9 bis, rue de l'enfer - François Filleul

 9 bis, rue de l'enfer   -  François Filleul

bis, l'enfer François Filleul























Academia
Parution : 07/11/2024
Pages : 188
ISBN : 978-2-8061-3784-5
Prix : 18.50 €
Présentation de l'éditeur 

Pauline est née rue de l’Enfer : pas de chance. Dans le quartier du marais. Pas celui de Paris. Pluie, boue et le petit peuple du désastre : quelques brutes humaines s’agitent au fond d’une campagne qui n’en est plus vraiment une, depuis que l’industrie est passée par là.


Par une nuit trop arrosée, sa mère disparaît dans les marais. Alors, Pauline se débrouille comme elle peut pour s’extirper de là. Bonnes sœurs, satyres, alcooliques, sa route ne croise pas toujours ce que la région fait de meilleur.
Heureusement, certaines rencontres sont plus favorables comme celle de ce grand ado dégingandé ou de Carlo, qui la fait entrer chez Google comme femme de ménage. Dehors, c’est le déluge. Au moins, Pauline sera au sec pour le raconter.
Flirtant avec la dystopie et le roman noir social, ce voyage sinistre mais haut en couleurs fait entendre une des voix que peuvent prendre les moins-que-rien.
François Filleul
bis, l'enfer François FilleulNé à Frameries en 1974, j’ai étudié la philologie romane à l’Université libre de Bruxelles. Dès la fin de mes études, j’ai commencé à enseigner la langue et la littérature françaises, ainsi que l’espagnol, dans divers niveaux d’enseignement. Actuellement, je suis professeur de français comme langue étrangère dans l’enseignement de promotion sociale.
Engagé dans le mouvement des potagers urbains bruxellois, je suis depuis peu maitre-maraicher bénévole, sorte de relais citoyen pour promouvoir la pratique du maraichage.
Je suis aussi passionné de musiques populaires (avec un penchant marqué pour le punk wallon) et pratique la photographie argentique en noir et blanc, sur des appareils anciens, avec beaucoup de patience et quelques résultats intéressants (du moins, je l’espère). La photo nourrit vraiment mon travail d’écriture.
J’ai vécu plusieurs années en Andalousie, région où j’ai créé des racines et que je parcours régulièrement. En 2018, j’ai reçu le prix Fintro Ecritures noires pour mon premier roman Poissons volants.
Photo : Alexandre Dimitrov
Mon avis
C'est un roman noir, très noir que nous propose François Filleul car la vie pour certains c'est pas de chance, on ne choisit pas sa famille et son environnement. Pour Pauline, c''est la rue de l'enfer au numéro 9 bis, au bout du bout du village.  Un quartier glauque, au pied des terrils qui s'enfoncent dans l'humidité, les odeurs du marais.
Nous sommes pourtant au 21ème siècle mais il fait sombre comme dans les bas-fonds de Zola.  C'est là que Pauline est née et a vécu son enfance dans une famille dysfonctionnelle, Geena - sa mère qu'elle n'a jamais appelée maman - et Joseph son beau-père, deux alcooliques où la violence et les coups étaient bien plus présents que l'amour à prodiguer à une enfant.  Des conditions de vie compliquées, une injonction de justice qui l'arrache à ce milieu pour celui de la famille du pasteur.  Pour Pauline ce sera l'internat chez les bonnes sœurs catholiques, la chance d'avoir accès à une éducation, de s'en sortir.
Cependant la disparition de sa mère dans les marais et en grandissant l'obsession de Didier, le fils du pasteur, pour son corps va pousser Pauline à vouloir s'émanciper, prendre son destin en main, sortir de son milieu d'origine, c'est qu'elle en veut la petite mais peut-on vraiment s'en sortir, les mauvaises rencontres ou choix la ramèneront vers ce marais.
Entre dystopie et roman noir social, c'est l'histoire d'un destin peu ordinaire.  L'écriture est directe, sans détour et va à l'essentiel.  L'auteur parvient à nous faire ressentir l'ambiance, les odeurs, la condition sociale.  Avec finesse on est au plus près des émotions des personnages, j'ai beaucoup aimé la visite de Geena puis de Joseph à Pauline voulant lui remettre une enveloppe avec des pièces malgré la pauvreté, une façon maladroite mais réelle de démontrer qu'il y avait des sentiments. 
J'oubliais, il y a aussi un tueur en série, et avec ce sacré orage que Pauline nous raconte, on aborde les changements climatiques.
Une plume à suivre !
Ma note : 9/10
Les jolies phrases
Une des premières choses que faisaient toujours les nonnes quand elles récupéraient une gosse, c'était de changer d'école.  Histoire de couper à la racine et de replanter dans du bon terreau.
J'étais loin de me douter de la vraie violence des mots, de la déflagration quand ils vous sautent à la gueule. Le mal qu'on peut faire avec. 
Joseph, c'était le portrait du pauvre type, une caricature.  Au sens de misérable. Pas au sens de salaud.
Finalement, j'ai compris qu'on écrit pour savoir qui on est, pour s'accepter comme on est ou pour se rêver comme on aurait pu être. 
bis, l'enfer François Filleul

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