Quel bonheur de retrouver les petits héros de Perdus ? Retrouvés ! d'Oliver Jeffers.
Le pingouin rêve de voler, le petit garçon cherche toutes les astuces possibles, mais il faut se rendre à l'évidence : les pingouins ne volent pas. C'est alors qu'une affiche attire son attention (Vous rêvez de voler ? Le spectacle forain recherche un nouveau boulet de canon vivant.) et le pingouin disparaît. Quel drame. Nos deux meilleurs amis sont séparés et sont tristes l'un sans l'autre. Bien entendu le petit garçon n'abandonne pas l'idée de retrouver son pingouin et d'être présent au moment où celui-ci en aura le plus besoin ! Tout est là : l'amitié, la séparation, la tristesse, l'obsession du rêve qu'on n'atteindra jamais, l'espoir, la trouille, le sentiment d'abandon et d'impuissance, les retrouvailles qui vous nouent l'estomac... Ce sont des émotions fortes, tantôt joyeuses ou désabusées, que parvient à nous transmettre Oliver Jeffers avec un style faussement minimaliste et encore moins naïf. Et puis ses petits héros sont vraiment attachants ! (kaléidoscope, 2011)
Cette histoire de boulet de canon vivant m'a fait penser à JIM POP de Tom Henni,
Ou l'incroyable numéro du célèbre homme-canon : Jim Pop est projeté en l'air mais, coup de théâtre, il s'envole au-dessus du filet et est propulsé si loin qu'il fait le tour du monde ! L'album est composé de doubles pages où l'on suit dans la partie supérieure ce qu'il se passe sous le chapiteau du cirque et dans la partie inférieure nous suivons la trajectoire fantasmée de Jim Pop autour de la planète. Les couleurs sont pétantes, comme l'histoire !
(Rouergue, 2011)
Un autre spectacle qui ne manquera pas de vous faire sourire, Le loup ne nous mangera pas ! d'Emily Gravett.
Emily Gravett revisite le conte des 3 petits cochons et du loup. Cette fois, notre trio n'a peur de rien et le prouve à travers une formidable représentation : ils viennent de capturer le grand méchant loup, admirez ! La bête est docile, apprivoisée, courbe l'échine et connaît son maître. (Effectivement, le Loup se plie à leurs caprices avec une déconcertante facilité !) Le stress monte. Quel suspense. Quand arrive le show où nos cochons dodus et roses se glissent entre les crocs acérés, le coeur du lecteur loupe un battement... Prudence est mère de sûreté. Voyons, les cochons ! Les histoires de bravoure sont souvent des cochonneries. Héhé. Nous avons là du Emily Gravett tout craché - c'est facétieux, joliment croqué, judicieusement détourné, avec un final qui survient après le roulement de tambours. (Ce n'est pas mon préféré non plus. Je trouve qu'il lui manque cette petite touche magique et espiègle qui caractérise le style de cet auteur, dont j'admire beaucoup le travail.) (Kaléidoscope, 2011)