Titre : Le rendez-vous des âmes égarées

Auteur : Ludivine Labbé

Édition : Eyrolles

Genre : Contemporain

Pages : 285

Parution :  7 novembre 2024

Deux femmes, deux époques : une même quête de liberté… mais à quel prix ?

Alma est une jeune femme libre et indépendante. Elle revendique un quotidien sans attaches, fait de voyages au bout du monde et d’aventures sans lendemain.

Mais un jour, un événement douloureux l’arrête dans sa course folle. Bouleversée, Alma décide d’embarquer pour un nouveau périple, à la recherche d’elle-même et de ses origines…

Dans une vieille malle familiale, elle retrouve la trace de Margerita, l’une de ses aïeules. Fascinée par cette ancêtre qui vécut à Séville puis à Barcelone, Alma comprend que leurs destins sont intimement liés.

Accompagnée par Youssef, humoriste de stand-up réfugié à Barcelone, la jeune femme tente de percer les secrets de Margerita et, ainsi, de lever le voile sur sa propre histoire.

Merci Eyrolles

Après avoir adoré le premier livre de Ludivine Labbé : Profite du chemin, il me tardait de découvrir son nouveau livre.

Alma ne tient pas en place, elle vogue de pays en pays sans jamais se poser nulle part. Mais un événement douloureux va la faire se questionner sur sa vie, sur ce mode de vie un peu nomade. Surtout après un rêve bien étrange qui a tout de réel dans lequel elle va rêver de son aïeule Mar.

Elle va donc décider de se rendre chez sa mère à Séville pour en apprendre plus sur les générations qui l’ont précédée. En trouvant une malle dans laquelle elle trouve un poème et une carte postale, elle va se retrouver à Barcelone sur les traces de son arrière-grand-mère…

Si je n’étais pas née femme, ma liberté ne serait pas une négociation permanente.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, moi qui adore les histoires de femmes, j’ai été gâtée avec ce livre. D’ailleurs, l’histoire se déroule dans deux époques différentes, celle d’Alma en 2022 et celle de Mar dans les années 1930.

J’ai beaucoup aimé l’histoire d’Alma, cette trentenaire un peu perdue, en quête d’identité, elle vagabonde, ne sait pas vraiment où est sa place. Même niveau travail, elle aime écrire, mais des poèmes alors que pour payer ses factures, elle est rédactrice web, très loin de la créativité dont elle regorge. C’est une héroïne forte et courageuse, bienveillante, mais qui manque cruellement de confiance en elle. Je l’ai trouvée très attachante Alma, j’ai adoré la suivre dans les rues de Barcelone avec le poème de Mar dans les mains en essayant de retrouver sa trace. J’ai aussi beaucoup aimé sa complicité avec Youssef, son colocataire.

Je crois que l’histoire de Mar, m’a fasciné encore plus que celle d’Alma. Mar est une jeune fille rêveuse, qui veut vivre libre. On va la suivre dans sa découverte de l’amour, dans ses joies et ses peines. Je l’ai imaginé danser, les cheveux en bataille dans ce bar, je l’ai imaginé courant pour retrouver son amoureux en s’éloignant de l’oliveraie. Bref, une héroïne marquante dans une période plus que compliquée à vivre pour les femmes.

D’ailleurs, à travers Mar, l’autrice aborde beaucoup de sujets forts, elle revient sur la condition de vie des femmes dans ces années-là. Ces jeunes filles qui n’avaient pas leurs mots à dire sur les décisions. Mar avec un père violent et une mère passive, n’a pas eu une jeunesse facile. Pour elle, c’était un calvaire, une cage dorée qu’elle ne rêvait que de quitter. Sa seule issue était pourtant de quitter une cage pour en rejoindre une autre, un mariage arrangé qu’elle ne pouvait refuser sous peine d’être interné. J’ai déjà lu un livre à ce sujet, il y a peu, ces femmes qui « ne rentraient pas dans les rangs » que l’on plaçait dans des asiles.

Comme toujours, c’est cette partie historique que j’ai le plus aimé, je suis toujours passionnée par d’autres époques que l’on n’a pas connues. Et je trouve ça important en tant que femme de nous le rappeler.

Parce que ce livre, c’est avant tout une histoire de femmes, plusieurs générations qui s’entremêlent à merveille. Des coïncidences incroyables entre Mar et Alma, une histoire de destin, mais pas que. Ce livre est un brin onirique, à petite dose, très bien développée, toujours avec la présence du tarot dans cette famille de femmes un peu particulière…

Il y avait un peu trop de descriptions pour moi, mais pour les amateurs du genre, vous vous régalerez à vous balader en Espagne. L’autrice retranscrit à merveille les rues, les ambiances, les couleurs, les saveurs de ce pays.

J’aime toujours autant la plume de Ludivine, quel bonheur de la retrouver, c’est toujours aussi beau, poétique et touchant.

Le temps court. Qu’importe, aucun carrosse ne menace de se changer en citrouille, et j’ai depuis longtemps balancé mes pantoufles de vair pour leur préférer des tous-terrains.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, qui est réellement une histoire de femmes, une histoire de destin et de générations. Une histoire de mystère, de secrets de famille que l’on découvre au fil des pages. Une double temporalité comme je les aime, une partie en 2022, l’autre dans les années 30. Cette histoire aborde justement la condition des femmes à cette époque, ce que j’ai trouvé très intéressant. Une histoire de transmission de générations en générations, avec, parfois, des schémas répétitifs en héritage. Un brin onirique, une petite dose de mysticisme comme sait le faire Ludivine, je suis conquise. Une histoire qui sent bon l’Espagne, il y avait un peu trop de descriptions pour moi, mais pour ceux qui aiment, l’autrice nous plonge vraiment dans l’ambiance espagnole. J’avais l’impression d’y être, de voir ces rues et ces endroits particuliers de Barcelone, de sentir les odeurs d’orange, un voyage coloré qui vous embarquera certainement dès les premières pages.