Martin du Traité sur les miroirs pour faire apparaître les dragons est de retour avec sa bande de potes ! Bakary, Fred, Erwan et lui sont au collège, ce ne sont pas les plus doués ni les plus populaires, ils sont connus pour être des inadaptés mais ils s'en fichent un peu. Et puis, tout va dérailler. Leur nouveau prof de maths est soudainement remplacé, Erwan est agressé dans la rue et le père de Bakary est viré. C'est la sinistrose, mais il ne faudrait pas baisser les bras. Erwan, encore chamboulé, annonce donc son intention de créer une machine qui va égaliser les bonheurs et les malheurs. Et il va atteindre son but ! Ses amis ne disent mot, mais n'en pensent pas moins. Il est fou !
Cela ne dure pas plus de 70 pages et c'est dommage car j'en aurais bien pris encore un peu ! L'humour de Martin Page ne se décrit pas, c'est délicieux, ironique, flegmatique et acide. Cela parle de l'adolescence alors qu'on a le sentiment que tout va de travers, qu'on porte des godasses trop grandes et des fripes froissés qui vous collent à la peau. C'est aussi le constat de la loi du plus fort, la bêtise des étiquettes et du classement selon les apparences. Être ou ne pas en être. Je pense que les ados les plus ordinaires, et déprimés de se sentir si ordinaires (car trop souvent associés à plats ou ennuyeux), apprécieront de suivre les pérégrinations de ce club des inadaptés, auquel on aimerait bien y trouver sa place aussi. Finalement !
Le Club des inadaptés ~ Martin Page
Médium de l'école des loisirs (2010) - 72 pages - 8,00€
en librairie le 14 octobre
un petit extrait :
Les années ne se ressemblent pas. Je dirais que chaque nouvelle année est l'occasion de découvrir une nouvelle forme de tristesse et d'humiliation. Si tristesse et humiliation étaient des diamants et de l'or, alors ni mes amis ni moi n'aurions plus besoin de travailler. Mais ce n'est pas le cas. J'en ai assez d'être riche de ces trésors tristes.
Nous grandissons et c'est pour nous apercevoir que nos parents ont l'air complètement perdus, que les professeurs sont fatigués et malheureux. Difficile de vouloir devenir adulte dans ces conditions.