C'est le deuxième livre des aventures de Polly Price et de sa mère excentrique, comédienne avide de gloire et reconnaissance, après Sur Scène aux Etats-Unis.
Nous retrouvons le même format (couverture cartonnée, imitation parfaite du journal intime avec écriture manuscrite et des tonnes d'illustrations) qui avait fait le succès du premier. La lecture est toujours agréable, guillerette et dynamique.
Cette fois, la mère de Polly accepte de participer à une émission de téléréalité au pied levé et s'entoure des conseils d'une coach de vie, madame Vanilla, véritable phénomène de foire tant ses conseils sont d'un ridicule. Même l'équipe de production en rit sous capes. Au milieu de tout ça, c'est la petite Polly qu'on plaint franchement, elle qui tient absolument à se préserver dans son école, elle craint les conséquences de la diffusion de ce programme de grande écoute. C'est la cata ! Mais qu'est-ce qu'on rigole...
Mon journal top secret : Dans l'enfer de la téléréalité - Dee Shulman (Bayard jeunesse, 2011)
Voilà un petit roman que j'ai beaucoup apprécié ! Demandez le programme : Stratford-upon-Avon, Shakespeare (forcément), un tombeau violé, une malédiction farouche, un jeune garçon féru de magie, une statuette Harry Potter, une grande soeur frappée de révélation, une tante indépendante, un jeune acteur charmant, un rôdeur qui ne compte pas pour des prunes... Vous me secouez tout ça et vous obtenez un récit vif et enlevé.
Suite au départ précipité de leurs parents, Albane et Victor sont confiés à leur tante Agatha, journaliste de son état, qui elle-même doit s'envoler pour l'Angleterre, dans la ville de Shakespeare. Tous les trois concluent un pacte de cohabitation forcée mais sans heurts. Or, à peine arrivés, les enfants sont livrés à eux-mêmes, se baladent dans la rue comme des âmes en peine (du moins, Victor) alors que Albane est bousculée, victime d'un vol de portefeuille. En tentant de rattraper l'individu, elle s'engouffre dans une église en travaux, Victor à ses trousses, et là ... leur cauchemar commence. Ont-ils réveillé un fantôme endormi et seraient-ils, alors, victimes de la malédiction proclamée par le dramaturge anglais ? Je me suis délectée de la tension cachée dans ce livre, l'histoire de Victor et sa soeur est stressante et palpitante. J'ai également beaucoup apprécié l'utilisation du folklore de Stratford et de la légende qui entoure Shakespeare (sa mort, ses écrits, sa malédiction...). C'est grisant et terriblement excitant ! Est-ce que la fin présagerait d'une suite ? (Bah oui, j'aimerais bien.)
Les Chroniques Etranges des Enfants Trotter : La Malédiction Shakespeare - Anne Ferrier & Régine Joséphine (Oskar jeunesse, 2011)
Les éditions Oskar jeunesse ont décidément pris le parti d'offrir à leurs lecteurs un été qui donne des frissons. En voici encore la preuve avec ce Noël en Juillet. L'histoire vous glace les sangs, croyez-moi !
Dans la cour d'un immeuble, trois adolescents se reconvertissent enquêteurs pour démasquer le tordu qui zigouille les chats après avoir suspendu leurs cadavres en improvisant une sinistre mise en scène. Et pour mieux pimenter l'intrigue, le timbré en question nous livre ses apartés à vous dresser les cheveux sur la tête.
A côté de ça, il y a aussi le triangle amoureux qui se joue entre Youri, Tomaso et Emma. Il y a l'amitié, certes, mais aussi la trahison, les mensonges, les déclarations sur le bout des lèvres et la confusion des sentiments. C'est doux, c'est beau mais ça n'évite pas le drame.
Ahlala, quelle tension ! Et ce dénouement qui n'empêche nullement l'amertume de pointer son nez... C'est un roman sans pitié mais réussi. Un polar noir où l'écriture de trois drôles de dames coule et roule sur un fil, révélant toute la subtilité du pouvoir des mots et de la portée des événements. Troublant, mais fort.
Roulette Russe : Noël en Juillet - Anne Gaëlle Balpe / Sandrine Beau & Séverine Vidal (Oskar jeunesse, 2011)
Alvin Ho est une série sympathique, surtout destinée aux plus jeunes lecteurs. Alvin est un garçon qui craint tout un tas de choses, comme d'aller à l'école, de parler en public, de jouer avec les filles, de participer à des sorties scolaires improvisées etc. Il est pourtant équipé d'un Kit Anti-Catastrophe, a un grand frère en CM1 et une petite soeur qui ne va pas encore à l'école. Chez lui, il est intrépide et se transforme en superhéros (il est l'Homme Pétard) mais ça ne dure pas plus loin que le weekend ou les vacances.
Il est comme ça, Alvin. Petit, timoré et attachant.
Autre détail le concernant : sa famille vit à Concord dans le Massachusetts (qui n'a jamais lu Louisa May Alcott ne peut pas comprendre). C'est une ville historique très fière de ses racines et de son patrimoine, qui aime aussi reconstituer des batailles auxquelles participent les enfants.
Bref, c'est une ville également réputée par ses auteurs célèbres, comme Ralph Waldo Emerson, Henry Thoreau et cette chère Louisa M. Alcott. D'ailleurs, dans le deuxième livre, la classe d'Alvin effectue le Circuit Abolition et rencontre des clones des auteurs morts en visitant leurs maisons. Bien entendu, cela figure parmi les phobies du garçon qui développera une énième crise d'angoisse en s'évanouissant dans les toilettes !
J'ai trouvé le deuxième livre plus drôle et pétillant, plus alerte aussi. En clair, je l'ai préféré au premier (ma foi, bien sympathique et tout aussi drôle). Et le sous-titre annonce les réjouissances : allergique aux fêtes d'anniversaire, projets scientifiques et autres catastrophes d'origine humaine.
Alvin Ho est un narrateur tout mignon (les illustrations aident pour ça, car elles sont vraiment craquantes). C'est un naïf avec une imagination débordante, la moindre contrariété peut vite devenir un cauchemar sans fin, aux conséquences tantôt ridicules ou pathétiques, mais essentiellement rigolotes. Ce n'est pas pour se moquer non plus, mais Alvin est tout bonnement un comique malgré lui.
A conseiller aux plus jeunes, avec un adulte pour les accompagner (surtout pour les références littéraires et autres).
Alvin Ho (illustré par LeUyen Pham) - Lenore Look (Tourbillon, 2010 & 2011)