Les rigoles – Brecht Evens [30-30]

Nouvel article, nouvelle chronique des 30 livres pour nos 30 ans. Au programme aujourd’hui, du graphique belge avec Les rigoles de Brecht Evens.

Même laïus que d’habitude ; si vous voulez retrouver la liste complète des livres que nous nous sommes défiés de lire pour nos 30 ans, il vous suffit de cliquer sur ce lien.

Les rigoles, ça parle de quoi ?

rigoles Brecht Evens [30-30]

Dans la plus belle ville du plus beau pays, princes et princesses d’Europe sont en quête d’émerveillement, de salut et de gloire. Les néons de Brecht Evens se fondent dans les illusions de ses héros. Ils sont dans la fleur de l’âge… et c’est une nuit d’été.

Bon bah voilà voilà, vous en savez autant que moi avant de commencer cette bande dessinée. Passons maintenant à notre chronique. On espère vous écrire quelque chose de légèrement moins flou mais on risque d’être tout autant laconique parce que sur ce titre en particulier on va être brèves, pour une fois.

Péripéties nocturnes

Dans l’entremêlement de 3 histoires, le bédéiste belge néerlandophone nous dépeint les grandes soirées du quartier parisien des rigoles, dans le 20ème (si nos recherches sont exactes). À travers le baron, Vic et Jona, Brecht Evens aborde une multitude de thèmes dans cette bande-dessinée qui décrit avec brio le monde de la nuit. La dépression, la solitude et les maladies mentales sont les trois grands thèmes des Rigoles. Les trois fils narratifs se mélangent, au détour d’une page, nos personnages se croisent au cours de leurs errances nocturnes respectives.

rigoles Brecht Evens [30-30]

Brecht Evens fait exploser les codes de la BD, fait fi des cases et des sens de lecture, et il faut dire que son sujet s’y prête. Quoi de mieux que l’alcool pour dérouter les sens, faire perdre les repères ? On ressent à chacune des planches, vibrantes de couleurs et de néons flashy, tout le bruissement de la ville, le fourmillement des nuits de beuveries.

rigoles Brecht Evens [30-30]

Le dessin halluciné, à l’aquarelle, fait d’une superposition de transparences plongeant parfois dans l’abstrait, nous a complètement parlé. En voilà une fête triste à laquelle on a pris part, subjuguées.

La fête triste

rigoles Brecht Evens [30-30]

Il y a du vrai dans cette bande-dessinée. Des dialogues crédibles dans toute leur absurdité qui rappellent les rencontres d’un soir, amoché, où l’on pense peu et parle trop aux grands discours mièvres des soirées alcoolisées.

Pour celles et ceux qui ont l’alcool triste, cette bande-dessinée aura comme un air de déjà vu. Aux côtés de Brecht Evens, on occupe cette place de spectateur.ices, celleux qui ne boivent pas ou qui ont tout simplement, après avoir un peu trop bu, un gros coup de bad. On observe, extérieur.es, la fête en train de se jouer, les interactions en train de se dérouler, les drames de se nouer.

« C’est triste la vie, mon pote. On compte ses quelques bons moments et c’est tout. »

Bref, Les rigoles c’est un peu la fête triste avec ses sursauts de gaieté. Derrière l’explosion des couleurs, les lumières stroboscopiques et les mondanités, le jour se lèvera à nouveau, charriant avec lui son lot de tristesse, d’addictions et de solitude.

En bref, j’ai beaucoup aimé cette bande-dessinée autant pour ses graphismes que pour les thématiques qu’elle aborde qui me parlent, me touchent. J’ai ressenti chacune des émotions que Brecht Evens retranscrit à travers ses personnages. De la joie de l’ivresse à la tristesse des soirées vouées à se finir. Voilà toute une œuvre de bédéiste qu’il me reste à explorer !


On espère que cette chronique vous aura plu (pour une fois, on a été brèves nécepa) et que cette BD aura piqué votre curiosité comme elle avait piqué la nôtre il y a quelques années. C’est perché, un peu abstrait, mais ça en vaut la peine !

Si vous avez déjà lu cette BD et que vous voulez en discuter ou que vous voulez nous conseiller le prochain graphique de Brecht Evens que nous devrions absolument découvrir, n’hésitez pas à le faire dans les commentaires ! ↓
À la prochaine,
Votre bonne vieille Tata Alberte

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