Titre : La tendresse des autres

Auteur : Sophie Tal Men

Édition : Albin Michel

Genre : Contemporain

Pages : 297

Parution : 7 mars 2025

Lorsque après un accident, son petit garçon se renferme sur lui-même et décide qu’il n’est plus capable de marcher, Lucie met son existence entre parenthèses pour tenter de lui redonner goût à la vie. Ce parcours de combattante soumet ses émotions, son couple, sa confiance et sa famille à rude épreuve. Mais un invité surprise vient bousculer leur quotidien et leur donner une belle leçon de vie.

C’est le second livre de cette autrice que je lis, j’avais eu un coup de cœur pour le premier, l’histoire m’avait beaucoup touché, mais celui-ci encore plus finalement…

Cette histoire, c’est l’histoire d’une famille bouleversée par un accident.

Thibault, dix ans, a été victime d’un accident qui a changé sa vie, il se retrouve handicapé, différent. Ce petit garçon plein de vie et débordant d’énergie va devoir s’accepter avec ce nouveau corps, dans cette nouvelle vie.

Mais c’est toute la famille qui va devoir faire face à cet accident, Camille, sa petite sœur, Mickaël, son père et surtout Lucie sa maman. Cette dernière va mettre sa vie entre parenthèses pour s’occuper de lui, elle va devenir maîtresse, infirmière, kiné…

C’est si bon de verser des larmes de joie. Les larmes ne devraient être réservées que pour ces moments-là. Peu importe si elles me brouillent la vue et m’empêchent de discerner les détails.

J’ai vraiment dévoré ce livre, je l’ai lu en une seule journée tant j’ai été embarquée dans l’histoire de cette famille si touchante…

Ce livre montre la difficulté de la vie après un accident, après une amputation. Ce n’est pas seulement Thibault qui va être impacté, mais toute sa famille.

J’ai été particulièrement touché par sa mère, Lucie, elle met sa vie entre parenthèses quand son fils rentre du centre de rééducation. Elle va devoir lui faire l’école à la maison, lui qui n’a envie de rien, ni de marcher, ni d’apprendre, ni de voir ses amis. Elle va devoir faire face à son petit garçon qui est en colère, qui ne s’accepte pas, qui refuse de mettre sa prothèse et de marcher. Il refuse également les soins du kiné qui doit venir s’occuper de lui tous les jours. Ses crises de colère sont le quotidien de sa maman. C’est elle qui doit tout gérer, la charge mentale s’aggrave de jour en jour et la fait tout doucement sombrer dans la dépression. Elle frôle les addictions, essayant de trouver des dérivatifs à ses idées noires, à cette ambiance pesante au sein de sa famille et de son couple. Parce qu’entre elle et Mickaël, le dialogue est rompu, il n’y a plus de tendresse entre eux, ils se contentent d’être un peu comme des colocataires. Et puis, Lucie doit aussi gérer sa petite fille, qui ne comprend pas pourquoi son grand frère dont elle était très proche, la rejette. J’ai eu le cœur serré pour cette maman si courageuse, qui lutte pour garder le sourire derrière ses larmes. Qui fait de son mieux pour que son fils arrive à se remettre, qu’il arrive à retrouver l’espoir, la vie…

J’ai aussi adoré avoir eu quelques cours chapitres du point de vue de Thibault, ils m’ont particulièrement touchés. Et surtout, on comprend mieux son comportement quand on est du point de vue de sa maman. Thibault est clairement en souffrance, il n’accepte pas sa nouvelle situation qu’il appelle son « cruc », il refuse même de prononcer les mots. Son évolution au cours de l’histoire est spectaculaire, quelle force ce sacré Thibault. Il va reprendre vie et espoir grâce à un chien, le plus cabossé qu’il est trouvé à la SPA. Tous les deux vont devenir inséparables, ils vont s’entraider et se relever ensemble, toujours là l’un pour l’autre.

J’ai beaucoup aimé retrouver Sarah, du précédent tome que j’ai lu : Les cœurs silencieux et la fameuse Marie-Lou dont il est grand temps que je découvre l’histoire. ses trois amies sont particulièrement touchantes, j’ai adoré leur relation, leurs confidences et leurs précieux conseils. Marie-Lou et Sarah sont bien plus que des amies pour Lucie, elles sont sa famille. Et j’ai adoré suivre ce trio.

Nous sommes encore et toujours dans un décor que j’affectionne tout particulièrement, Brest, ma Bretagne. Ici, on passe par des coins que j’aime tellement, le phare du petit minou, la pointe de Saint-Mathieu, bref, encore un livre qui sent l’iode avec le bruit des vagues en fond.

J’ai compris qu’un être humain n’était pas une machine et que les progrès n’étaient pas forcément linéaires. En fait, ils ondilent, comme la houle à la surface de la mer. Il faut savoir accepter les à-coups, les baisses de régime, les retours en arrière.

Cette histoire est tellement touchante, mon cœur a été frappé de plein fouet, j’ai vibré avec les personnages. J’ai été triste, en colère et heureuse avec cette famille dans laquelle j’avais vraiment l’impression de faire partie. C’est une histoire d’acceptation, de résilience, d’amour familial, amical, de relation de couple. J’ai aimé l’arrivé de ce chien, qui va à nouveau bouleverser le quotidien de cette famille. Mais sa présence va apporter tellement au petit Thibault, sa force m’a bluffé, il va se relever de cette terrible épruve qui a changé définitevement sa vie. C’est une magnifique histoire de reconstruction dans laquelle tout n’est pas toujours rose, il y a des hauts et des bas, des moments de découragement mais surtout, il y a beaucoup d’espoir dans cette histoire. Un roman profondément humain, sur la tendresse que les autres peuvent nous apporter dans les moments difficiles. Une histoire lumineuse, pleine d’espoir et tellement prendant qu’en lisant la première page, vous ne pourrez plus vous arrêter…