Alice Develey – Tombée du ciel ***

Par Laure F. @LFolavril

L’Iconoclaste – 2024 – 399 pages

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« Pourquoi j’écris ça? J’écris pas pour ne pas mourir. J’écris pour tuer mes souvenirs. Je vous donne mon histoire pour qu’elle ne m’appartienne plus. »

Alice a quatorze ans, elle écrit depuis sa chambre d’hôpital. Demain, elle se donnera la mort, c’est décidé. En attendant, elle nous explique pourquoi. Elle déroule la façon dont elle en est arrivée là. La perte de poids drastique, les calories comptées et recomptées. La voix de Sissi, la voix de démon qui lui dicte ce qu’elle doit faire. La voix qui lui fait perdre pied avec la réalité. Les relations toxiques avec sa mère et la violence viscérale de son père. Les mensonges accumulés. Elle raconte sans fard l’enfer de son quotidien à l’hôpital, la violence des traitements.

« À défaut d’avoir mon corps, ils n’auront pas ma mort. »

C’est cru, les mots claquent et éclatent – comme des déflagrations. Alice Develey donne à voir la réalité de l’anorexie sous toutes les coutures. C’est violent, sans concession. Certaines scènes laissent sans voix. C’est une lecture tellement éprouvante que je me suis retrouvée à enchaîner les pages pour vite la laisser derrière moi. Tombée du ciel est une lecture dont on ne ressort clairement pas indemne mais elle demeure nécessaire.