japonaise, du fonctionnement des yakuzas et de leur mainmise sur le pays, de leur violence aussi et du fort pouvoir qu'ils ont en cas de crise majeure. D'autres chapitres sont d'un ennui mortel. On y détaille le montage de sociétés écrans, le fonctionnement des entreprises. C'est donc une lecture qui m'a laissé plutôt mitigée, interrogative, songeuse. Là encore, je n'ai pas les mots pour décrire mon état d'esprit suite à cette lecture, réalisée dans le cadre du Prix du meilleur polar points. Le style du livre m'a désarçonnée. Je m'attendais à du polar. J'ai eu droit à une enquête, non dénuée d'intérêt d'ailleurs, mais parfois trop poussée dans les détails. Il faut s'accrocher en effet pour se perdre dans les méandres du récit. Les amoureux du Japon trouveront peut-être leur compte dans ce livre atypique.