Abela a neuf ans, elle vit en Tanzanie, dans un village où tous meurent du sida. La petite fille a déjà perdu son père, sa mère et sa petite soeur. Restée seule avec sa grand-mère, elle accueille le retour de l'oncle Thomas - expulsé d'Angleterre - avec un sentiment de curiosité mêlé de crainte. Il est accompagné de sa fiancée, Susie, avec laquelle il contracte un mariage de convenance amoureuse, puis adopte sa nièce qu'il envoie en Angleterre.
Rosa vient de fêter ses treize ans, elle vit à Sheffield avec sa mère, elle aime le patin à glace et sa petite vie confortable. Mais le projet maternel d'adopter un enfant lui déplaît grandement, et l'adolescente fait montre d'une mauvaise volonté lorsqu'elle rencontre l'assistante sociale.
Ces deux destins vont être amenés à se rencontrer, on le sait, on s'en doute, mais où, quand, comment, cela reste le fil rouge du roman. Toutefois on est de suite interpellé par l'histoire, par ce double récit, d'un côté une fillette légèrement capricieuse et de l'autre une petite fille au parcours sauvage et rudimentaire, pas toujours tendre, dont certains passages sont d'ailleurs un peu trop voilés, l'excision par exemple, je ne suis pas sûre qu'un lecteur de 11-12 ans comprendra la suggestion.
D'autres détails vont lier les deux filles, le roman va les révéler au fur et à mesure. Et c'est ainsi qu'on se surprend à lire d'une traite cette histoire, au rythme entraînant. Sous ses dehors romanesques, le propos n'en reste pas moins sérieux, puisqu'il interroge sur la misère en Afrique, la propagation du sida, l'immigration et aussi l'adoption. Les thèmes sont traités avec simplicité, justesse et me semblent abordables pour tout jeune lecteur. Car c'est un bon roman, agréable à lire, parfois touchant, mais simple. Et vrai. Une belle surprise, pour moi.
Pocket jeunesse, 2009 - 278 pages - 13,50€