Trop long pour trop peu !
Ne poussez pas les hauts-cris si je vous dévoile l’intrigue en peu de lignes car tout nous est dit par l’écrivain dès le début du bouquin. Un couple d’universitaires à la retraite, Rodney et Emily Harris, lui en biologie et elle en littérature, kidnappent des jeunes gens depuis plusieurs années avec des visées cannibales et thérapeutiques pour soigner leur arthrose et début d’Alzheimer ! Holly, personnage déjà croisée dans d’autres ouvrages de l’auteur, détective privé, enquête sur l’une de ces disparitions, engagée par la mère d’une jeune femme.
Un roman sans suspense, une enquête mollassonne délayée au milieu de digressions multiples : les années Covid et l’ère Trump, ces deux points reliés par les antivax (« Si ça continue comme ça, je vais devoir mettre la clé sous la porte. A cause d’une fausse épidémie. Si ces putains de Démocrates n’avaient pas volé l’élection… »), le décès de la mère de Holly et des passages où il est question de poésie et de littérature. De temps en temps Stephen King lâche une phrase pour faire frémir les âmes sensibles (« Ils regardent la télé en mangeant leur dessert : un mélange de sorbet framboise et de cervelle de Peter Steinman. ») et nous rappeler que nous sommes chez l’ancien maître de l’horreur. La fin du roman, après 430 pages, emprunte des chemins éculés, Holly prisonnière des cannibales mais je vous laisse deviner si elle s’en sort ! avant de sombrer dans un épilogue grotesque pour ne pas dire ridicule.
Toute intrigue peut être menée de diverses manières, selon le choix de l’auteur, nous aurions pu avoir un thriller à faire se dresser les cheveux sur la tête avec ces monstres cannibales ou une approche humoristique par exemple. Hélas, Stephen King emprunte la voie du milieu et nous livre un roman qui n’est ni l’un, ni l’autre, bref un bouquin insipide, très quelconque.