Auras, Tome 1 : Le Supplément d'âme de Jean LAUDIC (Parte...

Par Melisende

Auras, Tome 1 :
Le Supplément d'âme

de
Jean LAUDIC(Partenariat Chemin Lisant,
Défi En Attendant Noël - 268/220)
  
Editions Viatao,
2010, p. 446
Premičre Publication : 2010

Passionné de fiction, Jean Laudic est l'auteur de plusieurs pičces de théâtre et de nombreuses nouvelles, dont plusieurs primées et lues ŕ l'antenne sur France Inter. Parfaitement bilingue, c'est sur la côte espagnole qu'il s'est caché pour écrire le premier tome de cette trilogie, dont le théâtre est la ville de Séville. Son expérience des milieux ésotériques lui permet de donner une tonalité vécue ŕ ce roman qui explore  sous un jour nouveau les méandres de l'âme, des auras, des vies passées, de la réincarnation...


Résumé de quatričme de couverture :
            Mčre de famille sans histoires, Isabelle voit sa vie basculer lorsque sa sœur Marianne, médecin en quęte de thérapies nouvelles, lui propose une régression dans ses vies passées.
            Qui est ce Miguel de Gainza, surgi d'un palais andalou pour leur lancer un étrange avertissement : Ť Vous faites fausse route, ce monde n'est pas ce que vous croyez ! Vous nous mettez tous en danger... ť ? La quęte de la vérité entraînera les deux femmes ŕ travers l'Espagne, sur les traces d'un complot oů se joue l'avenir de l'humanité. Et si l'Église s'était trompée sur la nature de l'âme ?

Avis personnel :

           
Pour commencer, c’est grâce ŕ Florence que j’ai pu découvrir et recevoir ce livre ; je la remercie. Le nom de Jean Laudic m’était totalement inconnu avant la proposition de ce partenariat, je suis donc heureuse d’avoir fait sa connaissance avec le premier tome de sa trilogie consacrée aux auras.
           J’avoue ętre sortie de cette lecture un peu mitigée. En ce qui concerne le fond, les idées sont bonnes, sans aucun doute ; c’est plutôt au niveau de la forme que quelques petites choses m’ont dérangée. N’oublions pas qu’il s’agit d’un tome d’introduction ŕ une trilogie, il faut le temps que les choses se mettent en place… et, malgré mes quelques réserves, je serais tout de męme curieuse de découvrir ce que nous réserve l’auteur pour la suite…
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           Suite ŕ une régression orchestrée par sa grande sœur - Marianne - et l’ami et collčgue de celle-ci - Gilles - pour la convaincre de la véracité de ces choses ; Isabelle doit faire face ŕ l’invasion subite et inquiétante des souvenirs de sa vie passée. Dans celle-ci, elle s’appelait Miguel de Gainza, vivait en Espagne, propriétaire d’une riche demeure… jusqu’ŕ ce que son ami d’enfance - Angel Martinez de Toya - le tue. Sur les traces de cette ancienne identité espagnole, les deux sœurs françaises vont devoir affronter la réincarnation d’Angel et toute une organisation secrčte bien décidée ŕ sauvegarder les secrets amassés au sujet de l’âme et des auras…
           J’étais trčs curieuse, je l’avoue, de découvrir tout ce que Jean Laudic avait ŕ nous apprendre sur les auras, la réincarnation et l’âme humaine… J’aime assez lorsque les ouvrages tendent un peu vers l’ésotérique, et si l’auteur ajoute le côté thriller ŕ son texte, alors me voilŕ emballée. Les idées, le sujet de base sont donc particuličrement intéressants ŕ mon goűt et j’ai apprécié le fait de découvrir petit ŕ petit, les réponses ŕ certaines questions… et d’autres interrogations ! De ce côté-lŕ, rien ŕ redire. De męme, j’ai trouvé le rythme général intéressant, l’enquęte et les évčnements qui la constituent plutôt bien menés. Mais, parce qu’il y a un mais, je n’ai pas non plus trouvé le rythme haletant. J’ai certes pris du plaisir ŕ cette lecture, ce n’était pas une corvée, c’était agréable ; mais je n’étais pas non plus avide de tourner les pages pour découvrir le grand secret, les grandes révélations que l’auteur avait ŕ nous faire. Il manque, ŕ mon goűt, un petit quelque chose, un élément déclencheur pour créer une vraie attente, un vrai suspense.
           A force de réflexion, je me suis dit que ce petit manque venait peut-ętre des personnages auxquels je ne me suis pas vraiment attachée. J’ai fini par ętre touchée et me sentir plus ou moins proche de Marianne, mais il a fallu du temps, car au début, elle m’agaçait plus qu’autre chose ! Je trouve la plus grande partie des personnalités trop caricaturales, l’ensemble en devient maladroit. Pour étayer ce ressenti, je donnerai l’exemple de Camille, la grosse dure sous les ordres de Marc, qui, du haut de son 1m60 (et encore, avec 10cm de talons !), veut tuer tout le monde, tout le temps… Elle est juste antipathique, mais aussi et surtout trop… trop ! C’est également le cas des Ť soeurs ť du couvent de Santa Clara qui, certes, ne sont pas de Ť vraies ť sœurs ; mais tout de męme, leurs comportements et réactions sont vraiment… invraisemblables ! Enfin, du côté des personnages un peu trop manichéens, on retrouve Christophe, le mari borné et insupportable d’Isabelle qui semble, tout au long du récit, n’ętre lŕ que pour se disputer avec sa belle-sœur ! Cependant, deux figures m’ont paru plus travaillées, plus complexes : Marc et son petit frčre Agustin. Le premier se révčle ętre le Ť grand méchant ť, mais il n’est pas seulement méchant, il y a quelque chose de plus. Quant au second, on apprend ŕ le connaître, ce qui le rend assez Ť attachant ť. Je dirais que dans l’ensemble, les réactions, interventions et comportements ne sont pas toujours naturels, ce qui m’a souvent Ť choquée ť ; un peu comme si on suivait le jeu de mauvais acteurs, vous voyez ce que je veux dire ?
           Si les personnages et leur personnalité auraient mérité d’ętre un peu plus travaillés, je félicite Jean Laudic pour ses recherches concernant l’intrigue, bien sűr ; mais aussi et surtout le contexte de celle-ci. On sent que l’auteur connaît les lieux qu’il décrit et c’est un plaisir de suivre les descriptions qu’il fait des lieux dans lesquels évoluent ses personnages : châteaux, églises, ou tout simplement les rues d’une ville espagnole… On voyage entre le présent (le XXIe sičcle) en France et en Espagne, et les passés des différents personnages : la vie antérieure d’Isabelle en tant que Miguel de Gainza, l’enfance d’Agustin et de son frčre aîné. L’auteur ne nous propose pas de simples flash-back mais préfčre nous faire découvrir ces souvenirs ŕ travers des textes (le livre écrit par Miguel de Gainza, par exemple), ou ŕ travers le récit d’un personnage. Il n’y a donc aucun problčme dans l’intégration de ces souvenirs, offerts au compte-goutte ; c’est bien maîtrisé.
           Venons-en au point qui m’a sans doute le plus gęnée lors de ma lecture et qui explique, en grande partie, mon avis Ť mitigé ť : la forme. Je le reconnais, ce premier tome se lit bien (on ne s’arrache pas les cheveux pour comprendre, c'est fluide), lŕ n’est pas le problčme. Jean Laudic fait passer ses hypothčses et théories assez facilement, et pourtant, tout ce qui touche ŕ l’âme, aux auras et ŕ la réincarnation, bref, au mystique, est plutôt Ť compliqué ť ; mais il s’en sort trčs bien. Lŕ oů j’accroche moins, c’est au niveau des dialogues. Ils sont certes nombreux, mais ce n’est pas tellement leur nombre qui m’a gęnée, mais plutôt la teneur de ceux-ci. Teneur qui accentue énormément le côté caricatural / mauvais acteurs des différents personnages. Une nouvelle fois, je l’ai surtout ressenti lorsque Camille était dans les parages, et lorsqu’elle se retrouve en présence des Ť soeurs ť du couvent de Santa Clara. Quelle vulgarité ! Pour Camille, passe encore (quoique…), mais est-ce vraiment vraisemblable dans la bouche de femmes qui se font passer pour des sœurs ? C’est vraiment trop exagéré, trop… trop ! Encore une fois ! C’est dommage, les dialogues mériteraient d’ętre revus et légčrement corrigés ; ça ne pourrait que donner plus de poids ŕ certains personnages, fluidifier encore plus la lecture et rendre l’ensemble plus vraisemblable !
           Un dernier mot sur l’objet en lui-męme : l’illustration de la couverture me semble trčs bien choisie, attrayante, mystérieuse,… tout ce qu’il faut pour capter l'attention et retenir le regard ! En ce qui concerne le site consacré ŕ cette trilogie, il est trčs complet et également attrayant ! Je vous encourage ŕ aller le visiter (il suffit d'aller cliquer sur la petite image "Auras", en dessous !) !
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           Vous l’aurez compris, du bon et du moins bon pendant cette lecture, mais je suis contente d’avoir découvert les théories de Jean Laudic concernant la couleur des auras, la réincarnation, les âmes… et je pense continuer cette trilogie, ŕ l’occasion ! Merci, ŕ nouveau, ŕ Florence pour l’envoi de ce titre (merci également pour la petite carte et le marque-page, de petites attentions qui me font trčs plaisir !) ! Les Petits [ + ] :Des idées de base intéressantes et qui promettent un bon thriller ésotérique. Une intrigue bien menée, les éléments apportés au compte-goutte, un suspense qui n’est pas insoutenable, mais tout de męme présent. Une maîtrise du contexte : l’Espagne, ses monuments, ses rues, ses paysages,… Un joli livre (j’aime beaucoup l’illustration de la couverture) et un site attrayant ! Les Petits [ - ] : Des personnages trop caricaturaux pour la plupart, j’ai eu du mal ŕ m’attacher ŕ eux. Des dialogues maladroits, peu vraisemblables qui accentuent le côté caricatural des différentes figures. Il manque un petit quelque chose (je ne sais quoi), pour faire passer cette lecture d’agréable ŕ… haletante !