Deaf sentence - David Lodge (2008)
Lu dans l'édition de Penguin Books (2009)
Ce livre a été publié en français chez Rivages en 2008, sous le titre La vie en sourdine.
Desmond Bates souffre d'une baisse progressive de l'audition, ce qui l'a obligé à interrompre sa carrière de professeur de linguistique à l'université. Désormais à la retraite, il doit admettre que sa surdité ne fait que s'accentuer et nuit à ses relations sociales et conjugales. Sa femme Fred, plus jeune que lui, tient une boutique de décoration, qui a beaucoup de succès et sa vie professionnelle est encore en pleine ascension. Elle entretient une vie mondaine, à laquelle Desmond participe à contrecoeur, conscient de l'agacement qu'il provoque chez ses interlocuteurs lorsqu'il les fait répéter, et gêné de ne pas toujours comprendre le sens des conversations.
D'ailleurs, au cours d'un vernissage, il a fait la connaissance d'une jeune fille, dont il n'a pas compris le nom, qui lui a fixé un rendez-vous, ce qui lui a échappé, et a obtenu son accord pour l'aider dans sa thèse, projet dont il n'a pas saisi un traître mot !
Mais Alex, la jeune étudiante, est persévérante et même insistante, et va chercher à entraîner Desmond sur des sentiers minés où il ne veut pas s'aventurer !
Autre souci pour Desmond : son père, un vieil homme qui vit seul près de Londres et refuse d'aller en maison de retraite, alors que la sénilité le menace.
Le roman de David Lodge fait alterner le récit à la troisième personne et des extraits du journal de Desmond, où celui-ci confie ses états d'âme et ses sentiments, face aux situations ridicules ou tragiques dans lesquelles il se retrouve. Ses difficultés à communiquer avec sa femme et ses proches l'isolent de plus en plus et il se sent souvent submergé par leur incompréhension et les quiproquo qui en résultent.
Son dévouement vis à vis de son père est également source d'impressions mitigées : En effet, M. Bates ressent la sollicitude de Desmond comme une intrusion dans sa vie personnelle et se montre souvent désagréable. Desmond a bien conscience de la décrépitude de son père et l'aggravation de sa propre surdité ne peut que lui apparaître comme un signe prémonitoire de son entrée progressive dans la vieillesse.
La mort est également très présente dans ce roman et Desmond se retrouve comme cerné par ses diverses manifestations : D'abord, le sujet de thèse d'Alex porte sur les derniers écrits laissés par des suicidés. En analysant les textes qu'Alex lui soumet, Desmond y trouve quelquefois comme un écho à ses préoccupations face à l'évolution de sa surdité.
Puis, lors d'un séjour en Pologne où il effectue des lectures, Desmond se rend à Auschwitz et la visite des camps constitue une expérience marquante pour lui. Enfin, l'aggravation de l'état de son père, victime d'une attaque, le met en contact rapproché avec la fin de vie.
Finalement, ce livre qui commence comme une farce se termine de façon plus grave, mais permet à Desmond Bates d'évoluer et d'accepter de vieillir en renonçant à paraitre ce qu'il n'est plus !
Je suis une fan des romans de David Lodge et j'ai beaucoup apprécié celui-ci. Plein d'humour, l'auteur n'épargne pas comme d'habitude ses personnages d'universitaires, faibles et lâches. Mais il sait aussi inciter à l'indulgence pour Desmond et ses inquiétudes face à la vieillesse, aussi bien la sienne que celle de son père.
Il faut avouer aussi que j'ai retrouvé certaines situations vécues, en particulier la visite des maisons de retraite et les efforts à déployer pour convaincre un parent réticent ! Et si j'ai encore une bonne audition, la nécessité de porter mes premières lunettes pour lire le soir me rend plus sensible aux démêlés de Desmond avec ses appareils auditifs !
Ils ou elles l'ont lu aussi : Cuné, Kathel, Cathe, Clochette, Calepin, Keisha.
Livre lu dans le cadre du challenge Lire en VO de Bladelor.
Lu dans l'édition de Penguin Books (2009)
Ce livre a été publié en français chez Rivages en 2008, sous le titre La vie en sourdine.
Desmond Bates souffre d'une baisse progressive de l'audition, ce qui l'a obligé à interrompre sa carrière de professeur de linguistique à l'université. Désormais à la retraite, il doit admettre que sa surdité ne fait que s'accentuer et nuit à ses relations sociales et conjugales. Sa femme Fred, plus jeune que lui, tient une boutique de décoration, qui a beaucoup de succès et sa vie professionnelle est encore en pleine ascension. Elle entretient une vie mondaine, à laquelle Desmond participe à contrecoeur, conscient de l'agacement qu'il provoque chez ses interlocuteurs lorsqu'il les fait répéter, et gêné de ne pas toujours comprendre le sens des conversations.
D'ailleurs, au cours d'un vernissage, il a fait la connaissance d'une jeune fille, dont il n'a pas compris le nom, qui lui a fixé un rendez-vous, ce qui lui a échappé, et a obtenu son accord pour l'aider dans sa thèse, projet dont il n'a pas saisi un traître mot !
Mais Alex, la jeune étudiante, est persévérante et même insistante, et va chercher à entraîner Desmond sur des sentiers minés où il ne veut pas s'aventurer !
Autre souci pour Desmond : son père, un vieil homme qui vit seul près de Londres et refuse d'aller en maison de retraite, alors que la sénilité le menace.
Le roman de David Lodge fait alterner le récit à la troisième personne et des extraits du journal de Desmond, où celui-ci confie ses états d'âme et ses sentiments, face aux situations ridicules ou tragiques dans lesquelles il se retrouve. Ses difficultés à communiquer avec sa femme et ses proches l'isolent de plus en plus et il se sent souvent submergé par leur incompréhension et les quiproquo qui en résultent.
Son dévouement vis à vis de son père est également source d'impressions mitigées : En effet, M. Bates ressent la sollicitude de Desmond comme une intrusion dans sa vie personnelle et se montre souvent désagréable. Desmond a bien conscience de la décrépitude de son père et l'aggravation de sa propre surdité ne peut que lui apparaître comme un signe prémonitoire de son entrée progressive dans la vieillesse.
La mort est également très présente dans ce roman et Desmond se retrouve comme cerné par ses diverses manifestations : D'abord, le sujet de thèse d'Alex porte sur les derniers écrits laissés par des suicidés. En analysant les textes qu'Alex lui soumet, Desmond y trouve quelquefois comme un écho à ses préoccupations face à l'évolution de sa surdité.
Puis, lors d'un séjour en Pologne où il effectue des lectures, Desmond se rend à Auschwitz et la visite des camps constitue une expérience marquante pour lui. Enfin, l'aggravation de l'état de son père, victime d'une attaque, le met en contact rapproché avec la fin de vie.
Finalement, ce livre qui commence comme une farce se termine de façon plus grave, mais permet à Desmond Bates d'évoluer et d'accepter de vieillir en renonçant à paraitre ce qu'il n'est plus !
Je suis une fan des romans de David Lodge et j'ai beaucoup apprécié celui-ci. Plein d'humour, l'auteur n'épargne pas comme d'habitude ses personnages d'universitaires, faibles et lâches. Mais il sait aussi inciter à l'indulgence pour Desmond et ses inquiétudes face à la vieillesse, aussi bien la sienne que celle de son père.
Il faut avouer aussi que j'ai retrouvé certaines situations vécues, en particulier la visite des maisons de retraite et les efforts à déployer pour convaincre un parent réticent ! Et si j'ai encore une bonne audition, la nécessité de porter mes premières lunettes pour lire le soir me rend plus sensible aux démêlés de Desmond avec ses appareils auditifs !
Ils ou elles l'ont lu aussi : Cuné, Kathel, Cathe, Clochette, Calepin, Keisha.
Livre lu dans le cadre du challenge Lire en VO de Bladelor.