Éditions Faubourg Marigny, 2025 (443 pages)
Ma note : 17/20
Quatrième de couverture …
New Oldbury, 1821. À la suite d’un scandale qui concerne l’une des jeunes filles de la famille, les Montrose fuient Boston pour leur nouvelle maison à la campagne, Willow Hall. Alors que Catherine (l’aînée) et sa mère déplorent cette décision, Emeline, la plus jeune, ne se soucie pas de grand-chose, à part de la présence éventuelle de sirènes dans le lac à côté de la demeure. Lydia, la soeur du milieu, dont les fiançailles ont récemment été rompues, ne veut rien d’autre que prendre soin de sa cadette et éviter que d’autres scandales n’arrivent.
L’été semble endormi, bien calme. Mais une menace subtile glisse dans l’atmosphère et d’étranges événements semblent suivre Lydia, qui entend les lamentations profondes et douloureuses d’une femme et voit des petits garçons au visage pâle errer dans le parc, leurs rires résonnant dans les couloirs du manoir. Alors que Lydia continue d’ignorer ces signes, une tragédie va s’abattre sur la famille Montrose et les sombres secrets du passé familial vont refaire surface…
La première phrase
« Tout a démarré à cause du fils Bishop.
Il habitait la maison d’à côté. Avec son petit nez retroussé et ses taches de rousseur, il adorait jeter des cailloux sur les véhicules qui passaient. »
Mon avis …
New Oldbury, 1821. À la suite d’un scandale, les Montrose fuient Boston pour s’installer à Willow Hall. La famille espère trouver un nouveau départ dans ce manoir isolé, au charme plus que troublant.
Lydia Montrose, notre héroïne, a vu ses fiançailles se rompre suite aux commérages qui ont égratigné la réputation de sa famille. Elle ne souhaite qu’une chose : ne plus vivre dans la honte, mais surtout préserver sa petite sœur, Emeline. Âgée de huit ans, celle-ci ne semble pas prendre conscience de la tempête qui s’est abattue sur les siens. Innocente et joyeuse, elle rêve un jour de rencontrer des sirènes. Peut-être vivent-elles dans les profondeurs du lac qui jouxte le domaine, qui sait ?
Nos deux sœurs ne peuvent en tout cas guère compter sur le soutien de leur aînée, Catherine. De nature mondaine, celle-ci se morfond dans cette demeure isolée de tout. Si seulement leur mère, fuyante et de constitution fragile, acceptait d’organiser un bal ou toute autre réception. Malgré le scandale qui a secoué les siens, Catherine souhaite en effet plus que tout se marier. En espérant que les racontars n’aient pas suivi la famille depuis Boston.
Rapidement, des manifestations pour le moins étranges se déroulent au manoir. Les rires d’un petit garçon se font entendre entre les murs. Des portes claquent. Les profondes lamentations d’une femme résonnent dans les couloirs. Tandis qu’une dame blanche semble errer dans les jardins du domaine. Et puis, il y a ce lac… qui attire tant Emeline et semble cacher bien des secrets. Sinon pourquoi leur voisin, Mr Barrett (rencontré d’une manière bien curieuse dans les bois), demanderait à nos trois sœurs de ne pas s’aventurer aux alentours ?
La sorcière de Willow Hall signe ma rencontre avec la plume d’Hester Fox. Et quel roman ! Ce fut un véritable coup de cœur. J’ai aimé son ambiance gothique mêlant des éléments de mystère, de romantisme et de surnaturel. Malgré l’épaisseur de ce roman, je me suis trouvée happée par le récit que nous propose ici l’autrice. J’ai frissonné face aux apparitions fantomatiques. J’ai vibré en découvrant une histoire d’amour contrariée. J’ai littéralement eu envie de tuer Catherine et Cyrus tant la tension monte crescendo. Je ne m’attendais pas non plus à un tel secret de famille qui, on le comprend, fait totalement éclater les liens qui unissent les Montrose. L’intrigue tissée par Hester Fox ravira les adeptes de récits gothiques et de romances historiques. L’aspect surnaturel ne prend finalement pas trop de place, et l’on se plaît à suivre les pensées et péripéties de Lydia. Celle-ci est en effet une héroïne sensible, attachante, faisant preuve d’empathie. Elle a des visions, possède (malgré elle) des connaissances sur le pouvoir des plantes et semble effrayée de ce qui l’anime et qu’elle ne maîtrise pas. Lydia en viendra à découvrir qu’elle est issue d’une longue lignée de sorcières (l’une de ses ancêtres ayant été condamnée à finir au bout d’une corde).
Hester Fox maîtrise son sujet, abordant ici les procès de Salem mais aussi l’essor du développement industriel dans l’Amérique du XIXe siècle. De nombreuses références au genre gothique ponctuent le récit : Le moine (Lewis) ou encore Le château d’Otrante (Horace Walpole). J’ai maintenant envie de découvrir ces intrigues, en plus des Mystères du château d’Udolphe (Ann Radcliffe) qui attend sagement sur les étagères de ma bibliothèque. Et pour les lecteurs qui comme moi apprécient les histoires teintées de sorcellerie, je vous conseille mille fois de découvrir La maison aux sortilèges (Emilia Hart) qui fut également un coup de cœur lors de sa lecture en 2023.
Extraits …
« Une sorcière possède le troisième œil qu’elle peut utiliser pour voir le monde non pas tel qu’il est, mais tel qu’il pourrait être. Vois ce que tu as envie de voir et change les choses selon ta volonté. »