A l'ombre de Winnicott. Christian Niemiec, Ludovic Manchette - 2024

Par Vivrelivre @blandinelanza

A l'ombre de Winnicott

Christian NIEMEC et Ludovic MANCHETTE

Le Cherche Midi, 29 août 2024

504 pages

Thèmes: Angleterre, Quête d'identité, Fantastique, Amitié

1934, Sussex, Angleterre
Par défaut, Viviane Lombard, française (ce qui est déjà en soi un défaut n'est-ce-pas ?!) est engagée par Lucile Montgomery pour être là préceptrice de son fils unique, George, 10 ans et aveugle
A part lui, Viviane désarçonne tous et chacun par son franc-parler, ses manières vives et jugées cavalières, rebelles même !
Avec George, c'est tout l'inverse, très mature, parfois candide, ils ont tous deux de profondes discussions sur la vie et son sens, sur la culture et les différences, et sur son devenir. Viviane ne le prend pas pour une petite chose fragile, un petit garçon, et cela lui fait du bien

- Ne doutez jamais ni de vos possibilités ni de vos qualités. Et je ne veux plus entendre ce genre d'inepties : "avoir la vie de tout le monde" ! Vous méritez tellement mieux ! La vérité, c'est que vous n'êtes pas comme tout le monde. Vous êtes unique.

Pourtant d'étranges phénomènes frappent le Manoir. Des bruits, des objets déplacés, des mouvements "dans l'air", des phénomènes allant s'amplifiant. Il n'en faut pas plus pour faire craquer les nerfs de cette pauvre Mrs Montgomery (Ah les femmes !) et M Montgomery toujours en déplacement pour ces fouilles archéologiques on ne sait trop où... Même la cartésienne Viviane s'interroge...

Quand il y a un doute, il n'y a pas de doute !

Après avoir lu et aimé " Alabama 1963", lire ce nouveau roman était une évidence. Pour ses auteurs et parce qu'ils s'inspirent du "Tour d'écrou" d'Henri James.
Et que c'est réussi !!! Et que j'ai ri !
L'immersion est immédiate, nous sommes dans le Manoir, avec les personnages bien campés, dans les lieux bien décrits! Et nous sommes constamment tenus en haleine. Les auteurs usent du suspense, d'une tension narrative, de faux-semblants, d'apparences, de dialogues truculents pour jouer avec notre curiosité, notre sensibilité, notre crédulité ou l'inverse, pour nous installer au coeur de Winnicott Hall
Winnicott, cette référence au psychiatre anglais, père de la "théorie de l'attachement" (pour que le bébé grandisse en sécurités) m'a longuement interrogée, et je crois bien avoir trouvé le lien!

Quant à la fin, il est vrai que je l'avais imaginée autre. Et en y repensant, celle-ci amène apaisement et lumière. Et c'est très bien ainsi.

Bref, entrez dans Winnicott Hall, vous ne le regretterez pas !

Toutes mes lectures de la Rentrée Littéraire sont à retrouver ICI !

Belles lectures et découvertes,

Blandine