Natalia García Freire est née à Cuenca, Equateur, en 1991. Elle a étudié la communication et a travaillé comme journaliste pour le magazine Nan et de nombreux journaux et magazines hispanophones. Elle vit désormais à Madrid. Son deuxième roman, Tu as amené le vent avec toi, vient de paraître.
Cocuàn, un village perdu de la Cordillère des Andes où après la mort de sa mère et le départ de son père on ne sait où, Mildred a été dépouillée de ses animaux chéris, ses ânes et ses cochons, de sa maison et de sa terre. Poussés par le père Santamaría les villageois l’obligent à quitter sa maison et y mettent le feu. Enfermée dans le presbytère, à la merci du curé, elle les maudit tous. Plusieurs années plus tard, huit habitants du village racontent l’un après l’autre, les étranges événements qui se déroulent ici…
Je n’ai absolument rien compris à ce roman mais c’est tellement bien raconté qu’il est très difficile pour moi de l’éreinter franchement. Je vais néanmoins essayer d’en faire un compte-rendu approximatif.
Le roman est découpé en neuf chapitres assez courts, où chacun intervient pour donner sa vision de ce qui s’y est passé, hier et aujourd’hui. Mildred, pose les bases du drame, puis viendront des hommes et des femmes, reliés entre eux par des liens familiaux ou de voisinage proche. Ezequiel qui serait débile mental, « Aucun bandeau ne pouvait masquer ce que je voyais là, dans le labyrinthe dément de ma tête ». Agustina, la vieille guérisseuse, qui voit passer les morts du village, nus, devant sa fenêtre… Manzi, le nouveau prêtre, qui s’est tranché les oreilles avec une machette. Baltasar, le fils de Mildred. Etc.
Il y est beaucoup question de mort, cette ombre qui hante les lieux, de folie « A Cocuàn nous savons tous de qui tu es le fils. Nous savons par ailleurs que ta mère est maudite. » La peur est omniprésente, « L’effroi est un vieil homme en claquettes qui tripote les enfants pendant que les autres prient. » Et ce vent, permanent, chaud ou froid, agréable ou non, « il passe de la bourrasque à la brise, tantôt tiède, tantôt violent comme un ouragan ».
Magie des mots et phrases sibyllines créent une poésie en prose, comme on dit aimablement quand on y pige que dalle, rêves, fantasmes, imagination, la cavalerie de l’incompréhensible chevauche de pages en pages cet énigmatique roman.
La vraie question qui m’interroge en refermant cet ouvrage, quelle configuration particulière du cerveau permet d’écrire un tel roman ? Hypothèse gratuite, un manque d’oxygène lié à l’altitude, sachant que Cuenca, ville natale de l’écrivaine, perche à 2500 mètres d’altitude ?