Presque au terme de leur incubation, les larves d'insectes semées dans le sol de tout Enkidiev s'apprêtent à sortir de leur sommeil. Après avoir savouré quelques années de paix, les Chevaliers se préparent à affronter ce nouveau fléau. Bien décidé à se venger de Parandar, le dieu déchu Akuretari profite de cette diversion pour traquer les humains en possession des armes de Danalieth. Il apprendra à ses dépens que leur instinct de survie est remarquable. À l'occasion d'une tragédie au Royaume de Diamant, le Roi Onyx affiche ses véritables couleurs, semant du même coup le doute dans l'esprit de ses Chevaliers. Malgré tout, son fidèle ami, Hadrian d'Argent, ne désespère pas de le ramener à la raison. Frustré par les incessants déboires de son sorcier, l'Empereur Noir décide de passer lui-même à l'attaque .Son intervention funeste mettra enfin la prophétie en action. Mais en même temps, elle privera l'Ordre du bouclier de Lassa…
Pourquoi ce livre ? Relecture commencée il y a dix ans de cela, à l’ouverture du blog, je me suis dit que 2024 serait la bonne année pour en venir à bout.
Je me suis peut-être un peu avancée dans la chronique précédente lorsque j’évoquais ma surprise face au contenu de l’intrigue, bien meilleur que dans mon souvenir. Il semblerait que les parties que j’apprécie le moins surviennent à partir de ce dixième opus…
Représailles présente un début assez étrange, un sentiment qui m’a poursuivie sur deux bons tiers de la lecture. En effet, plusieurs années s’écoulent entre la fin du précédent tome et celui-ci. Anne Robillard met ça en place en expliquant, pour la plupart de ses personnages, ce qu’ils ont fait ou subi au cours de cette ellipse. Pourquoi pas. Sauf que j’ai trouvé le procédé répétitif et usant, d’autant plus que j’ai ressenti comme un flou temporel, comme si l’autrice ne parvenait pas à gérer toutes ces temporalités. Par exemple pour Santo, elles mêlent le passé et le présent dans un même paragraphe, à un point où j’ai dû le relire à plusieurs reprises pour être certaine d’avoir assimilé tout ce qu’il a vécu. Au final, ça m’a donné le sentiment que ce n’était pas très propre, qu’il n’y avait eu aucune relecture, etc. Le plus étrange dans tout cela, c’est de voir l’ellipse puis de vivre au présent, de retrouver un personnage au bout de deux cents pages, ce qui entraîne ce fameux passage de flou temporel. Bref, ça a été très mal maîtrisé, selon moi.
Ce dixième opus est également un peu mou (d’où l’ellipse, évidemment). En effet, dans l’attente de l’éclosion des larves, il ne se passe pas grand-chose sur Enkidiev et cela se ressent. Les Chevaliers s’ennuient et vivent le train-train quotidien par les petits tracas de la vie et l’entraînement de leurs écuyers. Les problèmes domestiques sont un peu plus à l’honneur, éclipsant jusqu’aux déboires politiques commis par Onyx. Puis l’éveil a enfin lieu et tout s’enchaîne alors très rapidement. Avec le recul, je pense que ce tome aurait mérité à être retravaillé, perdant une partie de son épaisseur pour un contenu un peu plus intense (voire pour faire un tome de moins dans la série mais faire un véritable contenu en un seul opus).
D’un point de vue plus personnel, les passages sur Sage m’indiffèrent totalement et je reconnais volontiers avoir lu les quelques chapitres qui le concernent en diagonale. Quant à ce que vit Liam, je ne me souvenais plus qu’Anne Robillard amorçait la création des autres continents de son univers aussi prématurément dans la série des Chevaliers d’Émeraude, ce qui m’a fait là encore grimacer. Autant je trouve les créatures originales dans un tel récit, autant je ne suis pas adepte de leur comportement anthropomorphisé… Par ailleurs, il y a des liens familiaux qui apparaissent comme sorti d’un chapeau de magicien, ce qui me laisse dubitative…
De plus en plus j’éprouve des difficultés à m’attacher aux personnages. Ils suivent le code et essayent d’être le plus justes envers les personnes qui les entourent. Toutefois leur caste est largement supérieure à la normale et je trouve que, par moment, ils ne sont pas aussi humbles qu’ils devraient l’être. De plus, la soumission qu’ils imposent à leurs écuyers est clairement choquante : pas le droit de donner son opinion sans demander la permission, pas le droit de s’éloigner, etc, alors que les écuyers sont maintenant âgés de seize ans… J’ai certes encore et toujours mes petits chouchous dans le lot mais je m’aperçois que j’attache beaucoup plus d’intérêts à Onyx, à la fois sérieux et gouailleur, qu’à Wellan, qui représente pourtant l’idéal de la chevalerie…
Je me suis moins bien passionnée pour ce tome. Les événements que j’apprécie moins sont survenus et j’ai moins d’attachement envers les personnages pour équilibrer la donne. Je compte toujours lire prochainement la suite mais le plaisir n’est plus autant présent.
12/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Feu dans le ciel
2. Les Dragons dans l'empereur noir
3. Piège au royaume des ombres
4. La Princesse rebelle
5. L'Île des Lézards
6. Le Journal d'Onyx
7. L'Enlèvement
8. Les Dieux déchus
9. L'Héritage de Danalieth
10. Représailles
11. La Justice céleste
12. Irianeth
- saga terminée -