Le Livre d’Eve de Meg Clothier
Le Livre d’Eve de Meg Clothier
Publié aux éditions Hauteville, 2024, 428 pages. J'ai lu ce roman dans le cadre de mon club de lecture dont la consigne était de lire un livre en rapport avec l'Italie. Au moyen-âge, dans un couvent quelque part dans le Nord de l'Italie, des sœurs vivent leur vie de moniale retranchées derrière les murs de leur forteresse. Elles vivent en autarcie. Béatrice est la sœur bibliothécaire: elle restaure, conserve les manuscrits, recopie, enlumine. Un jour, deux femmes frappent aux portes du couvent. Elles sont pourchassées. Avant de mourir, l'un d'elle remet à Béatrice un manuscrit étrange... Cette lecture m'a beaucoup plu parce qu'on y parle de livres et du pouvoir qu'ils représentent notamment à l'époque médiévale. Certains manuscrits sont interdits, censurés et Béatrice, malgré son statut de sœur dévouée à Dieu, est prête à risquer sa vie pour eux. On suit Béatrice dans sa vie de moniale: les prières, le travail, la rivalité parfois entre les sœurs et l'obéissance à Dieu. Le rythme est parfois lent et redondant mais rend compte de la réalité de la vie du couvent. Béatrice va donc récupérer et cacher un manuscrit qui semble intéresser de près une confrérie de fanatiques. Quel secret renferme ce livre et pourquoi attire-t-il les convoitises? Au-delà de l'intrigue initiale, l'autrice nous offre une réflexion féministe sur la liberté qu'on accorde aux femmes puis qu'on retire dès qu'elle gêne. J'ai vraiment aimé cet aspect. Le couvent sert à enfermer, à protéger mais aussi à rendre libre certaines femmes qui n'ont que ce moyen pour s'affranchir de la tutelle d'un homme. Le style de l'autrice n'est pas toujours évident et demande de l'attention. C'est peut-être le seul écueil du roman. Elle s'est d'ailleurs inspirée de l'existence du manuscrit de Voynich pour bâtir son intrigue qui prend parfois une tournure merveilleuse. " Le livre d'Eve " est un très bon roman historique qui nous plonge dans les secrets d'un couvent en proie à la tourmente.