Éditions Robert Laffont, 2022 (365 pages)
Ma note : 17/20Quatrième de couverture ...
Londres, 1934.
La ville est en ébullition. Le prince George, duc de Kent et fils du roi, doit épouser la princesse Marina de Grèce. Or il est connu pour ses nombreuses frasques. La reine confie donc à Georgie une mission de la plus haute importance : introduire Marina dans la jeune élite dorée londonienne et, surtout, empêcher que les rumeurs concernant son fiancé ne parviennent jusqu'à ses oreilles.
Mais le soir de l'arrivée de Marina, Georgie découvre un cadavre dans la cour de Kensington Palace. La victime n'est autre qu'une ancienne maîtresse du prince George. De toute évidence, quelqu'un cherche à gêner la noce...
La première phrase
" Pour Londres, c'était une nuit sombre et orageuse. Naturellement, rien à voir avec les bourrasques sauvages qui fondent régulièrement sur notre demeure familiale écossaise des Highlands, mais le temps était assez vilain pour que je me réjouisse d'être à l'intérieur, en sécurité. "
Mon avis ...
Quel bonheur de retrouver cette chère Georgie ! Suite à son séjour à Hollywood, notre héroïne est hébergée chez son amie, Belinda. Du moins jusqu'à ce que celle-ci réapparaisse à l'improviste au bras d'une nouvelle conquête : une pointure du monde politique. Qu'à cela ne tienne, Georgiana se voit rapidement proposer une solution de repli, avec à la clef la possibilité d'un séjour au palais de Kensington. La reine en personne lui demande en effet de veiller sur Marina de Grèce, future épouse du prince George. Il ne faudrait surtout pas que les mœurs douteuses de l'héritier du trône n'en viennent à faire annuler ce mariage tant attendu. Mais un meurtre, lui, pourrait-il rebattre les cartes ? Le corps sans vie, préalablement drogué, d'une ancienne maîtresse du prince est en effet retrouvé à proximité du palais.
Son espionne royale et les conspirations du palais constitue déjà la neuvième aventure de la série. Trop riche pour travailler mais fauchée comme les blés, Lady Georgiana de Rannoch, trente-cinquième dans l'ordre de succession au trône, a fait bien du chemin depuis sa toute première enquête. Je me suis beaucoup attachée à elle. Après avoir acquis davantage d'assurance, je la trouve toujours aussi débrouillarde, parfois naïve mais toujours honnête et fidèle à ses valeurs. Les autres personnages récurrents de cette série étiquetée cosy mystery valent également le détour. Entre son impayable femme de chambre qui enchaîne les gaffes et son grand-père cockney, ancien policeman à la retraite, Georgie se montre toujours entourée. Darcy n'est évidemment jamais loin, et je suis ravie de voir que leur histoire commence enfin à prendre un peu de relief.
Après avoir adoré Son espionne royale et la partie de chasse, et plus encore Son espionne royale et les douze crimes de Noël, je vous l'avoue tout de go : cette enquête fait désormais partie de mes favorites de la série. L'autrice prend ici le temps d'étoffer certains personnages. Je pense à celui de Belinda qui traverse une période de sa vie mouvementée associée à des remises en question. Mais j'apprécie également les éléments qui nous sont donnés quant au contexte historique. Si je ne connaissais pas la princesse Marina de Grèce (devenue duchesse de Kent par son mariage avec le fils du roi George V), l'occasion nous est donnée de côtoyer certaines têtes couronnées et d'en apprendre davantage sur elles. Ce voyage dans le temps, à l'heure anglaise, fut donc pour le moins plutôt fascinant.
Côté enquête policière, je n'ai pas boudé mon plaisir. Une pointe de surnaturel aura réussi à me tenir en haleine, tandis que le flou le plus total concernant les activités de Darcy (qui espère toujours se constituer un pécule avant de convoler en justes noces avec notre héroïne) ne peut qu'intriguer la lectrice que je suis. Georgie se montre bonne détective, parvenant seule à mettre la main sur l'assassin qui rôde autour du palais.
L'autrice distille également quelques petites touches d'humour, ce qui est appréciable. Il y a bien sûr l'impayable femme de chambre de Lady Georgiana qui enchaîne les gaffes, mais également les vieilles tantes de notre héroïne. Logeant dans le " placard " du palais, celles-ci ne manquent pas de modernité contrairement à ce que l'on pourrait penser lorsqu'il est question d'aristocratie britannique.
J'ai donc passé un très bon moment en compagnie de ce roman, et espère très bientôt avoir l'occasion de lire la suite des aventures de notre héroïne ( Son espionne royale et le baron irlandais).
Extraits ...
" - Comment vous portez-vous, lady Georgiana ? Vous avez subi un choc éprouvant. Ne préférez-vous pas passer la journée au lit pour vous en remettre ? À la vue d'un cadavre, la majorité des jeunes femmes se seraient évanouies.
- Je suis d'une autre trempe, major. Je suis issue d'une longue lignée de Rannoch, des chefs de clans écossais qui poursuivaient le combat même après qu'on leur avait coupé bras et jambes ! "