La Couleur de l'âme des Anges
de Sophie AUDOUIN-MAMIKONIAN
(Challenge YA/Jeunesse - 13/20)
Robert Laffont (Collection R.),
2012, p. 448
Première Publication : 2012
Pour l'acheter : La couleur de l'âme des anges
Merci à
Sophie Audouin-Mamikonian rencontre un succès international retentissant
avec ses nombreux best-sellers. La Couleur de l'âme des Anges adresse
un magnifique message d'amour à tous les rêveurs à partir de 15 ans.
♣ La Page Facebook du roman ♣
♣ Indiana Teller, Tome 1 : Lune de printemps ♣
Recherchant la raison pour laquelle il a été tué, Jeremy piste alors Allison, une vivante de 20 ans, témoin involontaire de son exécution. À force de côtoyer, jour et nuit, la ravissante et naïve jeune fille, il finit par en tomber follement amoureux. Mais l'assassin de Jeremy cherche à supprimer à tout prix ce témoin indésirable...
Alors que des Anges se liguent aussi contre lui, Jeremy parviendra-t-il à sauver Allison ? Sera-t-il capable de sacrifier ses sentiments et de vivre à jamais séparé d'elle ?
Après les loups-garous l’an dernier avec la sortie du premier tome d’Indiana Teller (qui m’avait beaucoup plu), l’auteure revient en 2012 avec de nouvelles créatures… les anges ! Si l’avis qui va suivre contient un petit bémol - avec la romance qui ne m’a pas complètement convaincue - celui-ci est bien vite oublié, laissant la place à l’immense enthousiasme ressenti à la découverte du monde des anges et de ses codes ! Un univers très riche, particulièrement bien exploité et qui réserve de nombreuses surprises ! Place aux détails…
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Le résumé de quatrième de couverture l’annonce clairement, le héros n’est pas un jeune homme ordinaire puisqu’il meurt dès les premières pages, devenant… un ange ! A 23 ans, Jeremy n’était déjà pas un humain lambda puisque, surdoué, il avait quitté la France très jeune pour faire ses études supérieures aux Etats-Unis et faire fortune dans la finance ; mais voilà qu’il révèle également quelques talents dans sa nouvelle condition angélique. Epaulé par d’anciens anges centenaires - voire millénaires ! - il découvre son nouveau quotidien et apprend vite, étrangement vite, à l’apprivoiser. Même si Jeremy est un héros sympathique, je dois avouer que j’ai un peu peiné à m’attacher à lui. Il est certes gentil et brillant mais il se révèle justement un peu trop « lisse ». Heureusement, son humour vient un peu atténué ce côté légèrement « figé » et lui offre un peu plus de charisme.
La vraie bonne surprise de cette lecture est, pour moi, le personnage d’Allison. Jeune étudiante de 20 ans bien comme il faut dans les premières pages du texte, elle connaît une évolution assez impressionnante… et de ce fait, particulièrement intéressante ! Voilà un personnage surprenant, avec du relief. Et si au départ j’avais un peu de mal à la cerner, j’ai beaucoup apprécié sa progression dans l’intrigue et petit à petit, son accession à la seconde place dans le cercle fermé des personnages principaux.
Pour continuer du côté des protagonistes, je félicite Sophie Audouin-Mamikonian pour la force qu’elle insuffle aux personnages secondaires. Je l’avais déjà noté lors de ma lecture d’Indiana Teller, mais ces figures dites »secondaires » sont bien loin de n’être que des potiches décorant le paysage. Non, elles ont une véritable personnalité, une véritable place dans l’histoire et un rôle à jouer. Je pense évidemment à Flint et Lili, mais également à Albert Einstein (oui oui, on rencontre quelques anges célèbres !), très marquants !
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Comme je l’ai annoncé en introduction, la seule chose qui m’a chagrinée pendant ma lecture, c’est la relation qui s’instaure entre les deux personnages principaux, la romance entre Allison et Jeremy. Effectivement, c’est assez mignon, mais c’est surtout trop « facile », trop « attendu ». C’est la jeune adulte blasée en moi qui parle, je ne doute pas que les jeunes lecteurs (à partir de 15 ans, comme l’annonce la quatrième de couverture, car il y a effectivement quelques scènes un peu… « osées ») y trouvent parfaitement leur compte et fondent en découvrant cette histoire d’amour.
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En outre, ce premier tome possède une vraie fin et se suffit à lui-même. Bien sûr, une suite est annoncée (et attendue impatiemment) mais le lecteur a assez d’éléments de réponse ici pour ne pas être frustré de devoir attendre la suite ; et ça c’est vraiment appréciable !
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Venons-en maintenant à ce qui m’a tant enthousiasmée dans cette lecture et qui a entraîné mon coup de cœur : l’univers. L’auteure nous l’explique dans une note dans les dernières pages, c’est en tombant sur le tableau la Vierge à l’enfant entourée d’anges de Jean Fouquet lors d’une exposition en 2002, que l’idée de départ de La Couleur de l’âme des anges naît.
De là, elle construit tout un monde parallèle au nôtre avec son Histoire, ses codes, ses « habitants », sa raison d’être,… Et je dis chapeau parce que c’est non seulement très original mais également parfaitement pensé. On sent que Sophie a réfléchi longuement à chaque élément et tout s’emboîte, tout est cohérent ! De la façon qu’ont les anges de se nourrir, à celles qu’ils ont de se vêtir en passant par l’explication des acouphènes des humains, vous recevrez énormément d’informations dans ce premier tome. Je vous laisse les découvrir par vous-mêmes pour ne pas vous gâcher la surprise !
J’espère qu’à l’instar d’une certaine J.K. Rowling avec son célèbre Harry Potter, Sophie nous réserve d’autres surprises dans les tomes suivants et qu’à la fin, on se rendra compte qu’il faut tout relire depuis le début pour découvrir que plein de petits indices et d’éléments a priori sans intérêt étaient là dès les premières pages… Je veux en apprendre encore plus sur les anges, leurs pouvoirs, leur influence sur les humains… Vivement la suite !
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Et pour finir, quelques mots sur la forme du texte et sur le livre en tant qu’objet.
L’ensemble du récit est à la troisième personne ; on suit donc l’histoire par l’intermédiaire d’un point de vue externe ancré sur la figure de Jeremy. Sans découvrir l’univers à travers ses yeux, on le découvre à ses côtés, en même temps que lui. Par contre, j’ai été beaucoup moins douée que lui pour dénouer l’affaire ! Sophie Audouin-Mamikonian a un style personnel assez reconnaissable : beaucoup d’humour et des répliques qui font mouche ! J’ai également apprécié les références placées çà et là, j’ai notamment souri lorsque j’ai découvert que la saga préférée de la petite Angela - la demi-sœur de Jeremy - est Tara Duncan… C’est vraiment très agréable à lire, les chapitres (20, tous nommés du goût de quelque chose : « Le goût de la mort », « Le goût des sentiments »,…) ne sont ni trop courts ni trop longs, offrant ainsi un bon rythme de lecture. Parfait pour les jeunes lecteurs (et les moins jeunes également !) !
Côté objet, je n’ai rien d’autre à dire que ceci : le livre est soigné. A part un mot en double (ou inversé, je ne sais plus), les coquilles sont inexistantes ou presque (en tout cas, elles ne m’ont pas sauté aux yeux) ; le format - légèrement plus petit que les grands formats habituels - permet une bonne prise en main et l’illustration de couverture est particulièrement attrayante. C’est tout bon ! J’ai hâte de découvrir les nouveaux titres de cette Collection R. !
Les Petits [+] : Un univers très original, parfaitement maîtrisé et qui réserve beaucoup de surprises ! Une vraie intrigue pour ce premier tome (pas seulement une introduction à la saga) avec une vraie "fin". Allison, un personnage plutôt réservé dans les premières pages, connaît une évolution surprenante et intéressante ! Les personnages "secondaires" ont tous une véritable personnalité et un rôle à jouer. Beaucoup d'humour dans ce texte qui se lit très bien, les pages défilent très vite ! Un bel objet, j'ai hâte de voir les projets titres de la Collection R. !
Les Petits [-] : La romance entre Jeremy et Allison m'a paru un peu trop "facile" et "attendue", mais je suis une vieille ronchonne !
Challenge YA/Jeunesse : 13/20