Zizi Cabane - Bérengère Cournut ****

Par Philisine Cave

Dans Zizi Cabane, Bérengère Cournut présente une famille généreuse, originale et tendre. Il y a
* Ferment, le père bricoleur, décidé à lutter contre des fuites exceptionnelles dans la maison familiale,
* Martin dit Béguin, l'aîné, le sérieux et consciencieux de son rang de responsabilité dans la fratrie,
* Paul dit Chiffon, le cadet dont le talent scientifique et naturaliste va faire des merveilles,
* Ambre-Isoline dit Zizi Cabane, la petite dernière.

Autour d'eux, il y a des gens aimants dont Jeanne, la sœur d'Odile (mère des trois enfants, femme de Ferment, disparue sans laisser de trace mais dont l'esprit rôde toujours) et un pépé qui tarde à se déclarer.

Voilà, dans Zizi Cabane, on découvre l'origine surprenante des surnoms et l'existence perturbée par les éléments physiques déchaînés (vent, source,...), on se surprend à voir évoluer ces grands et petits bouts et dépasser les difficultés, à user d'astuces, à endurer aussi l'existence qui est tout sauf linéaire. Zizi Cabane, malgré le manque maternel profond, présente des êtres en constante résilience, bourrés d'innovation, proches et respectueux de Dame Nature (qui multiplie les serres). 

Bérengère Cournut propose une nature writing à la française, une histoire très bien écrite à la prose lyrique et au rythme narratif haletant, alternant les interventions (l'idée étant à chaque fois de reconnaître le narrateur ou la narratrice). On ne peut pas dire que cela soit gai, on ne peut pas dire que tout soit triste non plus. Zizi Cabane offre un moment très sympa de lecture.
Si l'ensemble se tient très bien, je n'ai pas du tout aimé la fin comme un revival à l'atmosphère de De pierre et d'os qui m'a semblé un peu inutile, parachutée et étirée, alors que le reste était juste impeccable. Bref je n'ai pas vraiment compris ce parti-pris de l'autrice. C'est le seul bémol que j'ai de cette lecture.

De la même autrice : De pierre et d'os - Élise sur les chemins -