Far from You ~ Lisa Schroeder

Par Clarabel

First Simon Pulse paperback edition January 2010
355 pages

Mom got cancer

Cancer sucks.

She died.

Dad remarried.

The end.

Malgré l'impression donnée par ces quelques lignes, non ce livre n'est pas du tout déprimant ! On suit l'histoire d'Alice qui vit très mal la mort de sa mère, qui ne parvient pas à faire son deuil et qui ne supporte pas le nouveau bonheur de son père avec l'arrivée du bébé. Entre Victoria, la belle-mère, et elle, c'est le silence radio. Aucune connivence. Pas un mot, pas un geste. Respect total, même si chez Ali cela se manifeste plus intérieurement, par une envie de hurler, de claquer la porte, de fuir, d'écrire des chansons tristes, de se plaindre, de se sentir seule et incomprise. Ali trouve refuge auprès de sa meilleure amie Claire, de son petit copain Blaze, de sa musique et son culte à l'église tous les dimanches. Elle croit aux anges, car elle pense que sa mère veille ainsi sur elle.

Pendant les fêtes de Thanksgiving, toute la famille se rend chez les parents de Victoria. L'ambiance n'est pas très joyeuse, Ali fait la tête et son père doit rentrer plus tôt pour son travail, Victoria, le bébé et elle vont donc rentrer toutes seules en voiture. C'est alors qu'une tempête de neige les surprend et les coince en pleine campagne. 

L'histoire est toute simple, mais très belle, écrite en vers, comme le précédent livre de Lisa Schroeder, I heart you, You haunt me, et une nouvelle fois l'émotion est au rendez-vous, insaisissable et pourtant palpable. J'aime beaucoup le principe d'écriture en vers, c'est comme dire en peu de mots l'essentiel, cela touche instinctivement et l'impact devient donc plus fort.

Memories
fall
like
snowflakes
upon
my dreams.

Me and Mom,
a piece of art,
a promise,
a hug.

Me and Dad,
a thousand tears,
a bouquet,
a loss.

Me and Blaze,
an autumn day,
a walk,
a kiss.

Me and Claire,
a flowing skirt,
a song,
a fight.

Je me souviens avoir lu son premier livre avec cette sensation de frissons sur tout le corps, l'histoire était tellement bouleversante en plus ! Ce deuxième livre ne renferme pas la même intensité émotionnelle, c'est dilué autrement mais c'est aussi très touchant. Alice est une jeune fille qui souffre du mal de mère, elle est en pleine crise, c'est un sujet difficile et douloureux, pourtant le personnage n'est jamais imbuvable. C'est toute la délicatesse de l'auteur - dessiner des caractères sensibles et authentiques, envers lesquels on ressent beaucoup d'amour, de compassion ou d'admiration. On tombe amoureux de tous les personnages, on les aime d'amour, c'est tout !

Toute la partie où Alice est bloquée dans la voiture, à cause de la neige, est un moment où j'ai été surprise, un peu tenue par le suspense, même si je ne croyais pas trop à une fin malheureuse, et aussi intriguée par ces passages qui flirtent avec le fantastique, l'apparition de l'ange, entre rêve ou réalité, fantasme ou délire, c'est un léger flottement dans le livre et ce n'est pas ce qui m'a le plus noué l'estomac, j'avoue, pourtant c'est une partie essentielle, qui permettra à Victoria et Alice de mieux se comprendre, d'abord, et ensuite qui permettra à Alice de dire un dernier au revoir à sa maman. Bon, c'est vrai qu'il y a eu un moment ou un autre où j'avais un sourire béat et un tout petit peu la gorge nouée. (Non ! je n'ai pas pleuré.)

Une dernière mention spéciale pour Blaze, sexy boy, he rocks so bad !
Big. Sigh.

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