Éditions P.O.L – 2024 – 131 pages
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« et je voudrais moi, que l’on arrête de dire que les images sont, inoffensives, qu’elles ne font rien et qu’elles existent de loin, indépendamment de nous dans leur règne d’images tandis qu’elles pénètrent, infectent si profondément les corps et les âmes »
La narratrice retombe sur des cartons de souvenirs. Elle retombe sur la petite fille qu’elle était à l’aube de l’an 2000. La petite fille qui voulait devenir Britney Spears. « ce que je sais c’est que cette femme-là aura été la seule que de toute ma vie, j’aie jamais voulu être. » En parallèle s’impose la figure de Nelly Arcan et l’autrice déroule toute une réflexion sur le corps féminin, son objectivation, son appropriation par la société patriarcale. C’est un texte sur le désir aussi, comment le désir peut détruire une femme.
Le style de Louise Chennevière est très singulier, il est heurté, plein de virgules, avec des phrases qui se poursuivent sans fin sur plus de six pages, des phrases aux mots manquants, des phrases qui nous maintiennent en haleine autant qu’en apnée. Au début, ça m’a perturbée, et puis ça m’a percutée. Grâce à cette écriture à la fois déstabilisante et hypnotique, le propos gagne en puissance. « chaque jour des femmes finissent par mourir d’avoir été faites femmes. » Ce roman a été pour moi une véritable déflagration, je l’ai dévoré en une journée.