Une seconde naissance. Sept années ont passé, l’holocauste nucléaire a obscurci le ciel d’un voile de poussière et recouvert la terre d’un linceul de neige grise, cédant la place à un hiver sans fin dont les mâchoires gelées se referment lentement mais inexorablement sur la planète entière. Et dans ce monde d’après, les hommes continuent à s’entredéchirer, pour les ressources, pour le pouvoir, par pure folie. Néanmoins l’espoir subsiste, infime, précieux, dans des amitiés improbables nées d’une lutte commune pour la survie, dans l’éclat fascinant d’un anneau de verre aux couleurs étincelantes et qui semble révéler à ceux qui le touchent un monde idyllique. Dans les mains d’une jeune fille capable de faire renaître ce qui semblait définitivement mort. Dans ce monde à l’agonie, le moment est venu de savoir si un nouveau printemps est possible. Entre ceux qui cultivent un fragile avenir et ceux qui s’emploient à détruire le présent, une course contre la montre est engagée. Pris dans une lutte épique entre le bien et le mal, les héros ordinaires de Swan Song devront choisir entre chant du cygne ou chant d’espoir.
Pourquoi ce livre ? Dès sa sortie j’ai entendu parler de cette nouvelle parution chez Monsieur Toussaint Louverture, un éditeur qui fait beaucoup parler de lui depuis quelques années. Les couvertures sortent du lot par rapport à ce qu’ils produisent habituellement, tout comme le texte connoté horreur. Bref, c’est finalement la nomination du premier tome au Prix Livraddict, dans la catégorie Fantastique, qui m’a donné l’opportunité de le lire. Un mois plus tard, je lisais la suite et fin (encore une saga qui ne traînera pas longtemps dans mes « en cours » !).
La Glace et le Feu reprend là où nous avons laissé les uns et les autres, malgré une ellipse de sept ans. Du fait des retombées radioactives, des malformations apparaissent, recouvrent même le visage de chacun. Les gens ont grandi, mûri mais ont continué d’évoluer en se repliant sur eux-mêmes, n’ayant plus aucune foi en l’humanité. Ainsi les communautés se nouent et se délitent au gré des attaques des différentes bandes, qu’elles soient placées sous l’égide d’une divinité ou menées par un militaire.
C’est un tome où, progressivement, chaque petit groupe de personnages que l’on suit depuis le premier opus va se rejoindre. Le début donne le ton avec un rythme enlevé, les uns et les autres faisant de mauvaises rencontres.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je me suis bien investie dans ce second volume. Il y a pourtant de bonnes idées, comme le Masque de Job, qui va beaucoup plus loin que la seule manifestation de la radioactivité (ce qui est déjà pas mal). J’ai beaucoup aimé ce qui en découle, même si je pense que l’aspect horrifique aurait pu être plus poussif concernant les militaires. A côté de ça, je n’ai pas éprouvé autant d’empathie pour les personnages que dans le premier tome, là où ma relation avec eux était déjà compliquée. En dehors d’un début mouvementé, l’intrigue en elle-même connaît un gros creux : il se passe en réalité peu de choses, à tel point où on pourrait résumer cela en quelques mots. Les déambulations de cette figure diabolique ne riment à rien, d’autant plus qu’il n’agit aucunement contre Swan ou Sister, malgré sa rage de les vaincre. Bref, j’ai eu le sentiment qu’on tournait en rond sur environ deux cents pages, je n’étais pas loin de lire en diagonale pour avancer plus vite.
La fin est la partie qui m’a le plus déçue. Elle m’a donné le sentiment que l’auteur ne savait pas où il allait, qu’il a donc fini par broder quelque chose autour de la foi chrétienne et de la foi en l’humanité. Le fameux mot pour désamorcer la situation fut pour moi évident dès l’énonciation de l’indice. Conclusion, il y a un manque d’effort évident et un manque de considération pour le lecteur, d’avoir osé penser qu’il y aurait un quelconque suspens là-dedans.
Heureusement, le style d’écriture se parcourt avec facilité et il y a une attention portée sur la psychologie des personnages, ce qui me passionne beaucoup.
J’avais bien apprécié le premier tome, qui offre un bon divertissement couplé avec un sujet fort et des personnages qui sont si proches de nous, avec leur souffrance et leurs doutes. Je n’adhère pas à la vision proposée dans ce tome, à s’en remettre à la foi au point de sacraliser une personne. Des facilités scénaristiques et des moments de creux ont accentué mon détachement vis-à-vis de cette lecture. Je suis allée au bout par curiosité, et la fin est belle, mais ce n’est clairement pas ce que j’attendais dans cette suite. Déception, donc…
09/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Feu et la Glace
2. La Glace et le Feu
- saga terminée -