Titre : À l’ombre de Winnicott
Auteur : Ludovic Manchette et Christian Niemiec
Édition : Le Cherche midi
Genre : Contemporain
Pages : 504
Parution : 29 août 2024
Sussex, Angleterre, 1934.
Alors qu’ils viennent d’emménager dans le manoir de Winnicott Hall, Archibald et Lucille Montgomery confient à Viviane Lombard, une Française à l’attitude et au franc-parler peu ordinaires, l’éducation de George, leur jeune fils aveugle. Tandis que la préceptrice et l’enfant apprennent à s’apprivoiser, un doute s’instille peu à peu chez eux comme chez tous les habitants de la vaste demeure, maîtres des lieux et personnel confondus : une présence invisible ne rôderait-elle pas entre les murs de la vieille bâtisse ?
Il me tardait de lire ce livre après avoir adoré les deux premiers livres des auteurs Alabama 1963 et America[s].
Comme toujours, celui-ci est très différent des deux premiers.
Cette fois-ci, nous sommes plongés dans la vie d’un manoir hanté dans le Sussex : Winnicott hall.
Archie et son épouse Lucille viennent d’y emménager avec leur fils George qui est aveugle.
Leur majordome les a suivis et c’est lui qui régente le manoir et le personnel qui était déjà à Winnicott : Ruby et Pearl qui sont les bonnes et Mrs Dobbs qui est la cuisinière.
Nous rentrons dans l’histoire au moment où Viviane, la nouvelle perceptrice de George, arrive à Winnicott. Avec son allure débraillée, elle ne fait pas l’unanimité, surtout auprès de Lucille. Mais elle est très compétente et Georges va vite s’attacher à elle.
Très vite des choses étranges vont se passer au manoir. Que ce soit avec Georges, Lucille où le personnel. Tout le monde va commencer à se poser des questions sur ces phénomènes paranormaux qui vous empêchent de fermer l’œil.
Des objets qui changeaient de place, d’autres qui disparaissaient… J’avais jamais l’impression d’être seule dans cette pièce… Ah, ça, j’étais pas fière la nuit ! Alors j’ai demandé à dormir ailleurs. Et toutes celles qui se sont retrouvées là après moi ont fini par partir en courant. Y en a peut-être même qui courent encore !
J’ai vraiment adoré cette lecture malgré son côté un peu glauque que je fuis un peu en ce moment.
Je me suis vue attaché à tous les personnages de ce livre. Parce que, justement, on ne suit pas qu’une seule personne, mais une multitude de héros qui sont tous plus drôles et attachants les uns que les autres.
Il y a bien sûr Viviane, la perceptrice qui débarque dans cette maison de fous. Elle a une apparence négligée qui ne plaît pas à la maîtresse de maison ni au majordome, mais elle a une sacrée culture. Et surtout, elle respecte énormément George, qu’elle ne considère pas comme aveugle, mais comme un enfant normal. Elle ne prend pas de pincette avec son vieux barbon. J’ai adoré cette relation de confiance et de complicité entre les deux. Viviane a vécu son lot de drames, ce qui se ressent dans sa façon d’être…
J’ai adoré cette perceptrice qui est à l’écoute des autres et sait garder la tête froide face à tout ce qui lui arrive.
George est également très attachant. C’est un petit garçon non-voyant et surprotégé par sa mère. Il est très cultivé pour son âge, très mature, il ne demande qu’à découvrir la vie et ce qui l’entoure. Ce qu’il va faire grâce à Viviane qui va lui apprendre le dessin, les plantes et bien d’autres choses. C’est un petit garçon qu’on ne peut qu’apprécier, c’est le rayon de soleil de ce livre.
J’ai adoré les membres du personnel, ils m’ont fait beaucoup rire. Je les ai trouvés plutôt caricaturés, mais c’est justement ça que j’ai aimé. La cuisinière et son excentricité et son franc-parler. Les deux sœurs, surtout la plus jeune Pearl, avec sa naïveté et ses boulettes à répétition. Mr Talbot, le majordome qui est toujours impeccable, tiré à quatre épingles qui mènent tout le monde à la baguette.
Ils ont une grande place dans cette histoire, pour mon plus grand plaisir.
J’ai adoré les clubs de lecture organisés par Lucille, ils sont toujours mouvementés et les débats sont très intéressants. Ça amène un peu de Normalité à l’histoire et pour les passionnés de livres comme moi, ces débats sur la littérature sont un grand plus à l’histoire.
Comme toujours avec ces auteurs, on retrouve un grand travail historique. Dans ce livre, nous sommes au cœur des années trente. Les auteurs nous parlent encore une fois de ce qui se passe ces années-là que ce soit culturel avec les films de l’époque surtout ceux de Clark Gable (petit clin d’œil à Mrs Dobbs) ou politique avec l’avènement de Hitler qui terrorise Lucille. Mais aussi les événements qui ont marqué cette année-là comme l’inauguration du Queen Mary. C’est quelque chose que j’adore et que j’aime particulièrement dans les livres de ces auteurs.
Je n’ai absolument pas vu les cinq cents et quelques pages qui me faisaient un peu peur au début. Une fois que nous posons nos valises à Winnicott hall, il est difficile de ne pas vouloir y rester. Malgré tous ces événements effrayants qui s’y passent.
Je suis une trouillarde alors forcément, j’ai frissonné face à ses phénomènes paranormaux. Et pourtant, là encore, ces phénomènes sont très caricaturés, mais c’est ce qui en fait leurs charmes. Les pas qui grincent, les meubles qui bougent, le piano qui bouge tout seul… Bref, on est loin des choses vraiment effrayantes et glauques, ici le ton est plus humoristique.
D’ailleurs, j’ai beaucoup rigolé et souris durant ma lecture, je suis réellement fan de l’écriture de ces deux auteurs. Ils savent glisser de l’humour même avec des thèmes aussi durs que le deuil et la mort dans ce livre. Ils savent jouer avec les émotions et rajouter des faits historiques, très intéressants dans leurs livres.
Trois livres, trois thèmes extrêmement différents, trois fois que je suis complètement convaincue. Je vais guetter leur prochaine parution bien évidemment…
Viviane sourit, songeant que les explications « logiques » des sceptiques étaient systématiquement plus farfelues que les théories ayant trait au paranormal.
Encore une fois, j’ai été conquise par la plume de Ludovic Manchette et Christian Niemec, trois livres très différents, trois livres que j’ai adorés. Cette fois, nous sommes plongés dans les années 1930 au cœur d’un manoir hanté dans le Sussex. Tous les personnages sont intéressants et attachants, ils ont tous leur place dans cette histoire. Il y a beaucoup d’humour malgré les sujets de la mort et du deuil qui sont présents dans toute l’histoire. J’ai adoré frissonner avec tous ces phénomènes paranormaux qui se produisent au manoir. J’ai adoré l’amitié et la bienveillance qui lient tous les personnages de l’histoire, ayant quand même une préférence pour la relation entre Gorges, le petit garçon aveugle et sa perceptrice un peu étrange. Il y a beaucoup d’amour et d’amitié dans cette histoire. Un parfait équilibre entre ombre et lumière. Malgré les fantômes, j’aurais bien posé mes valises à Winnicott hall dans cette ambiance gothique anglais, avec tous ces héros qui m’ont fait vibrer…
Au revoir. Kenavo, comme on dit aux Indes.