Titre : Jusqu’au bout du chemin
Auteur : Ludivine Delaune
Édition : L’Archipel
Genre : Contemporain
Pages : 415
Parution : 31 octobre 2024
Manon, la trentaine, a fait le choix d`accompagner des gens en fin de vie. Mais pourquoi un tel choix?
Ne serait-ce pas un moyen pour elle d’oublier sa propre existence et de mettre de côté ses problèmes au lieu de les affronter ?
La grand-route de la vie est parfois triste et semée d’épreuves, alors que les chemins de traverse réservent joie et bonheur.
Telle est la philosophie de Manon Roussel, accompagnatrice de fin de vie. Une femme à qui ses patients confient leurs plus beaux souvenirs. Elle partage sa vie avec sa voisine Mauricette, Rodolphe, le souffleur de verre et… son violon Marcel.
À dire vrai, Manon s’oublie un peu elle-même au profit des autres. Elle semble avoir oublié qu’elle aussi, a une vie à mener… Pourquoi avoir choisi ce métier où la mort est sa compagne ? N’était-ce pas le moyen pour elle de fuir une partie de sa propre histoire ? Elle a peut-être occulté le fait que, malgré les épreuves, l’âge, la maladie, il est possible d’exister et de briller. Son entourage va tout tenter pour ramener Manon sur le chemin du bonheur.
Merci NetGalley
Après avoir eu un coup de cœur l’année dernière pour le précédent livre de Ludivine, Quelque part au-dessus du ciel, il me tardait de découvrir ce nouveau livre.
J’avoue qu’en lisant le résumé, j’ai eu un peu peur, le sujet de la mort, pour moi, en ce moment, c’est compliqué. Et malheureusement, j’avais raison. L’histoire en elle-même est vraiment très belle, mais pour moi, je l’ai trouvé plutôt oppressante. Même si l’espoir et la lumière reviennent en avançant dans l’histoire, je crois que d’instinct, je me suis protégé et je suis resté assez spectatrice de l’histoire.
Manon est accompagnatrice de fin de vie. La mort, elle l’a toujours côtoyée, elle a décidé d’en faire son métier. Elle est souvent engagée par les familles pour tenir compagnie aux personnes en fin de vie. Elle leur parle, essaie de les apaiser, les pousses à se confier à elle. Elle les aide à trouver la paix. En parallèle, elle s’occupe de sa grand-mère qui vit dans une maison mitoyenne à la sienne. C’est elle qui l’a élevée, Manon tient à elle comme à la prunelle de ses yeux, malheureusement, Jeannette souffre de perte de mémoire à court et moyen terme. Elle oublie souvent l’existence de Manon, il arrive aussi qu’elle se perde.
Parce que, vois-tu, c’est une sacrée course que de savoir exister. Il y a des points de côté, des dénivelés, des baisses de tension, de l’adrénaline et toujours l’envie furieuse de ne rein lâcher jusqu’à la ligne d’arrivée.
Manon est une écorchée de la vie, abandonnée par sa mère qui est ensuite décédée, c’est la première personne qu’elle a accompagnée jusqu’au bout du chemin. Manon est perdue, se met entre parenthèses, met la tête dans le sable pour oublier certaines choses qui la font souffrir. Elle préfère aider les autres que s’aider elle-même. C’est une héroïne touchante, je comprends pourquoi elle fait ce métier, pourquoi elle préfère aider les autres, son passé, son histoire, la font beaucoup trop souffrir.
J’ai aimé voir son évolution au fil de l’histoire, elle sort petit à petit de son cocon, elle laisse les autres l’approcher de plus en plus. Que ce soit Élise, sa meilleure amie (que j’ai adoré), Paul, celui qui va changer sa vie ou encore Betty sa voisine. Ils sont tous là pour elle, pour l’aider à faire le deuil de ce passé bien encombrant. Elle va petit à petit se libérer, chercher qui elle est vraiment et ce qu’elle veut vraiment faire de sa vie. Une magnifique évolution.
Il y a une toute petite romance dans ce livre, elle ne prend pas beaucoup de place, arrive tranquillement, sans faire de bruit. Mais c’est un gros plus pour moi, c’est une des choses que j’ai le plus apprécié, je crois dans cette histoire.
Cette histoire tourne principalement autour de la mort, de la fin de vie, des regrets, de la sérénité pour finir le voyage. D’instinct, je savais que ce livre pourrait me mettre un peu mal, ça a été le cas malheureusement, mais j’avais tellement envie de découvrir le nouveau livre de Ludivine. Il y a beaucoup d’obscurité dans ce livre, mais il y a aussi beaucoup de positif, de lumière et d’espoir. Malheureusement, mon mood du moment a fait que je suis resté dans l’obscurité, que ce livre m’a un petit peu angoissé. C’est une magnifique histoire, mais attention aux plus sensibles qui ont un peu de mal à gérer tout ce qui traite de la mort et de la maladie.
Moi qui ne craignais pas la mort, voilà qu’elle me fait peur. Qu’y a-t-il après tout ça ? Après les épreuves, les maladies, les combats ? J’ai besoin de savoir que l’accalmie nous attend tous… Jamais personne ne pourra me l’affirmer.
La plume de l’autrice est toujours aussi belle et poétique, comme dans le premier tome, c’est fluide, c’est beau, ça se lit facilement et ça fait réfléchir sur certaines choses. C’est une histoire de tranche de vie ou de plusieurs tranches de vies même, celle de Manon, mais aussi celle d’Antoine, de Lila et des autres accompagnés.
J’admire la nature, elle possède cette capacité inégalable de tout perdre avant de renaître. Ça serait drôlement pratique de pouvoir faire de même avec nos soucis. S’en délester, les faire tomber et à leur place, observer pousser de nouvelles choses.
J’ai passé un bon moment avec cette lecture que j’avais hâte de découvrir tant, j’avais aimé le dernier livre de l’autrice. Malheureusement, je pense que ce livre n’était tout simplement pas fait pour moi, il parle beaucoup de la mort et c’est un sujet que j’ai du mal à gérer en ce moment. Mais c’est une histoire vraiment magnifique, plutôt sombre au début, mais qui s’éclaircit au fil des pages. L’héroïne et les personnages secondaires sont attachants, j’ai beaucoup aimé passer du temps en leur compagnie. La plume de l’autrice est toujours aussi belle, poétique et touchante, elle a aussi cette faculté de faire passer quelques beaux messages pour nous faire réfléchir sur notre propre vie. Une histoire de tranches de vies, de dernier voyage, d’empathie, d’écoute, d’amitié et d’amour. Si vous aimez ce genre d’histoire et que le sujet de la mort ne vous effraie pas, n’hésitez pas à embarquer avec Manon et les autres jusqu’au bout du chemin…