On n’est plus des gens normaux

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En deux mots
Au mauvais endroit, au mauvais moment : alors qu’ils sont attablés à la terrasse d’un restaurant, les clients sont fauchés par un chauffard. Le narrateur, journaliste chargé de couvrir le procès qui se déroule quatre ans après les faits, va recueillir les témoignages des parents d’Angela, morte après la collision, et de la sœur de l’assassin.

Ma note
★★★ (bien aimé)

Ma chronique

Pourquoi a-t-il foncé sur les clients du restaurant ?

Justin Morin s’est basé sur son expérience de journaliste et sur un fait divers réel – un automobiliste qui a foncé sur les clients d’un restaurant – pour nous offrir son premier roman. Autour du couple le plus touché et de la sœur de l’assassin, il met tous les arguments en balance.

Betty est contente. Comme la famille l’a aidée à ranger son jardin, elle décide d’inviter mari et enfants à la pizzeria de la zone commerciale qui dispose d’une grande terrasse. À l’heure de l’apéro, un homme au volant d’une puissante BMW décide de foncer vers cette pizzeria, de tuer un maximum de clients.
Sacha a bien vu la voiture arriver, mais n’a pu esquisser un geste ou hurler aux autres de se mettre à l’abri. Il est fauché comme Betty et comme ses trois enfants, Nikola, dix-sept ans, Angela, treize ans et Dimitri, quatre ans.
Sa fille ne pourra pas être ranimée. Son benjamin est emmené en hélicoptère à l’hôpital Necker où Betty le rejoindra. Blessé à la jambe, il prendra avec son fils la direction de l’hôpital de Créteil où il sera opéré une première fois en urgence.
Quelques jours plus tard, la famille se retrouve à La Ferté-sous-Jouarre pour les obsèques et l’hommage que rend la commune à Angela.
Les rééducations qui suivent sont d’ordre médicales mais aussi psychiques. Comment se reconstruire ? Comment vivre avec cette absence ? Un voyage en Corse puis un autre en République dominicaine permet de renouer des liens, d’oublier une instruction toujours en cours.
Ce n’est que quatre ans après le drame que se déroule le procès de P. le chauffard désormais assassin puisqu’il a été condamné en première instance à la perpétuité.
C’est aussi à l’occasion de ce procès que se dévoile le narrateur, journaliste envoyé par sa radio pour couvrir le procès. Tout en détaillant les audiences, il va s’intéresser de plus près à Betty et Sacha, mais aussi à la sœur du coupable.
À la suite d’une compression de personnel, il se retrouve sans emploi et décide de creuser cette affaire, d’aller recueillir des témoignages, de comprendre l’état d’esprit de ces acteurs d’un drame de la vie ordinaire.
C’est alors que le roman prend une tout autre direction. Lisa, la sœur du coupable, est au cœur de cette nouvelle partie qui va analyser son ressenti, mais aussi sa vie et la relation qu’elle entretient avec son frère. Si elle a affirmé au procès qu’il s’agissait d’un accident, elle n’est pas convaincue qu’il faut faire appel de la décision.
En retraçant tout à la fois la souffrance des victimes et celle des proches de l’assassin, Justin Morin nous offre une intéressante réflexion sur la justice, sur le traumatisme, sur la manière dont on peut comprendre – ou pas – les motivations d’un assassin. Un premier roman plutôt réussi.
NB. Tout d’abord, un grand merci pour m’avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.

On n’est plus des gens normaux
Justin Morin
Éditions La Manufacture de livres
Premier roman
196 p., 16,90 €
EAN 9782385531096
Paru le 22/08/2024

Où ?
Le roman est situé à Sept-Sorts, Paris, Créteil, La Ferté-sous-Jouarre, Melun. On y évoque aussi la Corse et la République dominicaine ainsi que Granville et Le Havre.

Quand ?
L’action se déroule de 2017 à 2022.

Ce qu’en dit l’éditeur
Ce roman aurait pu être un récit documentaire. En 2017, P. fonce avec sa voiture sur la terrasse d’un restaurant. Une adolescente de 13 ans, meurt sur le coup. On comptera des dizaines de blessés. Alors journaliste, Justin Morin couvre le procès. Il y rencontre une famille ainsi que la sœur du coupable. La famille, c’est celle de l’adolescente dont les parents réclament justice. Une famille amputée dont les liens se resserrent. À l’issue du procès, le journaliste n’arrive pas à̀ mettre un point final à̀ son récit. Alors c’est le romancier qui prend la relève pour tenter de comprendre. Réinventer une histoire familiale, basculer dans la fiction en recréant le personnage de Lisa, la sœur du coupable. Interroger le réel en puisant dans l’imaginaire.
Avec ce premier roman fulgurant, Justin Morin s’impose comme une nouvelle voix incontournable de la fiction documentaire.

Les critiques
Babelio
Lecteurs.com
Destimed (Jean-Rémi Barland)
RTBF (L’invité culture)
Blog La Vie en Noir (Karen Lajon)
Blog Evadez-moi
Blog Cozette vide sa plume
Blog Vagabondage autour de soi
Blog Shangols
Blog La bibliothèque de Delphine-Olympe


Justin Morin présente son premier roman « On n’est plus des gens normaux » © Production Librairie Mollat
© Production La Manufacture de livres

Les premières pages du livre
« La famille
Lundi 14 août 2017, 20 h 10
Commune de Sept-Sorts
Sur la D 603, un feu régule les entrées et sorties de la ZAC du Hainault. Un mélange d’entreprises, de magasins et de restaurants donne forme à cette excroissance collée à la départementale. Une BMW grise traverse le carrefour. À l’intérieur, un homme scrute la terrasse d’une pizzeria. Il roule sans la quitter des yeux, sa tête pivote au ralenti, au gré de sa progression. Cette séquence s’étire dans le temps jusqu’à ce que son regard percute violemment la tôle beige d’un magasin de chaussures qui lui obstrue la vue. Le choc visuel le ramène à ses deux mains agrippées au cuir noir du volant, à l’habitacle sombre et puissant.
Au fond de lui, à cet instant précis, que se passe-t-il ?
Il accélère. Peut-être que ses paumes commencent à produire une légère sueur. Son corps lui dit quelque chose, mais il n’en tient pas compte. Il accélère, violent coup de volant à droite, les pneus crissent. Peut-être qu’à ce moment-là il ne pense plus, il appuie sur la pédale, il roule toujours plus vite. Ce qui est sûr, c’est qu’il déborde sur la voie de gauche. Défilent alors des entreprises protégées par du grillage métallique, toutes construites sur un modèle similaire : des structures en tôle ondulée dont les couleurs varient peu, du blanc, du beige, parfois du bleu. Elles sont souvent adossées à des entrepôts, eux-mêmes associés à de vastes parkings où stationnent des poids lourds. Personne ne sait réellement ce qui s’y trame, à part ceux qui y travaillent. Tout près, à une cinquantaine de mètres, il y a la Marne, et c’est vrai qu’on aimerait l’apercevoir, la rivière arrondirait le paysage, mais depuis cette rue de la Merlette où la berline grise continue d’accélérer on peut seulement l’imaginer, dissimulée derrière des carcasses de voitures, des rangées de silos blancs et un bâtiment en tôle – blanche.
Nouveau coup de volant à droite, nouveau coup d’accélérateur ; désormais la BMW roule au milieu de la route et qu’importe si quelqu’un arrive en face. Sur son chemin, le conducteur croise au moins cinq caméras de surveillance dont les vidéos seront exploitées par les gen¬¬darmes. À cause de la vitesse, les images sont floues. La voiture traverse l’écran comme un fantôme.
Cela fait moins d’une minute qu’il est entré dans la ZAC. À sa droite, Mr.Bricolage, puis le restaurant asiatique Dragon d’or. Dernier coup de volant, le plus furieux, les pneus hurlent à tel point que les clients de la pizzeria Cesena se retournent. Ils sont une trentaine en terrasse à profiter de cette belle soirée d’été, il fait bon, le ciel doucement change de couleur, on en est encore à l’apéritif. À l’une des tables, une femme se plaint : Encore des imbéciles qui font les idiots avec leur voiture.
Avec cette ultime manœuvre, le conducteur s’est positionné dans l’axe du restaurant. Aucune barrière, aucun terre-plein, ça, il l’a bien repéré. La voie est libre. Une voiture, c’est une arme, et quand on l’envoie sur des gens ça fait des dégâts, ça aussi, il l’a dit aux gendarmes. Alors il accélère. Cette fois, il frappe la pédale de tout son poids. À 20 h 11, quelques secondes avant le premier impact, il roule à près de 80 km/h.
Sur sa trajectoire, il y a une dizaine de tables sans compter celles à l’intérieur du restaurant. D’abord, la table 7 où se sont installés Sacha et Betty, ainsi que leurs trois enfants, Nikola, dix-sept ans, Angela, treize ans et Dimitri, quatre ans. Leur mère a choisi de les emmener ici pour les remercier de l’avoir aidée toute la journée. C’était le chantier dans le jardin, cela faisait des mois qu’on se disait qu’il fallait ranger. Sous le beau soleil de ce 14 août, toute la famille s’y est mise, et le cabanon en bois s’est vite rempli. Sacha voit la voiture bélier manœuvrer, puis foncer dans leur direction. Il a envie de se lever, il a envie de crier Barrez-vous, mais tout va trop vite. Betty est dos à la route, elle fait partie de celles et ceux que le crissement des pneus a alertés. Quand elle se retourne, la voiture est déjà là. Entre la BMW et la table 7 à peine quelques mètres qui relient encore Angela à la vie, ses parents et ses deux frères à une existence normale. L’espace-temps avant le choc est infime et infini à la fois. Toutes les souffrances, toutes les peines, toute l’incompréhension, toute l’injustice, toute la colère, toute la culpabilité – tout ce qui va suivre existe déjà, tout est là, comprimé dans cet espace-là, dans ce vide qui sous la pression finit par exploser. Betty sent un coup dans son dos. Sacha est projeté plusieurs mètres en arrière, il se retrouve au sol, à l’intérieur du restaurant. Les enfants disparaissent.
Peu après 20 h 11, le centre opérationnel de secours reçoit un premier appel, puis un deuxième, dix secondes plus tard. D’autres suivront. Au bout du fil, les pompiers entendent des cris, des hurlements et des pleurs. Le réflexe des clients encore conscients, c’est de courir. Ils partent se mettre à l’abri dans le McDonald’s et dans le restaurant asiatique voisins. À chaque pas précipité, le même craquement de verre qu’on écrase, il y en a partout. Une femme a un radiateur planté dans le corps. Un homme s’écrie que c’est un attentat. La voiture s’est encastrée dans le restaurant, la moitié avant est à l’intérieur, la moitié arrière à l’extérieur. Elle a terminé sa course dans le bar dont le comptoir a reculé d’un demi-mètre.
Le conducteur essaie de faire marche arrière, les pneus patinent. Plusieurs rescapés crient : Arrêtez-le ! L’un d’eux oublie ses blessures, ramasse un bastaing tombé de la charpente et monte sur le bar. Une fois debout, il surplombe le pare-brise de la BMW, il soulève violemment la poutre de bois et, dans un mouvement de balancier, frappe de toutes ses forces sur la voiture. Une fois, deux fois, trois fois. Il utilise le poids de son arme pour accélérer son mouvement et alourdir ses coups. Autour de lui, d’autres victimes galvanisées réagissent et tentent de bloquer les roues arrière avec tout ce qui leur tombe sous la main : des pierres, des pots de fleurs, des pieds de parasol ou de table. Certains aboient Sors de là, t’as vu ce que t’as fait, on va te buter à l’attention du conducteur piégé. La carrosserie et les vitres tiennent le choc, elles le protègent encore des coups de parpaings qui pleuvent désormais. Quelques-uns assurent l’avoir entendu répondre « J’ai une kalach. » Tous se souviennent du sourire qu’il arbore, les deux mains toujours fixées au volant.
Papa t’es où ? est la première phrase que Sacha entend quand il reprend connaissance. Il est au sol, près de la BMW qui lui cache ce qui se passe autour, mais il reconnaît la voix de Nikola, son plus grand fils. Il cherche sa femme et ses enfants, mais il ne voit personne. Sacha est un gaillard de 1,90 m conducteur d’engins chez Suez, son corps est puissant ; alors il tente de se redresser, mais son genou se dérobe, sa jambe est désarticulée, ça ne tient plus à rien, le pied est tourné vers l’arrière et il y a du sang partout. Il s’effondre de nouveau, Qu’est-ce qui nous arrive ?
Betty s’est rapidement relevée, mais elle a la respiration coupée. Premier réflexe : elle cherche sa famille, elle voit d’abord les cheveux châtains d’Angela, son corps inerte allongé sur le ventre, juste à côté de la roue avant de la BMW. Les pneus patinent, les cris autour redoublent, le conducteur essaie de faire marche arrière, plusieurs personnes tirent la jeune fille vers l’extérieur pour éviter qu’elle se fasse écraser.
Là j’ai vu son dos, y avait plus de peau, on voyait sa chair. Ensuite, j’ai vu mon fils Nikola, je lui ai dit, Nikola ça va ? est-ce que tu vas bien ? Il m’a répondu, Je vois flou, j’ai la tête qui tourne. Je lui ai demandé, Tu vois papa ? Appelle-le. T’as vu papa ? T’as vu Dimitri ? Une dame était en train de le porter, je me suis dirigée vers lui, je l’ai pris dans mes bras, j’ai remarqué qu’il était blessé, qu’il avait plus de peau, je voyais sa chair et son os sortir de sa jambe droite. Une autre est venue à ma rencontre, elle me l’a pris et m’a dit Ne vous inquiétez pas, je suis infirmière, je m’occupe des enfants. Après je suis retournée près de Nikola et je lui ai demandé d’aller s’asseoir à côté de son petit frère et de rester avec lui. En fait, j’arrêtais pas de courir entre mes fils, mon mari et ma fille. Les secours sont arrivés, ils se sont précipités sur Angela, et rapidement on m’a avertie qu’elle avait plus de pouls. Je suis allée voir Sacha, il m’a demandé Qu’est-ce qui nous arrive ? Je lui ai répondu Notre fille ne va pas bien. Il était conscient, mais il avait du sang sur la tête. Après je suis revenue vers Angela, les médecins du SAMU lui faisaient un massage cardiaque. J’approche et l’un d’eux me dit très froidement, Madame, je ne vais pas y aller par quatre chemins, la situation est très grave, son cœur ne veut pas reprendre. J’ai couru jusqu’à Sacha et je lui ai dit On va perdre notre fille.
Sacha se souvient d’un murmure, comme si sa femme voulait éviter que cette phrase se propage, que ces mots deviennent réels pour les autres. À Nikola, elle dit simplement Ils massent ta sœur. Au fond, elle sait que c’est déjà fini. D’après les pompiers, il y a plusieurs dizaines de blessés. Cinq sont en urgence absolue, c’est le cas d’Angela et de son petit frère Dimitri. Alors qu’ils s’activent, passent d’une victime à l’autre, embarquent dans les ambulances les cas qui ne peuvent plus attendre, les gendarmes font aussi leur travail, mais Betty ne les voit pas. Son corps obéit à son regard qui ne s’arrête que lorsqu’il tombe sur l’un des siens. Le reste, les hélicos, les sirènes, les autres, tout cela n’existe pas, pas encore, tout se déroule en simultané, sur le même espace réduit, mais dans deux mondes différents.
Les gendarmes se sont jetés sur la BMW. Ils tentent de calmer les ardeurs de ceux qui veulent se faire justice eux-mêmes. Une fois la situation maîtrisée, ils font sortir le conducteur de la voiture. Il porte un sweat zippé bleu ciel, les pans de sa chemise dépassent au niveau de la taille. Ils le menottent et l’escortent jusqu’à leur camionnette, l’assoient immédiatement à l’arrière. P. n’oppose aucune résis¬¬tance, c’est ça ou se faire lyncher, et il n’a plus envie de mourir. Au départ c’était le plan, mais il a changé d’avis. Une fois assis, c’est le silence autour de lui, il est seul avec ce qu’il vient de faire. Est-ce qu’il sent Betty s’approcher de la vitre contre laquelle sa tête repose ? Est-il vraiment présent ? Désormais, elle est là, de l’autre côté, à l’extérieur du véhicule de la gendarmerie, elle lui fait face. Je le vois, je le regarde droit dans les yeux et là, je vois son sourire satisfait. Je regrette de pas avoir ramassé un morceau de verre pour lui trancher la gorge. La prochaine fois que Betty fera face à P., ce sera quatre ans plus tard, lors de son procès aux assises de Melun. Il aura le visage bouffi, le crâne dégarni, des dents manquantes, elle aura du mal à faire le lien avec l’homme qui vient de tuer sa fille, mais elle ne ressentira aucune pitié, toujours de la haine. Demi-tour. Elle repart s’occuper de sa famille.
Un groupe de pompiers est en train de prendre en charge Sacha. Quand ils le soulèvent et l’installent sur le brancard, il a pour la première fois une vue globale de la scène. Qu’est-ce qui nous arrive ? Là, ils m’emmènent vers l’ambulance. L’un des pompiers me dit Surtout ne regardez pas à gauche, … »

Extrait
« Je contacte Betty et Sacha. Ils me reçoivent chez eux pour la première fois. Dans leur salon, nous sommes entourés par des photos d’Angela. Elle est seule, elle est avec ses frères, avec ses parents, elle est partout. Ils se souviennent de notre rencontre pendant le procès. Je leur expose mes réflexions, je leur parle d’un possible projet d’écriture qui n’est pas lié à la radio pour laquelle je ne travaille plus. Je leur dis que je ne sais pas encore quelle direction il prendra. Je veux être honnête avec eux, consacrer du temps à nos échanges, qu’une relation s’installe, ce que j’ai trop rarement réussi à faire lorsque je travaillais pour un média quotidien. Je leur parle de la place que je souhaite donner à la sœur de P. mais tout cela est encore flou parce que je ne sais même pas si je pourrai la rencontrer. Betty et Sacha m’écoutent, quand ils prennent la parole, j’ai l’impression qu’ils commencent déjà à se livrer, ils me décrivent des moments précis dans les semaines ayant suivi la mort d’Angela. Je pressens à nouveau ce qui m’avait tant marqué pendant le procès, la parole qui vous percute comme un crochet dans le ventre, leur détermination, la beauté de leur amour et des liens qui les unissent. »

À propos de l’auteur
MORIN_justin_DRJustin Morin © Photo DR

Justin Morin a grandi à̀ Rouen et vit maintenant à Paris. Il a 33 ans, ancien journaliste d’Europe 1, parti au moment où Vincent Bolloré est arrivé, il a intégré en 2021 le master de création littéraire de l’université́ de Paris-VIII. Cela lui a permis de se concentrer sur l’écriture d’un texte autour d’un procès qu’il a couvert en avril 2021. Il anime également des ateliers d’éducation aux médias et à l’information. On n’est plus des gens normaux est son premier roman (Source : Agence Trames / La Manufacture de livres)

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