L’illusion – Maxime Chattam

Par Lison Carpentier @loeilnoir1

Mes lectures de Maxime Chattam sont aléatoires, désordonnées, souvent fortuites, issues d'une brusque envie d'être divertie. Je ne lis pas ses romans dès leur sortie, celui-ci est paru il y a quatre ans, mais une fois de plus, j'ai adhéré à cette histoire, volontairement empruntée à la littérature horrifique nord-américaine. Chattam est un grand fan des ambiances de Stephen King, et là encore comme dans, les références au maitre sont nombreuses.

Val Quarios est une petite station de ski familiale nichée au coeur des Alpes, qui ne tourne que l'hiver. La saison estivale est consacrée aux travaux d'entretien dont s'occupent une douzaine de saisonniers. Le dernier à être recruté par petite annonce sur Internet est Hugo, un écrivain perturbé par une rupture amoureuse qui le laisse en mal d'inspiration. Se mettre au vert et au calme durant deux mois, peut-être plus si affinité, lui semble être une bonne idée pour laisser à son imagination le temps de se renouveller... De l'imagination, Hugo n'en manque pas... Lorsqu'il traverse le labyrinthe que forment les bâtiments de la station, il entend des bruits, se croit suivi, invoque bien malgré lui des créatures surgies des ténèbres... Et puis dans les bois aux alentours, il découvre des choses étranges, à proximité d'un manoir lugubre, dont les volets ne sont ouverts que la nuit... Lorsqu'il apprend par une collègue, l'existence recluse dans cette propriété d'un magicien célébrissime dans les années soixante, dont la renommée semble être basée sur la magie noire, le désir d'en apprendre plus au sujet de cet homme devient une obsession... D'autant plus que semble peser sur la station une malédiction, car de façon régulière des personnes disparaissent sans explication...

La référence à l'hôtel Overlook de Shining est assumée et pleinement exposée, à la différence que le bâtiment semble plus moderne et que nous sommes en été et non en plein hiver. Une ambiance moins pesante, plus légère ? Vous vous y tromperez! Qui vous dit qu'un monstre ne se cache dans les profondeurs ténèbreuses de la chaufferie, ou qu'un esprit frappeur n'a pas élu domicile dans une cage d'ascenceur ? Seriez-vous tenté par quelques brasses dans une piscine non éclairée, pour cause de panne d'électricité ? L'imagination débridée d'Hugo lui joue des tours, n'est-ce pas là le lot de tout écrivain de fiction horrifique ? Comme Stephen King avant lui, Maxime Chattam tenterait-il de percer les mystères de l'écriture? J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, comme une ado en quête de frisson, même si l'intrigue ne va pas dans la direction que j'ai imaginé au départ. Le dénouement n'est à mes yeux pas irréaliste dans notre monde où la perversité humaine ne trouve pas son égal dans la fiction.