Le dernier enfant du Blitz - Julia Kelly

dernier enfant Blitz Julia KellyLiverpool, janvier 1935. Viv s’apprête à se marier avec Joshua, le père de son futur enfant. Elle est catholique, il est juif, et sans cette grossesse « accidentelle », jamais leur union n’aurait pu être possible. Lui, musicien, rêve d’Amérique alors que la jeune fille vit encore chez ses parents, aussi stricts que pieux. Le jour du mariage, juste après l’échange des vœux, la mère de Viv propose à Joshua une somme conséquente pour qu’il disparaisse de la vie de sa fille. Quatre ans plus tard, alors que l’Angleterre s’apprête à subir les assauts aériens allemands, Viv, qui élève seul sa petite Maggie, doit se résoudre à l’envoyer dans une famille d’accueil à la campagne pour la mettre à l’abri. Joshua de son côté quitte New-York, où sa carrière n’a jamais décollé, pour s’engager dans la Royal Air Force. Quand, quelques mois après le début de la guerre, Maggie disparaît, sa mère ne supporte pas la douleur de la perte. 

Une fresque historique où les tensions familiales vont de pair avec celles engendrées par la guerre. La description du quotidien des Anglais sous le déluge de feu nazi est aussi réaliste que poignante. Réaliste dans la mesure où le fonctionnement de la société pendant cette période est raconté avec force détails. Poignante car elle montre la solidarité d’un peuple prêt à se serrer les coudes pour affronter ce terrible moment, un peuple décidé à ne pas courber l’échine face à l’ennemi. 

Julia Kelly a l’intelligence de ne pas faire pencher son récit du coté de la romance guimauve. Non, Viv ne pardonnera jamais à Joshua sa fuite le jour du mariage. Le focus se fait davantage sur la volonté sans faille de cette maman solo d’élever sa fille dans des conditions déplorables, avec des parents qui la rejettent et une indépendance financière impossible à acquérir. Surtout, elle montre à quel point l’amour d’une mère peut déplacer des montagnes et à quel point l’instinct maternel surpasse toutes les difficultés.

L’écriture est simple, hyper fluide, clairement pas de la grande littérature mais l’intrigue est menée avec une efficacité sans fausse note. Un portrait de femme touchant, doublé d’une précision historique des plus instructives, qui m’a fait passer un excellent moment de lecture.

Le dernier enfant du Blitz de Julia Kelly (traduit de l’anglais par Laurent Barucq). Eyrolles, 2025. 510 pages. 23,90 euros.



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