Fables la forêt noire : le retour inespéré de l'univers des fables

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Sept ans après la conclusion épique de Fables, la série fait un retour inespéré avec une douzaine de numéros qui reprennent exactement là où tout s’était arrêté (donc à partir du 151). Fabletown, longtemps dissimulée au regard des humains, est désormais visible de tous. Le maire King Cole doit expliquer la situation aux autorités new-yorkaises, tandis que des figures mystérieuses comme Peter Pan et la Fée Clochette observent dans l’ombre, visiblement mécontentes de cette révélation, qu’elles semblent attribuer aux machinations de Gepetto. Enfin, nous devrions dire Geppetto, car son véritable nom s'écrit avec deux P, ce que les français ont tendance à négliger régulièrement (oui, ça me dérange, cet oubli dans la traduction). Au même moment, Bigby Wolf et Blanche-Neige s’installent avec leurs enfants dans une vallée isolée, espérant trouver un semblant de paix au milieu de tous ces bouleversements. Mais leur arrivée attire rapidement l’attention du magistrat local, qui s’interroge sur leurs intentions. Pendant ce temps, dans la Forêt Noire, une jeune femme nommée Gwen, vêtue comme une archère, croise le chemin de Madame Ours. Elle lui confie son intention de reprendre le rôle légendaire de Jack in the Green (le Feuillu en VF), un héros issu du folklore anglais (une sorte de fête du printemps), avant de rendre visite à celui qui porte toujours ce titre merveilleux, pour annoncer sa décision et son intention de lui succéder. Et ce n'est pas tout car à la morgue de New York, un médecin légiste commence l’autopsie d’une habitante de Fabletown. Cendrillon semble carbonisée et trépassée des pieds à la tête, mais ça ne va pas l'empêcher de se rétablir rapidement ! Bref, le nouveau départ temporaire de Fables jongle habilement entre les intrigues. On retrouve des personnages emblématiques auxquels s'ajoutent de nouvelles pièces, on n'a pas le temps de s'ennuyer, les scènes s’enchaînent avec fluidité, et malgré l’ampleur de l’univers, les lecteurs ne se sentent jamais perdus. C'est une véritable réussite, surtout après une longue pause de plusieurs années (annoncée comme une fin définitive).. Si le dernier arc narratif s’était conclu en 2015, ce renouveau montre que l’univers de Fables n’a rien perdu de sa magie. 
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C'est la fête autour de Bill Willingham. Tout commence avec une intrigue centrée sur les enfants du couple Bigby Wolf et Blanche-Neige. Le premier, un peu brusque, les envoie promener, leur demandant de ne revenir que lorsqu’ils auront chacun vécu une grande aventure. Ce concept, évidemment unique pour chaque enfant, est une belle excuse narrative pour offrir au lecteur une série d’épisodes pétillants, où l’on découvre combien ces jeunes héros sont ingénieux et pleins de ressources. Mais attention, ces enfants n’ont rien de traditionnel, comme vous pouvez vous en douter. Progressivement, le scénario prend une tournure plus sombre et l’atmosphère devient plus dense. Et nous effectuons un bond de cinq ans dans le temps, en quelques cases ! L’histoire dévoile alors son grand antagoniste : un Peter Pan très éloigné de l’innocent personnage des contes. Ici, il s’agit d’un véritable méchant, manipulateur et redoutable, qui tient sous son contrôle une Clochette dotée de pouvoirs incommensurables. Grâce à elle, il parvient à se sortir de toutes les situations et à avancer ses sombres desseins. Bill Willingham semble ici signer l’épilogue définitif de sa célèbre série, probablement en raison de ses relations tendues avec les dirigeants de DC Comics. Ces tensions auraient été exacerbées par les retards répétés dans la livraison des douze épisodes finaux, un comble attribué, ironiquement, au dessinateur Marc Buckingham. Déjà à l'œuvre chez Marvel avec Miracleman, Buckingham, loin d’être un virtuose des effets spectaculaires, est avant tout un artiste régulier et appliqué. Il excelle à retranscrire fidèlement les récits qui lui sont confiés, et son style est désormais indissociable de l’univers narratif de FablesCependant, Willingham semble avoir poussé le bouchon un peu trop loin cette fois, et l’on peut considérer que la série touche bel et bien à sa fin. L’album, bien que riche et captivant, souffre d’un talon d’Achille : le tout dernier numéro. Les dernières pages, en particulier, déçoivent par leur manque de consistance et proposent une conclusion bien en deçà des attentes. Alors qu’on espérait un petit chef-d’œuvre, des secousses éditoriales en coulisses ont réduit la portée de ce come backCela dit, l’album reste une lecture fascinante, qui gagne en impact lorsqu’on le découvre d’une traite – ce que l’édition française d’Urban Comics permet heureusement. Ne boudez pas cette Forêt Noire si vous êtes fans de Fables. Ce dernier tome est un chant du cygne digne d'intérêt, promis juré.

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