Dave Wallis (1917-1990) est un écrivain anglais. Issu d’une famille bohème il a passé une partie de son enfance au Canada, puis en Angleterre. Après son mariage en 1940, il s’enrôle dans l’armée et participe aux combats au Moyen-Orient et en Allemagne. Après la guerre, il rejoint le Labour Party et devient enseignant. Only Lovers Left Alive (1964) propulse Dave Wallis au rang des écrivains britanniques emblématiques de l’époque. Roman qui vient de paraître pour sa première traduction en français.
En Angleterre dans les années 60. Une pandémie inexplicable commence à toucher Londres et le pays, les adultes se suicident en masse, les uns après les autres. Seuls les jeunes et les adolescents en réchappent, s’organisant en bandes rivales. Le chaos gagne tous les secteurs d’activité, « toute forme de gouvernement central avait disparu », plus rien ne fonctionne, l’apocalypse s’installe avec son cortège de violences et de pillages. Guerres de territoires, de quartiers, on se bat pour des boites de conserve et de l’essence pour les motos, sous le regard des filles que les mecs se partagent et s’échangent, tous heureux de s’être débarrassés des « vieux » et de leurs idées passéistes. Le roman va nous entrainer derrière la bande menée par Ernie et Kathy sa légitime et Charlie son fidèle second.
Ce n’est pas un chef-d’œuvre car cette dystopie a beaucoup de défauts mais c’est un bouquin particulièrement intéressant à divers titres.
Ces bandes de jeunes à moto étaient complètement d’actualité quand le roman a été publié, à l’époque les Rockers (à motos) s’affrontaient avec les Mods (en Vespa) en Grande-Bretagne, ce qui de notre côté de la Manche correspondra aux Blousons Noirs et aux Minets. Ça c’était hier. De nos jours les bandes de jeunes beaucoup plus violents, s’affrontent dans les quartiers voire entre villes voisines…
Dans un premier temps la bande à Ernie va savourer cette liberté, loin des contraintes et des lois des adultes, bastons et razzias dans les commerces en ruine, mais dans cette société devenue anarchique qui ne produit plus rien, les ressources vont commencer à manquer et les combats devenir plus âpres. Ces jeunes gens vont devoir s’adapter pour survivre et parfois une réflexion anodine de l’un ou l’autre semble montrer une pointe de nostalgie pour l’ancien temps, finalement pas si mal.
Une fois Londres essoré de fond en comble, les bandes lancent des explorations dans les campagnes et celle d’Ernie partira vers le Nord tenter de fonder une nouvelle société. Kathy est enceinte, quel avenir sera le leur ? Un monde complètement nouveau ou le redémarrage lent vers les bases de l’ancien ?
Comme je l’ai dit le roman est intéressant mais l’écriture est faible, efficace à défaut d’être soignée, voire naïve dans le récit des évènements.