Ajouter de la vie aux jours - Anne-Dauphine Julliand ♥♥♥♥♥

Ajouter de la vie aux jours - Anne-Dauphine Julliand  ♥♥♥♥♥
Ajouter jours Anne-Dauphine Julliand ♥♥♥♥♥
Les Arènes
Parution : 10 octobre 2024
Pages : 144
Isbn : 9791037510914
Prix : 18 €
Présentation de l'éditeur

Avec simplicité et justesse, Anne-Dauphine Julliand raconte les gestes, les paroles et les liens qui sont autant de lumières dans la nuit.
« J’ai déjà tout raconté, tout écrit. J’aurais dû m’arrêter là, garder pour moi ce qu’il nous restait à vivre. Mais Gaspard est mort. La veille de ses vingt ans.
Il n’y a rien à écrire. Et pourtant, j’écris. Parce que je suis en vie. Pour ceux qui sont en vie. J’écris, au nom de tous les miens. Ceux Là-Haut et ceux ici-bas. J’écris le lien. J’écris ce qui nous maintient. J’écris la vie. »
Anne-Dauphine Julliand
Anne-Dauphine Julliand est journaliste, réalisatrice et romancière. Elle a connu un remarquable succès critique et public pour ses livres, notamment avec Deux petits pas sur le sable mouillé (Les Arènes, 2011) et Une journée particulière (Les Arènes, 2013). En 2017, elle a également réalisé un film documentaire Et les mistrals gagnants et a fondé en 2018 l’association « Ce qui compte vraiment ». Son premier roman Jules-César (Les Arènes) a été publié en 2019.
Mon avis
Il est des livres, allez savoir pourquoi, qui vous appellent, qui vous disent lis-moi !  Ce petit livre est arrivé au courrier et de suite m'a attirée.  Je n'ai rien lu de l'autrice auparavant même si son livre présent attend patiemment dans ma pile à lire mais c'était plus fort que moi, il fallait que je le lise.
Alors j'ai commencé la lecture, quel courage, une vie qui commence comme un conte, une jolie famille, quatre enfants, puis le sort s'acharne, Thaïs et Azylis vont malheureusement succomber à une maladie incurable, alors résonne une phrase entendue à l'époque par un médecin :
" Ajouter de la vie aux jours quand on ne peut ajouter de jours à la vie", cette phrase est terrible et belle à la fois.  La vie poursuit son cours avec les deux garçons Arthur le plus jeune, 13 ans et Gaspard qui se suicidera le jour de ses 20 ans. 
Je n'ose imaginer le désarroi de Loïc et Anne-Dauphine, et le nouveau choc pour Arthur.  Impossible de ressentir leur douleur immense, cette perte, ce deuil de plus.  J'admire la force d'Anne-Dauphine de mettre des mots, d'écrire car elle est en vie, écrire pour maintenir ce lien pour ceux qui sont en vie.
Ce sont des petites choses de tous les jours, des petits gestes qui aident à survivre.  D'abord les si, si seulement mais "il n'y a pas de "si".  On ne peut pas changer ce qui s'est passé."  C'est ce qu'Arthur lui rappelle, pas de culpabilité à avoir.  
Ne pas fuir le bonheur non plus, au contraire oser le bonheur.
"Rien ne rend plus vulnérable que le bonheur. Si, Une chose, une seule : l'amour."
Il faut être dans le présent, ici et maintenant, se reconnecter au vivant, vivre pour les vivants, avec les vivants. 
Pouvoir prendre de petits moments de légèreté face à la douleur.  Surtout créer du lien, laisser vivre, juste dire "je suis là".
Ce petit livre est magnifique, une petite pépite, un livre que l'on ressent profondément, un livre qui m'a ému parfois aux larmes, une ode à la vie, au printemps qui revient.
Un livre que je ne suis pas prête d'oublier.
Merci Anne-Dauphine d'avoir partagé cela avec nous.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Ajouter de la vie aux jours quand on ne peut plus ajouter des jours à la vie.
Rien ne rend plus vulnérable que le bonheur.  Si, une chose, une seule : l'amour.
On apprend le bonheur autrement.  La joie des petits riens, la vie dans l'instant.  On savoure les pas de côté, l'éclat des rires malgré la peine.  Et on pleure.  Beaucoup. Ensemble. On comprend que la consolation ne chasse pas la souffrance, elle apporte la paix.  Celle qui permet de vivre sa peine sans peur. 
Et je fuis le bonheur aussi.  Je le fuis parce que j'ai peur.  Peur qu'il ne se sauve.  Qu'il débarque à nouveau, tambours et trompettes, avec son lot d'insouciance et de rêves.  Avant de disparaître.  Ne laissant que son ombre.  Et la peine plus grande.
On perd ceux qui meurent une fois en entier, puis on les perd sans cesse en détail.  Ce sont les détails qui font le plus de mal. 
Nul n'est consolé de savoir qu'autrui vit une situation plus difficile encore. 
Aux étoiles, je murmure, comme si je craignais que l'on m'écoute : "Où êtes-vous le jour ?  Où partez-vous quand le soleil paraît ?" Nulle part, elles ne vont nulle part.  Elles restent là.  Invisibles.  Mais toujours là.  Comme tous ceux qui habitent l'éternité. 
Chaque réveil est rassénéré par la victoire de la veille.  Celle de m'être levée et d'avoir vécu la journée.  C'est la victoire de la volonté sur l'apathie, du courage sur le désespoir, de la force de vivre. Quand je pose un pied sur le sol, j'ai l'impression de me relever.  D'être au milieu du chaos toujours, mais d'être debout encore.