Le chant du héron au crépuscule – Twan Eng Tan

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Titre : Le chant du héron au crépuscule

Auteur : Twan Eng Tan

Édition : Charleston

Genre : Historique

Pages :  556

Parution :  9 septembre 2021

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Malaisie, 1951.
La Seconde Guerre mondiale est finie depuis six ans lorsque Teoh Yun Ling se décide à quitter Kuala Lumpur pour rejoindre les montagnes qui s’élèvent au coeur du pays. C’est là que s’est retiré Nakamura Aritomo, l’ancien jardinier de l’empereur du Japon, l’homme qui pourra l’aider à honorer la promesse faite à sa soeur : créer le plus beau des jardins. Celui dans lequel elles se réfugiaient en pensée pour survivre dans le camp d’internement japonais où elles ont passé la guerre… et dont sa soeur n’est jamais revenue.

Tiraillée entre son serment et sa soif de vengeance, Teoh Yun Ling débute un apprentissage auprès de l’énigmatique Aritomo. Tandis que l’insurrection communiste fait rage dans le pays, des liens se nouent entre ces deux êtres, le maître et l’élève, que la vie aurait dû irrémédiablement séparer.
Roman de l’affrontement entre la barbarie et la civilisation, Le Chant du héron au crépuscule est une subtile quête identitaire portée par un style poétique d’une grande finesse.

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Merci Charleston

Ce livre est le premier livre que je lis du Prix Charleston Poche 2025 (section étrangère).

Juste pour information, ce livre est déjà sorti en 2016 aux éditions Flammarion sous le titre : Le Jardin des Brumes du soir

Maintenant la terre repose toute la nuit, lavée dans la grâce obscure et silencieuse de la pluie.

C’est le livre qui me tentait le moins de la sélection et je ne me suis pas trompée, j’ai aimé cette lecture mais pas tant que ça, beaucoup de choses m’ont plus, mais beaucoup d’autres m’ont également déplues.

Dans cette histoire, nous suivons Yun Ling alors qu’elle prend sa retraite de juge. La maladie la rattrape et elle souhaite retourner dans un endroit qu’elle a connu, qui lui tient à cœur, Yugiri. L’ancienne maison d’Aritomo, un Chinois qui l’a prise pour apprentie pour apprendre à créer un jardin japonais en hommage à sa sœur. Yun Ling a connu l’enfer des camps japonnais, elle a été torturée et sa sœur n’a pas survécu. C’est pour lui rendre hommage qu’en 1951 elle a demandé de l’aide à un Japonais qui plus est l’ancien jardinier de l’empereur. De peur que ses souvenirs lui échappent, elle se met à écrire ses souvenirs et nous retraçons sa vie à ses côtés.

Les points de contact entre la vie d’Aritomo et la mienne étaient singuliers. Nous étions comme deux feuilles tombant d’un arbre et se touchant par instants en tourbillonnant jusqu’au sol de la forêt.

Je suis un peu triste d’avoir si peu aimé cette lecture, je pense le relire dans quelques années, je vais le garder bien précieusement, je n’étais peut-être pas dans le bon mood.

Mais ce qui m’a vraiment gêné pour apprécier pleinement cette lecture, c’est le manque de traductions. Il y a énormément de termes chinois, japonais et malais qui ne sont pas du tout traduits, pas de notes de bas de page, pas de glossaire. Je ne connais absolument rien dans la culture asiatique alors, j’ai été complètement perdue et ça m’a un peu gâché ma lecture.

Pareil pour le côté historique, j’ai été complètement larguée, moi qui ne connais pas cette partie de l’histoire. Après ma lecture, j’ai trouvé un super avis Babelio qui explique tout, j’ai précieusement noté sur un papier et glissé dans mon livre, pour le moment où je relirais. Surtout au début, c’est très politique, mais ça ne m’a pas aidé pour la compréhension de ce qui se passait en Malaisie à cette époque malheureusement.

Mais il y a aussi beaucoup de points positifs dans ce livre.

J’ai beaucoup aimé l’héroïne, elle est très attachante et j’ai beaucoup aimé la suivre dans sa vie qui a été plutôt sinueuse. De l’avant-guerre à sa période au camp ainsi que l’après. J’ai aussi aimé la suivre quand elle est plus âgée, que sa maladie est une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et qu’elle retrace ses souvenirs en honorant la mémoire d’Aritomo..

Ce que j’ai le plus apprécié dans cette histoire, c’est tout ce qui tourne autour de la culture japonaise. Évidemment, le gros de l’histoire est basé sur les jardins japonais, et vraiment, j’avais l’impression d’y être. Je trouve ça déjà si beau en vrai, je me suis énormément projetée dans le jardin d’Aritomo.. Il est également question d’art japonais dans cette histoire avec les estampes et les tatouages. Cette partie-là m’a réellement passionnée.

J’ai aussi adoré toutes les descriptions de paysage, pendant ma lecture, j’étais vraiment en Malaisie, entre le jardin d’Aritomo et la plantation de thé de Magnus. Tout est parfaitement décrit et immersif, la jungle, les plantes, les oiseaux, la pluie, les orages… Bref, c’est réellement beau et surtout, c’est immersif à 100 %.

La plume de l’auteur est magnifique, pleine de poésie, avec un petit côté addictif grâce à l’héroïne principale et son histoire marquante et prenante. Mon seul regret est le manque de traductions, mais ça ne vient pas de la belle plume de l’auteur.

Le jardin doit vous toucher au plus profond. Il est censé changer vos sentiments, les empreindre de joie ou de tristesse. Il vise à vous faire prendre conscience de l’impermanence de toute chose en cette vie. L’instant où la dernière feuille va tomber, où l’ultime pétale va se détacher… cet instant concentre toute la beauté et la mélancolie de la vie.

Une très belle histoire qui m’a embarquée tout droit en Malaisie dans ces décors incroyable et surtout incroyablement bien décrit. Mon seul reproche à ce livre, mais pas des moindres, puisque ça m’a perturbé tout au long de ma lecture, c’est le manque de traductions. L’écriture de l’auteur est clairement immersive, mais quand on ne connaît pas ni l’histoire de la Malaisie et des pays asiatique, ni les expressions et coutumes, il est très difficile, à mon sens, de savourer pleinement cette histoire. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas compris à cause de ce petit manque de traduction qui, pour le coup, me semblait vraiment utile. Malgré tout ça, j’ai beaucoup aimé l’héroïne, j’ai aimé suivre la vie de cette femme qui a connu bien des difficultés dans sa vie. J’ai beaucoup aimé les arts japonais, il est évidemment question des jardins japonais, mais aussi des estampes et des tatouages, un vrai régal pour moi qui aime beaucoup ces arts. J’ai également adoré la plume de l’auteur qui est très poétique et très immersive, j’avais réellement l’impression d’être en Malaisie dans les jardins d’Aritomo et dans la plantation de Magnus. Ce n’était peut-être pas le bon moment pour moi de le savourer pleinement, je le garde donc précieusement et le relirai plus tard.


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