
Seuil – 2025 – 160 pages
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Dans un village de Castille, une maison monstrueuse qui s’agite, qui réagit aux moindres paroles, aux moindres gestes des femmes qui l’habitent. Une maison pleine d’ombres. Une maison qui a faim et dont les placards avalent les hommes. Entre ces murs, les morts murmurent sous les lits et sanglotent dans les placards. Y vivent une grand-mère et sa petite-fille, qui font entendre leur voix, à tour de rôle. La petite-fille semble être coupable dans la disparition d’un enfant qu’elle gardait…
« Dans notre famille, nous nous sommes toujours renvoyé notre haine à la figure jusqu’à ce qu’elle nous dévore de l’intérieur. »
Carcoma est un roman glauque et sombre sur la violence patriarcale, un conte féministe cruel à souhait qui m’a tout de suite happée. La carcoma, c’est ce petit ver qui ronge, qui ronge, comme le mal qui ronge les viscères de ces femmes qui font partie de la même lignée. J’ai trouvé la plume de Layla Martínez à la fois puissante et tranchante, ironique, elle nous plonge dans une atmosphère poisseuse et venimeuse, le secret lentement se déploie au fil de ces deux voix féminines qui raclent le passé et les âmes.