Thomas Drimm T1 : La fin du monde tombe un jeudi

Thomas Drimm T1 : La fin du monde tombe un jeudiThomas Drimm est un préado normal avec pour seuls problèmes des parents qui se disputent et quelques kilos en trop. Mais sa vie bascule le jour où il tue accidentellement avec son cerf volant le professeur Pictone, l’un des plus éminents savants du pays. Parvenant à dissimuler le corps, Thomas a la surprise de voir le scientifique se réincarner dans son ours en peluche. Et le professeur Pictone de lui annoncer qu’il est désormais le seul être vivant capable de sauver le monde… Petite précision qui a son importance, Thomas vit dans une société où le gouvernement possède le contrôle total de chaque individu grâce à une puce implantée dans le cerveau. Le jeu est devenu la seule religion et les États-Uniqes sont le dernier pays existant au monde. Entre complot gouvernemental, premiers émois amoureux et course contre la montre, Thomas va devoir grandir bien plus vite qu’il ne l’aurait sans doute jamais souhaité.
Il est rare de voir de célèbres écrivains pour adultes « s’abaisser » à écrire pour la jeunesse. Didier Van Cauwlaert le fait avec maestria en proposant aux jeunes lecteurs un texte trépidant, plein d’humour mais également assez exigeant d’un point de vue formel. Le roman est rédigé à la première personne. C’est Thomas Drimm lui-même qui raconte ses déboires. Et le ton colle parfaitement à celui d’un ado dépassé par les événements.
Pour le reste, les personnages constituent à l’évidence le point fort de ce premier tome. Tous sont parfaitement campés : du vieillard devenu ours en peluche à la mère hystérique en passant par le père désabusé et alcoolique, sans oublier Brenda, top modèle sur le retour ou Boris Vigor, un ministre dont le QI ne doit pas être supérieur à celui d’une tasse à café. Il n’y a aucune personnalité « creuse ». Toutes ont été franchement bien pensées et ce carambolage entre des personnages si forts donne tout son sel à l’aventure. Et que dire de la société imaginé par le prix Goncourt 1994. Là encore, il fait très fort. Rendre crédible une telle organisation sociale est une gageure qu’il relève haut la main. Et force est de reconnaître qu’au-delà du sourire que cela engendre, ça peut aussi faire froid dans le dos. Mais c’est là que le bas peut blesser pour les jeunes lecteurs qui ne saisiront peut-être pas toute les subtilités « politiques » du texte.
D’ailleurs Thomas Drimm est-il vraiment un roman jeunesse ? Peu importe. Chacun y trouvera son compte. Pour les adultes, les clins d’œil à l’évolution de notre propre société sont jubilatoires. Pour les enfants, c’est l’aventure avec un grand A et la découverte d’un roman d’initiation furieusement moderne et très parlant. Plusieurs niveaux de lecture donc, mais aussi et surtout un vrai plaisir pour tous, de 12 à 112 ans, comme le précise la 4ème de couverture.
Lu dans le cadre du Prix littéraire des bloggeurs.
Thomas Drimm T1 : la fin du monde tombe un jeudi, de Didier Van Cauwelaert, Albin Michel, 2009. 392 pages. 17 euros. Dès 13 ans.
L’info en plus : Didier Van Cauwelaert est un talentueux touche à tout. Il a notamment créé une pièce de théâtre intitulée Le Rattachement qui met en scène Napoléon III et l’impératrice Eugénie au moment de l’union de la ville de Nice à la France en 1860. La pièce s’est jouée à Nice du 12 au 20 juin 2010 avec notamment la présence sur scène d’Alexandra Lamy, Mélanie Doutey et Samuel Labarthe. Le texte est disponible en librairie (éditions Albin Michel) au prix de 10 euros.
Thomas Drimm T1 : La fin du monde tombe un jeudi