Druide
de Oliver PERU
(Lecture Commune)
Eclipse,
2010, p. 511
Première Publication : 2010
Pour l'acheter : Druide
Olivier Peru est un auteur français, né le 11 octobre 1977. En 2001, il démarre sa carrière de scénariste et dessinateur de BD aux éditions Semic. Il travaille dans les magazines Rodéo, Zembla, Mustang et multiplie les collaborations jusqu'à intégrer les éditions Soleil pour lesquelles il a écrit et dessiné 5 albums depuis 2002. En parallèle, il s'illustre sur d'autres supports que la bande dessinée et signe de nombreuses illustrations et couvertures pour des magazines, des jeux de rôles et des romans. Il œuvre aussi comme scénariste, storyboarder et designer au cinéma et à la télévision tout en travaillant sur l'écriture de plusieurs séries de romans.
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Quatrième de Couverture :' 1123 après le pacte...
Les druides règnent en maîtres sur la Forêt, un royaume millénaire.
Ils conseillent les hommes, du plus humble au plus puissant, grâce à leur sagesse ancestrale.
Lorsqu'un mal ancien refait surface, un druide va tenter d'empêcher une guerre fratricide d'éclater. Pour cela, il devra percer des mystères liés aux plus noirs secrets de la Forêt. Mon Avis :
' S’il y a bien une chose que je fais très rarement, c’est acheté les livres neufs à leur sortie à moins que j’attende celle-ci depuis des mois. Druide est l’exception de ce début d’année. A force de voir des avis positifs un peu partout et grâce à l’illustration de couverture, j’ai fini par craquer. Coup de folie à la Fnac, je l’ai vu, je l’ai acheté… et je ne regrette absolument pas !
J’ai bien fait de suivre mon envie et de succomber à la tentation engendrée par le titre et la couverture… Il faut parfois se méfier de ces deux-là, mais pour Druide, vous pouvez foncer, le fond est à la hauteur de la forme ! Et comme je le disais sur Facebook l’autre fois, Eclipse est dorénavant en haut du podium de mes maisons d’éditions préférées !
Amateurs de fantasy riche et mature, allez-y, vous ne regretterez pas !
' Obrigan, un druide de l’ordre du loup, a été appelé en renfort dans la cité de Wishneight suite au massacre indescriptible de 49 guerriers. Accompagné de ses deux jeunes apprentis, Kesher (17 ans) et Tobias (16 ans), les trois arrivants de la forêt se retrouvent face à un spectacle qui témoigne d’une rare sauvagerie.
Les 49 soldats sont pendus, le visage arraché, le torse déchiqueté. Tout n’est que chair et sang. Qui peut être à l’origine d’un tel acte ? Et comment les assassins se sont-ils faufilés dans une cité gardée jour et nuit par des centaines d’hommes ?
Obrigan doit le découvrir avant que Yllias, roi du Sonrygar, déclare la guerre à ceux qu’ils croient coupables : le roi et son fils Jarekson, à la tête du royaume voisin, le Rahimir. Le maître loup obtient un délai de 21 jours pour mener l’enquête et sauvegarder la paix fragile qui existe entre les deux royaumes du Nord.
Il décide d’aller demander aux autres druides dans la forêt, mais ce sanctuaire vert habituellement inviolable, se révèle bien vite souillé… Obrigan doit échapper à des poursuivants nocturnes invisibles, si ce n’est leurs yeux jaunes, extrêmement forts, presque invincibles…
Qui ou que sont-ils ? Sont-ils les assassins de Wishneight ? Que veulent-ils ? Pourquoi sèment-ils une mort atroce dans chaque lieu qu’ils traversent ? Qui donc est derrière cette abomination ? Pourquoi ? Et surtout, comment l’arrêter ?
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Outre l’illustration de couverture, magnifique avouons-le, c’est le titre et donc le thème général qui m’a rendue curieuse. S’il y a bien un sujet que j’aime trouver dans mes lectures fantasy, avec celui de la légende arthurienne, c’est bien celui-là. Et j’ai beau fouiller dans ma mémoire, je crois bien que c’était la première fois que je lisais un texte entièrement consacré (ou quasiment) au sujet.
Je félicite Oliver (ou Olivier) Peru qui a mis en place un univers travaillé et intelligent. On pourrait croire au premier abord, en découvrant la carte en début d’ouvrage, que le monde est petit, presque « simpliste ». Mais croyez-moi, pas besoin d’un monde très étendu pour développer un univers passionnant.
J’ai aimé apprendre que les druides se divisaient en quatre ordres, chacun d’eux ayant des caractéristiques et fonctions précises : les loups, les ombres, les cerfs et les corbeaux. Ces deux derniers ordres sont un peu mis de côté au profit des deux autres ; mais les personnages principaux appartiennent surtout aux loups et aux ombres donc…
Enfin, on se rend compte au fil des pages, que ce monde a une Histoire bien précise, Histoire avec un grand-H qui s’étend assez loin dans le passé et qui a de l’importance avec le présent pour l’intrigue proposée par Oliver Peru. Quand c’est bien traité et pas ennuyeux, c’est sans doute en fantasy, ce côté « monde entier inventé » (que ce soit l’Histoire, la géographie, la religion,…) qui me plaît le plus. Et ici, l’auteur nous offre quelque chose de clair et passionnant !
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Pour en revenir à l’intrigue, je n’ai pas beaucoup de « critiques » à apporter. Le récit s’étend sur 21 jours pendant lesquels les temps morts sont rares. L’action est bien présente avec un petit pic dans la deuxième moitié du livre. On ne s’ennuie pas, on suit les personnages qui semblent toujours en mouvement. D’ailleurs, je me rends compte que, pendant ces trois semaines, rares sont les moments de calme et de repos pour eux !
Les révélations se font petit à petit ; j’ai aimé me poser des questions pour tenter de découvrir le fin mot de l’histoire… et la « chute » a été à la hauteur de mes espérances !
On ressent bien cette impression de danger, cette angoisse omniprésente. On vit en direct ce que vivent Obrigan et ses compagnons…
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D’ailleurs, en parlant d’eux, j’ai été assez surprise en constatant après une centaine de pages, que finalement, Obrigan prenait la place de « personnage principal ». En effet, au début, on suit en gros trois points de vue : celui d’Obrigan dans la forêt, mais également celui de Tobias parti auprès du roi Yllias et celui de Kesher resté enquêter à Wishneight. Mais bien vite, on ne se concentre plus que sur ce qu’il advient d’Obrigan.
Ainsi, tout naturellement, c’est vers ce personnage que va notre sympathie, c’est lui qu’on connaît le plus, c’est à lui qu’on s’attache en priorité. J’ai aimé son courage, sa détermination et l’amour paternel qu’il voue à ses deux garçons.
Derrière lui, j’ai aussi appris à apprécier Jarekson, le fils de roi défiguré, menteur et fourbe mais qui cache une histoire émouvante.
Les autres personnages, et ils sont nombreux (Yllias, Tobias, Kesher, Arkantia, Freneon,…) sont un peu plus en retrait et donc plus « distants », mais restent très bien traités, chacun avec une personnalité complexe et plus ou moins développée.
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J’ai particulièrement apprécié la plume d’Oliver Peru, très imagée, très vivante. Attention par contre, aux âmes sensibles qui pourront vite être dégoutées par certaines scènes, notamment lorsque l’auteur décrit avec force détails, les corps déchiquetés laissés après le passage des assassins ; et ça commence vite et fort avec la découverte des 49 cadavres à Wishneight…
Mais ce que j’ai le plus aimé, ce sont les scènes nocturnes, très nombreuses, dans lesquelles apparaissent les assassins aux yeux jaunes qui, pendant les trois quarts du texte, ne se dévoilent pas et restent donc d’autant plus effrayants ! Pendant ces passages, je m’y croyais tellement que j’ai bien flippé et, pas plus tard que cette nuit, j’ai eu un « beau » cauchemar mettant en scène ces créatures, sauf que cette fois, c‘était moi la proie !
Pour un premier roman, mises à part quelques petites longueurs dans certaines descriptions, c’est vraiment bien joué ! J’attends d’ores et déjà le prochain titre d’Oliver Peru et ne manquerai pas de me le procurer ! En attendant, je pense me lancer, dès que j’en aurai l’occasion, dans Les Hauts conteurs, écrit en collaboration avec Patrick Mc Spare.
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Un billet « court » par rapport à ce que j’ai l’habitue de faire, mais je peine beaucoup à faire passer mes ressentis. Lisez-le, c’est tout !
Avant de terminer, quelques petits mots tout de même, pour féliciter l’auteur pour sa magnifique illustration (Oliver Peru travaille également dans le monde de la BD, entre autres choses) et les éditions Eclipse pour le livre en tant qu’objet. J’ai d’ailleurs découvert, avec beaucoup de bonheur, que chaque ouvrage de la maison d’édition possédait un marque-page intégré, aux couleurs du livre concerné ; parfait pour les collectionneurs que nous sommes ! Les Petits [ + ] :Un titre qui annonce un sujet original et passionnant ; et c’est le cas ! Un univers dense, riche qui sert une fantasy mature et sombre. Une intrigue sans temps morts, une « enquête » passionnante, des révélations qui arrivent à point nommé ! Des personnages fouillés avec une préférence pour Obrigan, le « héros », et Jarekson, une figure plus complexe qu’il n’y paraît. Une plume imagée qui permet de « vivre » les aventures jusqu’au bout. Le livre en tant qu’objet est magnifique : illustration, format, marque-page intégré,…Les Petits [ - ] : Quelques descriptions parfois un peu longuettes ou qui pourront gêner les âmes les plus sensibles. A chaque fois je m’en veux, mais je ne peux pas faire autrement tant les ouvrages sont épais : je suis obligée de plier la tranche pour lire « confortablement »…
Les Avis des Autres Participants : Didi8921,Kactusss, Lalou, Lebonsaï, Lefsö, Malorie57, Nanet, Scor13, Sita, Sollyne.