Le bonheur est au fond du couloir à gauche - J. M. Erre ***

Le bonheur est au fond du couloir à gauche est enfin le premier livre lu de l'auteur J. M. Erre. J'ai tardé à découvrir cet écrivain malgré les hautes recommandations de Mokamilla. Et franchement, j'ai passé un moment étrange : la découverte d'un héros anti-héros psychotique au possible, bourré de médicaments, dont la vie amoureuse cumule les déboires, la vie professionnelle se résume à quelques jours, quelques semaines et la vie sociale est lacunaire.

bonheur fond couloir gauche Erre

On rencontre ce Michel H., largué par une Bérénice qui en a plus que marre de supporter son mal-être, ses questions incessantes, ses tergiversations. Et ce largage en direct va être l'occasion d'une accumulation de remises en cause du héros, pour faire revenir Bérénice, une accumulation surtout de rencontres avec ses voisins proches, eux aussi plus ou moins agacés par son comportement perturbé et perturbant. 

Le bonheur est au fond du couloir à gauche est un récit étonnant, bien construit et mené par son auteur, J. M. Erre. Étonnant parce qu'il plonge tout doucement mais sûrement, parce qu'il surprend à chaque fois, parce que les événements s'enchaînent sans être totalement prévisibles. On sent que c'est mal parti, mais on croit toujours à un mieux. J. M. Erre joue avec nos sentiments, une large partie empathiques à l'égard du héros malgré ses névroses, et puis et puis, comme je l'ai dit, on plonge dans une autre dimension de l'histoire, un dévissage direct et une déception. 

Je ne peux pas dire que j'ai adoré Le bonheur est au fond du couloir à gauche, mais j'ai apprécié la lire, j'ai apprécié le style, la construction de l'intrigue, les dialogues et monologues au scalpel. Et oui, J. M. Erre arrive à faire rire avec un humour corrosif, sans filtre : j'ai même éclaté de rire lors de l'instant piscine. Après je reconnais que le souffle narratif perd un peu en énergie (mais comment peut-il en être autrement avec ce héros hyper dépressif ?) et que je n'ai pas été mécontente de finir l'histoire. 127 pages amplement suffisantes.

Éditions Pocket