L'aimer ou le fuir

L'aimer ou le fuir
L’aimer ou lefuir – Plon (2011)

Colette esttombée amoureuse, à 47 ans, de Bertrand de Jouvenel, 17 ans, le fils de sondeuxième mari. Dans un premier temps, elle tente de résister à la passioncontagieuse du jeune homme et cherche dans son histoire passée des argumentsqui vont finalement l'amener à succonber.


Ce livre prend laforme d’une conversation imaginaire entre Colette et un docteur qui séjourne chez elle età qui elle se raconte, tout en refusant de se livrer à quelque forme d’analyse.C’est ainsi qu’elle parcourt son enfance, les rapports avec ses parents, sonmariage avec Willy, ses débuts dans l’écriture puis sa prise de conscience faceaux tromperies de son mari qui l’exploite. Une fois devenue indépendante,Colette assume sa conduite, parfois scandaleuse, toujours libre  et savoure tous les plaisirs de la vie. Maisson questionnement face à ce nouvel amour qui s’amorce révèle aussi une femmequi a ses fragilités, ses incertitudes face à la vieillesse qui approche  et qui sait qu’elle vit là une dernièrechance de passion, au risque de bouleverser une existence confortable etapaisée.


Un beau texte surune belle personne, une vie riche en expériences diverses, loin des modèles del’époque. Une volonté de liberté plus forte que tout, c'est ce que je retiendrai de ce roman.
Mais il y aquelque chose qui m’a agacé dans cette lecture, c’est le fait que ce récit, quiporte la voix de Colette, écrit à la première personne du singulier, se mette ànaviguer dans le temps bien au delà de l’époque à laquelle se déroulent lesévènements évoqués. Et surtout, les mots et les références utilisés n’ont à plusieurs reprises pas leur place en1920. Ainsi, par deux fois, Colette, sous la plume de Delphine de Malherbe, secompare à un ovni. Puis, pour s’expliquer sur une période de vie dissolue,argumente qu’elle n’était pas une fille de Madame Claude ! Plus tard, elleévoque un homme en costume Dior.  Lorsqu’ellearrive à citer le film de Mathieu Almaric, Tournée, et ses actricesplantureuses, j’ai compris qu’il y avait une volonté de s’affranchir desépoques mais l’agacement était déjà là ! 
Dommage, ce parti pris alégèrement gâché le plaisir de cette lecture et m’a fait douter de sonobjectif. Peut-être saurez-vous être moins conventionnels que moi !
Un avis plus enthousiaste et bien argumenté ici.