Numero Six - Véronique Olmi
Actes Sud (2002)
Fanny est le sixième enfant de la famille Delbast, née dix ans après le cinquième et vingt ans après l'ainé. Acceptée, bien sûr, mais comment faire autrement, dans cette famille bourgeoise et catholique ?
Souvent laissée à la garde de la bonne espagnole, Fanny a tout fait pour attirer l'attention de son père, allant jusqu'à feindre la maladie pendant un an, pour qu'il la soigne. Mais le Dr Delbast a préféré faire appel à un confrère.
Depuis la mort de la mère, le père est en maison de retraite, près de chez Fanny et c'est elle qui prend soin de lui, qui lui rend visite, qui l'amène chez elle. Alors qu'elle aborde la cinquantaine, l'âge qu'il avait à sa naissance, Fanny s'adresse à son père, déroule sa propre enfance et tente de le comprendre en lisant les lettres qu'il a adressées à ses parents pendant la Grande Guerre.
Quelques semaines après la lecture du livre de Nelly Alard, "Le crieur de nuit", c'est de nouveau une plongée dans une enfance racontée par une fille à son père. Ici, ce n'est pas à la haine et à la folie qu'est confrontée l'héroïne, mais à l'indifférence et au silence. Le père est encore en vie, mais si peu, centenaire, déjà absent et incapable de répondre à la demande d'amour de sa fille qui n'a pas perdu espoir.
Un très beau texte, très émouvant et également plein d'enseignements pour moi, qui suit une aînée parfois enviée.
Un extrait (page 45) :
L'avis de Clara et la critique de Pascal Paillardet dans Le Matricule des Anges.
Actes Sud (2002)
Fanny est le sixième enfant de la famille Delbast, née dix ans après le cinquième et vingt ans après l'ainé. Acceptée, bien sûr, mais comment faire autrement, dans cette famille bourgeoise et catholique ?
Souvent laissée à la garde de la bonne espagnole, Fanny a tout fait pour attirer l'attention de son père, allant jusqu'à feindre la maladie pendant un an, pour qu'il la soigne. Mais le Dr Delbast a préféré faire appel à un confrère.
Depuis la mort de la mère, le père est en maison de retraite, près de chez Fanny et c'est elle qui prend soin de lui, qui lui rend visite, qui l'amène chez elle. Alors qu'elle aborde la cinquantaine, l'âge qu'il avait à sa naissance, Fanny s'adresse à son père, déroule sa propre enfance et tente de le comprendre en lisant les lettres qu'il a adressées à ses parents pendant la Grande Guerre.
Quelques semaines après la lecture du livre de Nelly Alard, "Le crieur de nuit", c'est de nouveau une plongée dans une enfance racontée par une fille à son père. Ici, ce n'est pas à la haine et à la folie qu'est confrontée l'héroïne, mais à l'indifférence et au silence. Le père est encore en vie, mais si peu, centenaire, déjà absent et incapable de répondre à la demande d'amour de sa fille qui n'a pas perdu espoir.
Un très beau texte, très émouvant et également plein d'enseignements pour moi, qui suit une aînée parfois enviée.
Un extrait (page 45) :
Moi, je t'ai vu souvent faire ta valise. Tu partais avec Maman. Je restais avec Maria.
Tu parfumais tes mouchoirs à l'eau de lavande avant de les plier soigneusement et de les glisser dans ta valise. Vos escapades sentaient l'eau de lavande et la cire d'abeille : vous partis, Maria cirait les parquets. Elle profitait de ce que les pièces soient vides. Quand je cire mes meubles, mon coeur se serre. Vous me manquez. J'ai l'impression que je vais vous dire au revoir à maman et à toi.
Vous ne me disiez pas au revoir. Vous me laissiez à la bonne.
L'avis de Clara et la critique de Pascal Paillardet dans Le Matricule des Anges.