Albin Michel
Parution : 04/11/2024
Pages : 560
EAN : 9782226470089
Prix : 22.90 €
Présentation de l'éditeur
Alors que des millions de téléspectateurs regardent le 20h sur la chaîne nationale, un homme masqué, la voix déformée, prend en otage le présentateur vedette.
Si le direct est coupé, il le tue.
Maxime Chattam orchestre une véritable course contre la montre où s’affrontent le cynisme des médias, les jeux de pouvoir et les scrupules moraux. Jouant avec brio sur les ressorts psychologiques autant que sur l’action, il déploie dans ce nouveau roman tout son art de maître du suspense.
Maxime Chattam
Traduit dans le monde entier, Maxime Chattam est un des maîtres du thriller français, qui s’inscrit avec succès dans tous les registres du genre (thriller, roman noir, fantastique).
Il a vendu plus de 7 millions d'exemplaires en France et est traduit dans une vingtaine de pays.
Plusieurs de ses romans sont en cours d’adaptation en série télé.
Mon avis
Bienvenue dans l'univers impitoyable de la télé et des médias. Nous sommes sur le plateau du journal télévisé du 20h de MD1, le journal le plus regardé de France. Depuis le début de la journée on s'active pour le JT du soir. Le direct va bientôt commencer. En régie il y a Charlène comme cheffe d'éditions, elle est le lien avec le présentateur vedette Paul Daki-Ferrand, l'image du gendre parfait, bien habillé, regard de velours, adoré des français (Tiens tiens cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?). Un personnage qui prend la lumière à l'écran mais qui a une très grosse part obscure que l'on découvrira dans ce récit.
Tout est en place, l'édition commence, mais soudain un homme cagoulé, masqué apparaît, il est armé, c'est une prise d'otages en direct. Si on coupe l'antenne, il tue l'animateur vedette en direct.
Apprêtez-vous cher lecteur à passer un moment captivant et haletant. L'action se déroule le temps d'une nuit entrecoupée de flash-backs.
On suivra principalement le preneur d'otages : Kratos , mais aussi Charlène en régie qui communiquait avec Paul par l'oreillette, c'est elle qui deviendra négociatrice encadrée par Yanis membre de l'équipe du GIGN.
Ce livre est passionnant à plus d'un titre, il nous fait découvrir l'univers de la télé, la course effrénée à l'audimat, le manque de scrupules parfois pour donner "au peuple" ce qu'il réclame, c'est à dire du glauque, du cru, du sordide, putassier peu importe pourvu que les gens ne zappent pas et restent accrochés à leur petit écran. Où est la notion d'éthique ? Ce cynisme et opportunisme des médias qui nous renvoient à une société voyeuriste.
On découvre aussi les techniques d'intervention et de négociations du GIGN et de ses équipes, Yanis est négociateur. L'objectif de son équipe; sauver un maximum de vies. On découvre des rivalités entre GIGN, Raid et différentes forces d'intervention mais aussi qui tire réellement les ficelles.
J'ai aimé la façon de dresser le portrait de notre société consumériste, égoïste, ne sachant que regarder son nombril, prenant conscience qu'il faut changer nos habitudes pour ne pas en arriver au chaos mais surtout notre impossibilité de devenir consommacteur.
Beaucoup de thématiques de notre société sont soulevées : le pouvoir des GAFAM, le pouvoir du peuple, de la masse, la notion de démocratie, le pouvoir des réseaux internet et leurs dérives, les cryptomonnaies, beaucoup de sujets de réflexion.
Je ne vous en dis pas plus si ce n'est que l'on ressent bien l'anxiété, le stress qui grimpe au fil des pages jusqu'au dénouement final. Ce thriller psychologique est mené de mains de maître. J'ai passé un excellent moment de lecture en sortant de ma zone de confort et cela me donne envie de poursuivre l'univers de Chattam.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Quand on réussit, on ne va pas en plus se plaindre.
MD1 était un média, et un média savait tirer profit des pires situations, c'était dans ses gènes.
On a peur parce qu'on y pense. Lorsqu'on agit, on n'a plus le temps d'avoir peur.
Agir, c'est ne plus penser pouvoir.
Était-ce ça le prix de la notoriété ? Vivre sous contrôle permanent. De son image, de ce qu'on dit, ce qu'on porte, ce qu'on représente. Même symboliquement. Tout envisager, tout le temps, tout anticiper, ne jamais pouvoir flotter, être léger, futile, insignifiant...
La télé avait cette exigence dans le regard de ses usagers; on devait y être beau ou prêt à se faire humilier. La bienveillance et le respect du physique dans la société étaient au coeur des préoccupations, avec la traque à la discrimination, aux préjugés, mais à la télévision, tout était curieusement encore permis.
Typique d'une crise. Il y a des accélérations, et puis des creux. C'est une mer, et l'important est de parvenir à ne pas lutter contre, mais à en anticiper les vagues, pour les épouser au mieux, les accompagner sans les subir.
C'est le problème de ce monde. Personne n'est responsable de rien.
Les monstres ne se considèrent jamais comme des monstres.
Oui, oui, vous n’avez rien fait, puisque vous laissez les autres prendre les décisions pour vous. C’est le problème de ce monde. Personne n’est responsable de rien.
Ne soyez pas mal à l'aise avec les silences, ils racontent beaucoup, ils sont utiles.
Une négociation, ça se travaille, et la base c'est la connaissance de l'autre.
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