En deux mots
Après l’incendie criminel d’un salon de coiffure, trois jeunes hommes sont arrêtés, mais en arrivant au tribunal un mouvement de foule va permettre de les kidnapper. L’inspecteur Harry McCoy va tenter de les retrouver avant qu’ils ne soient exécutés, tout en menant l’enquête sur l’incendie. Sur ses pas, on explore le Glasgow sombre des années 1970.
Ma note
★★★ (bien aimé)
Ma chronique
Glasgow condidential
Pour la cinquième enquête de l’inspecteur Harry McCoy, Alan Parks nous entraîne à Glasgow en 1974. La ville est alors en proie à une ultra-violence sur fond de misère sociale. Les cadavres s’empilent. Un polar très sombre duquel finit par jaillir une belle humanité.
Si je compte bien, voici la cinquième enquête de l’inspecteur Harry McCoy que nous propose Alan Parks. Après Janvier noir, L’Enfant de février, Bobby Mars forever et Les Morts d’avril, nous voici donc au mois de mai. Pour ceux qui ne sont pas familiers du policier, on dira qu’il a eu une enfance misérable, que son père était un alcoolique invétéré et qu’il s’est construit lui-même un avenir. Avec un souci d’intégrité et de fortes valeurs. S’il est dur, il est surtout juste et sans à priori, surtout pour les marginaux. Quand commence cet épisode, il sort à peine sorti de l’hôpital où il a soigné un ulcère à l’estomac. Il n’est donc pas au meilleur de sa forme pour chercher les responsables de l’horrible crime qui vient d’avoir lieu à Glasgow. L’incendie d’un salon de coiffure, dont l’origine criminelle ne fait guère de doute, a causé la mort de cinq personnes, dont quatre enfants en bas âge. Trois suspects sont vite identifiés et conduits au tribunal où une grande foule les attend. Dans le brouhaha et la confusion, les jeunes hommes sont enlevés, obligeant McCoy et son adjoint Wattie à tenter de les sauver avant qu’ils ne soient exécutés à leur tour. Pour l’un d’entre eux, il sera déjà trop tard. Il est retrouvé gisant dans la rue, atrocement mutilé.
L’inspecteur, qui doit mener une double-enquête, celle sur les incendiaires et celle sur les kidnappeurs, va bientôt voir sa mission se complexifier. Car une adolescente est retrouvée morte dans un cimetière et un vieil homme suicidé. McCoy se demande alors si ces nouvelles affaires n’ont pas partie liée aux précédentes.
Pour en savoir davantage, il utilise la technique qui a fait ses preuves, écumer les bars de Glasgow et interroger tous ceux qui pourraient détenir une information, à commencer par les petits malfrats, mais aussi à leurs chefs. Car ici la pègre entretient depuis longtemps des relations avec la police. Un jeu malsain dans lequel la violence prend une part de plus en plus grande – des scènes de torture sont difficilement supportables – et fait de ce cinquième opus sans doute le plus sombre de tous.
McCoy doit naviguer entre guerres de territoire, corruption et coups tordus, entre une violence qui gangrène jusqu’aux hautes sphères. De la rue aux pubs miteux jusqu’aux établissements haut de gamme, partout Glasgow a le cœur qui saigne. Et ce n’est pas la pluie, qui accompagne fréquemment notre enquêteur, qui va lui mettre du baume au cœur.
Alan Parks, en digne représentant du roman noir écossais, sait à merveille dépeindre cette atmosphère, nous faire pénétrer dans des endroits peu recommandables et tisser des intrigues à tiroirs multiples. Et s’il ne facilite pas la tâche à ses lecteurs, c’est aussi pour leur montrer que la recherche de LA vérité est bien plus complexe qu’on peut le croire. C’est ainsi qu’il va chercher l’humanité dans les rebuts de la société, les alcoolos et les prostituées, les jeunes à l’avenir bouché et les vieux qu’on laisse crever dans leur misère. Des pages d’autant plus bouleversantes que McCoy, étant donné son passé et son état de santé précaire, peut comprendre cette misère sociale. Et trouver des raisons de continuer à vouloir résoudre ses enquêtes.
Joli mois de mai
Alan Parks
Éditions Rivages Noir
Polar
Traduit de l’anglais (Écosse) par Olivier Deparis
350 p., 22,50 €
EAN 9782743663339
Paru le 21/08/2024
Où ?
Le roman est situé principalement en Écosse, à Glasgow.
Quand ?
L’action se déroule en 1974.
Ce qu’en dit l’éditeur
Dans ce cinquième volet, l’inspecteur Harry McCoy engage une course contre la-montre pour retrouver des jeunes délinquants mystérieusement kidnappés, dans une Glasgow plus noire que jamais.
Une série désormais incontournable qui a gagné un lectorat de plus en plus nombreux. Parks continue d’explorer la ville de Glasgow au début des années 70 mais il se renouvelle à chaque fois. Un sens des dialogues et du rythme toujours aussi aiguisé. Un talent de conteur qui rend la lecture addictive.
Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Benzine mag. (Grégory Seyer)
Boojum (Sylvain Bonnet)
Blog de Karen Lajon
Blog Nyctalopes
Bro Blog Black
Blog The killer inside me
Blog Évadez-moi
Les premières pages du livre
« 20 mai 1974
McCoy arrivait à la hauteur de Wilson Street lorsqu’il commença à entendre le bruit. Des gens criaient. Des chevaux de la police faisaient claquer leurs sabots sur la chaussée. Des véhicules klaxonnaient. Puis un slogan monta, doucement au début. Il s’intensifia à mesure que McCoy se rapprochait du tribunal, jusqu’à devenir parfaitement net.
PENDEZ-LES ! PENDEZ-LES, PENDEZ-LES !
McCoy s’engagea dans Brunswick Street et s’arrêta net. Au moins deux cents personnes étaient massées devant l’entrée du tribunal du shérif. La foule bloquait la rue. Des embouteillages s’allongeaient dans les deux sens. Les chauffeurs de taxi sortaient à moitié de leur voiture pour voir ce qui se passait, les moteurs des bus surchauffaient et créaient de la vapeur dans l’air humide.
Murray était invisible. Peut-être se trouvait-il de l’autre côté de la foule, McCoy allait devoir tenter de la traverser.
La prudence commandant la discrétion, il se mit à articuler silencieusement PENDEZ-LES ! PENDEZ-LES ! pour imiter les autres et avança. La foule était constituée de toutes sortes de gens. Il y avait des hommes, des femmes, de jeunes enfants, même. Certains brandissaient des pancartes artisanales fixées sur des perches de bois, la tête abritée sous un parapluie ou un imperméable, le visage déformé par la rage.
Le slogan prit de la force, et la foule se déplaça brusquement vers l’entrée du tribunal. McCoy se sentit entraîné, impossible de résister. Il était écrasé entre un homme avec une veste en jean et une moustache à la Zapata, et une femme d’une cinquantaine d’années, de celles qu’on voit au premier rang du public quand on regarde le catch à la télé, et qui réclament du sang en hurlant.
Le seul rempart empêchant la foule d’accéder au tribunal était un cordon d’une vingtaine d’agents se tenant par les coudes et deux policiers montés, utilisant leur cheval pour bloquer la voie. McCoy croisa le regard d’un agent qui le reconnut.
– Par ici, m’sieur McCoy ! cria-t-il. Venez !
McCoy avança péniblement, réussit à atteindre l’avant de la foule et se glissa sous le bras de l’agent.
– Merci, Barr, dit-il en donnant à l’homme une tape dans le dos. Tu m’as sauvé la vie.
Barr hocha la tête, grimaça tandis qu’une pancarte disant ŒIL POUR ŒIL renversait sa casquette.
– Putain, fit McCoy. Il vous faut des renforts, là, non ?
– Je vous le fais pas dire, approuva Barr. On doit nous en envoyer du central. On attend.
– Tu as vu Murray ?
McCoy dut crier, le slogan avait repris.
– Goldbergs ! réussit à répondre Barr avant que la foule s’écrase à nouveau contre le cordon.
McCoy regarda plus loin dans la rue et aperçut Murray, avec sa canadienne et son feutre, sous l’auvent de l’entrée arrière du grand magasin. Il le regardait fixement et secouait la tête. McCoy n’entendait pas ce qu’il grommelait, mais il aurait parié sur « quel abruti » ou quelque chose de ce genre.
Il se pressa de longer l’arrière du cordon de police, se faufila entre les voitures arrêtées dans Wilson Street et le rejoignit sous l’auvent.
– Je pensais que ça vous ferait du bien de voir ça, dit Murray. Pour vous remettre dans le bain. Je ne m’attendais pas à ce que vous soyez pris dans ce merdier.
– Je n’ai pas trouvé d’autre moyen de traverser. Je ne pensais pas qu’ils étaient tous si enragés. J’ai cru que j’allais être piétiné. Il vous faut des renforts.
– Ah bon ? Je viens de demander à Faulds d’appeler la cavalerie. Mais merci pour le conseil.
– Vous avez déjà vu un truc pareil ? demanda McCoy en regardant la foule se préparer à lancer un nouvel assaut contre le cordon de police.
– Une fois, dit Murray en fouillant les poches de sa canadienne à la recherche de sa pipe. Pour Peter Manuel. En 58. Je n’étais dans la police que depuis une semaine. J’essayais de tenir le cordon comme ces pauvres bougres en ce moment. Une femme m’a craché en plein visage. Je ne sais pas ce qu’elle me reprochait. Je n’avais tué personne.
Murray trouva sa pipe, la coinça entre ses dents et regarda McCoy. Il n’avait pas l’air content.
– Vous avez vraiment une sale tête.
– Vous ne m’avez pas vu il y a trois semaines.
– Enfin, dit Murray en pointant le doigt au-dessus de la tête de McCoy.
Un fourgon bleu s’arrêta près de la foule. Des huées et des cris hostiles montèrent lorsqu’une dizaine d’agents sortirent et tentèrent de se frayer un chemin en direction de l’entrée. Ils avaient beaucoup de mal à avancer. La foule refusait de les laisser passer, agitait ses pancartes devant eux. Peintes en rouge et en noir sur des planches, des lettres pleines de colère.
SOUVENEZ-VOUS DES FILLES DU SALON. PAS DE PITIÉ POUR LES TUEURS !
Alignées à l’écart sur le trottoir, des femmes priaient, la tête baissée, des unes de journaux collées sur des planchettes de bois.
QUATRE MORTS DANS UN HORRIBLE INCENDIE CRIMINEL
Un homme dans un bleu de travail taché de peinture grimpa sur une boîte aux lettres et se mit à crier, les bras levés à la manière d’un chef d’orchestre.
PENDEZ-LES ! PENDEZ-LES !
Il répéta ces mots jusqu’à ce que la foule les scande avec lui.
PENDEZ-LES ! PENDEZ-LES !
Les renforts finirent par réussir à traverser la foule et formèrent une deuxième ligne derrière la première. Une double rangée d’agents à la mine sombre se tenaient par les coudes, la moitié ayant déjà perdu leur casquette dans la bagarre. Tandis que la foule criait de plus en plus fort, une bouteille fendit l’air et vint se briser aux pieds des policiers. Il y eut un moment de silence, la foule retint son souffle, puis le slogan reprit. Une autre bouteille vola, puis une autre. Près du cordon de police, une femme tomba en se tenant l’arrière du crâne, du sang coulait déjà entre ses doigts.
– Bon Dieu, fit McCoy. Ça devient n’importe quoi.
Il se retourna pour dire à Murray qu’il fallait faire quelque chose, mais il s’aperçut que celui-ci n’était plus là, il se tenait près de la portière ouverte d’une voiture de patrouille arrêtée plus loin dans la rue. Penché vers l’intérieur de l’habitacle, il donnait des instructions à Hughie Faulds, assis derrière le volant, l’émetteur de la radio à la main. McCoy vit Faulds hocher la tête et se mettre à parler dans l’émetteur. Lorsque McCoy se retourna vers la foule, la femme blessée était assise sur le bord du trottoir, son manteau bleu clair couvert de sang. À côté d’elle, une fillette de six ou sept ans pleurait comme une Madeleine, sa pancarte dans le caniveau.
– Putain, fit Murray en revenant près de McCoy. Ces gens sont complètement inconscients.
– Je ne comprends pas, dit McCoy en regardant un homme dans la foule hisser sa petite fille sur ses épaules pour qu’elle voie mieux. Pourquoi ont-ils fait ça ? Pourquoi vouloir tuer trois femmes et deux enfants ?
Murray mâchait le tuyau de sa pipe éteinte, l’humidité lui ôtant tout espoir de réussir à l’allumer.
– L’un d’eux a des antécédents. Il a mis le feu à un garage et à son école primaire. C’est un pyromane.
– Et les deux autres ? Ils ont les mêmes penchants ?
Murray secoua la tête.
– Deux petites frappes, ils sont connus pour des délits mineurs.
– Alors quoi ? Ils étaient là en touristes et ils ont tué quatre personnes ?
RETOUR À LA PEINE DE MORT ! RETOUR À LA PEINE DE MORT !
Murray désigna la foule du tuyau de sa pipe, il dut élever la voix.
– Je ne crois pas que ça ait beaucoup d’importance pour ces abrutis. Tout ce qu’ils veulent, c’est du sang.
– Il paraît que Tobago Street a eu un tuyau. C’est vrai ?
Murray acquiesça.
– Dans ce genre d’affaire – quand les morts sont des jeunes filles, des femmes –, même les méchants veulent qu’on arrête les coupables, et vite. L’honneur entre voyous, ça ne compte plus. Le commissariat de Tobago Street a reçu un appel anonyme. On leur a parlé de trois jeunes dans un appartement de Roystonhill. L’un d’eux avait encore le reçu de l’essence dans la poche de son pantalon quand on les a arrêtés.
Il jeta un coup d’œil en direction du tribunal.
– On ne perd pas de temps, on les inculpe aujourd’hui.
– Si on arrive à leur faire traverser la foule, souligna McCoy tandis que les agents s’efforçaient de contenir un nouvel assaut.
Une rangée de photographes qu’il savait travailler pour les journaux du soir attendaient sous l’auvent d’en face en mâchant du chewing-gum, l’air las.
– Ils ont eu du bol, à Tobago Street, dit McCoy. Faulds est leur seul bon flic. Les autres sont nuls. Sans tuyau, ils ne seraient jamais arrivés à rien.
Murray rangea sa pipe dans sa poche.
– Ouais, justement, ça va peut-être être à moi de changer ça.
McCoy se tourna vers lui.
– C’est-à-dire ?
– La grande nouvelle idée de Pitt Street. Ils veulent que je dirige les deux commissariats.
– Et qu’est-ce que vous avez répondu ?
– À votre avis ? Tobago Street est une honte, c’est comme ça depuis des années. Il faut que quelqu’un…
Il s’interrompit. Pointa quelque chose du doigt.
– Oh, bon Dieu. C’est parti.
Un fourgon carcéral bleu marine venait de s’engager dans la rue depuis Ingram Street. Pendant une seconde ou deux, il n’y eut plus un bruit, puis quelqu’un cria : « C’est eux ! », et il n’en fallut pas plus. Ce fut la panique.
La foule enfonça les barrières de la police et cerna le fourgon. Les manifestants en frappaient les côtés à coups de poing et de pied, tentaient de briser les vitres avec le manche de leurs pancartes. Les photographes s’approchèrent le plus possible sans être piétinés. Le chauffeur du fourgon continua d’avancer, lentement et régulièrement ; il savait que s’il s’arrêtait, ils étaient foutus. Un homme tomba au sol, la tête percutée par le rétroviseur. Une bouteille en verre explosa sur le pare-brise.
CHOPEZ-LES ! CHOPEZ-LES !
Le cordon de police s’ouvrit quelques secondes, le temps de laisser passer le fourgon, qui accéléra pour descendre la rampe d’accès à l’entrée du tribunal. Aussitôt, les agents se remirent en ligne en chassant les manifestants qui s’étaient infiltrés, tandis que le rideau de fer retombait sur l’entrée des véhicules et que le fourgon disparaissait.
Et aussi vite qu’il avait commencé, le chaos prit fin. Les slogans moururent, et la foule se dispersa. Les gens ramassaient les pancartes brisées, se plaignaient de l’excès de rudesse de la police, s’asseyaient sur le trottoir pour inspecter leurs coupures et leurs ecchymoses. Les photographes retiraient les pellicules de leurs appareils et confiaient les bobines à de jeunes garçons, qui couraient les livrer aux journaux. Un gamin déguisé en cow-boy cherchait sa mère en pleurant.
McCoy et Murray observaient la scène, debout sous l’auvent.
– C’est pas beau, les foules, dit Murray. C’est dangereux. Je les ai vues à l’œuvre pendant mon service national. En Palestine. C’est pas un spectacle que j’ai envie de revoir.
Il tendit la main hors de l’auvent, la ramena en grimaçant.
– Vous croyez que ce temps de chien les découragerait, ces abrutis ?
– Je ne sais pas ce qui pourrait les décourager. L’occasion est trop belle.
– Oui, et ils n’auront pas longtemps à attendre. C’est une audience spéciale – les accusés vont être inculpés d’homicide volontaire, sans possibilité de mise en liberté provisoire. Une brève apparition devant le shérif, on va leur lire les chefs d’inculpation, et c’est tout. Ils vont ressortir dans un quart d’heure.
Un taxi s’engagea dans Wilson Street, et Murray l’appela de la main.
– Je retourne à Pitt Street. Vous attendez que le fourgon ressorte ?
McCoy secoua la tête.
– J’en ai assez vu. Je vais rentrer à Stewart Street.
Murray se dirigea vers le taxi qui attendait. Il s’arrêta.
– Vous êtes sûr d’être en état de reprendre le collier ?
McCoy acquiesça.
– Je suis en pleine forme. Je pète le feu.
À propos de l’auteur
Alan Parks © Photo DR
Alan Parks est né en 1963 à quelques encablures de Glasgow. Après Janvier noir et L’Enfant de février (lauréat du prix Rivages des Libraires 2022), Bobby Mars forever (lauréat du prix Mystère de la critique) et Les Morts d’avril, Alan Parks est aujourd’hui considéré comme un représentant majeur du « Scottish noir », salué par la presse et ses pairs, et suivi par un public fidèle. Il vit toujours à Glasgow, qui continue de l’inspirer pour la série Harry McCoy. (Source : Éditions Rivages)
Tags
#jolimoisdemai #AlanParks #editionsrivages #hcdahlem #roman #RentréeLittéraire2024 #litteratureetrangere #litteraturecontemporaine #polar #thriller #litteraturepoliciere #Ecosse #Glasgow #RentreeLitteraire24 #rentreelitteraire #rentree2024 #RL2024 #lecture2024 #livre #lecture #books #blog #parlerdeslivres #littérature #bloglitteraire #lecture #jaimelire #lecturedumoment #lire #bouquin #bouquiner #livresaddict #lectrice #lecteurs #livresque #lectureaddict #litterature #instalivre #livrestagram #unLivreunePage #writer #reading #bookoftheday #instabook #litterature #bookstagram #bookstagramfrance #lecturedumoment #bibliophile #avislecture #chroniqueenligne #chroniquelitteraire #jaimelire #lecturedumoment #book #bookobsessed #bookshelf #booklover #bookaddict #reading #bibliophile #bookstagrammer #bookblogger #readersofinstagram #bookcommunity #reader #bloglitteraire #aupouvoirdesmots #enlibrairie