Pauvre Blaise de la Comtesse de SEGUR

Par Melisende
Pauvre Blaise
de
Comtesse de SEGUR
(Challenge YA/Jeunesse - 21/24,
Les Laissés pour Compte - 1/86)

Casterman
,
1980, p. 189
Première Publication : 1861
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Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur, née le 1er août 1799 à Saint-Pétersbourg, morte le 9 février 1874 à Paris, est une femme de lettres française d'origine russe.

Le cas de la comtesse de Ségur montre qu’une vocation très tardive d’écrivain peut être particulièrement réussie : elle a en effet écrit son premier livre à plus de cinquante ans. La comtesse de Ségur a commencé à se consacrer à la littérature en notant les contes qu’elle racontait à ses petits-enfants et en les regroupant pour former ce qui s’appelle aujourd’hui Les Nouveaux Contes de fées.

Wikipédia.


laise est triste depuis que les anciens châtelains sont partis avec leur fils, son grand ami Jacques. Au château, les nouveaux propriétaires sont attendus sans impatience. Comme si, par un étrange pressentiment, on connaissait déjà trop ceux qui arrivent...
'ntre deux lectures Imaginaire, j’ai eu envie de varier un peu les plaisirs et de retomber en enfance. C’était également l’occasion d’inaugurer mon challenge Les Laissés pour compte (il était temps…) avec ce livre qui traîne dans ma PAL depuis euh… mieux vaut ne pas y penser. Je croyais avoir déjà lu Pauvre Blaise pendant mes jeunes années, mais en fait non ; il devait appartenir à ma Petite Sœur.
Je partais sans crainte ni appréhension, pensant passer un bon moment avec ce petit livre (qu’est-ce que j’ai aimé et ai pleuré devant Les Malheurs de Sophie quand j’étais gamine…), mais je me suis vite rendue compte que la lecture allait être particulièrement désagréable… et j’ai été soulagée d’arriver enfin au bout !
Autant je pense que Les Malheurs de Sophie peut convenir à des enfants du XXIe siècle, autant je trouve Pauvre Blaise « dépassé ». Ecrit dans le but d’éduquer les plus jeunes au XIXe siècle, ce livre ne correspond plus aux attentes des enfants du XXIe siècle ; en tout cas, je ne le lirai sans doute pas à mes futurs enfants !
Ce n’est pas tant ce pauvre Blaise avec sa naïveté maladive et sa trop grande bonté qui m’a dérangée, mais l’aspect vraiment trop présent - voire carrément lourd - de la religion. Les méchants deviennent forcément gentils grâce au Bon Dieu, quand on t’en met une il faut tendre l’autre joue, et il faut honorer le Seigneur chaque jour et… Alors oui, au milieu du XIXe siècle, cette avalanche de « bondieuseries » est justifiée, mais en 2012 ?
J’ai donc été agacée par cet aspect qui apparaît vraiment dans la seconde moitié du texte (et prend définitivement toute la place à partir de la « transformation » des châtelains). On pourrait croire que la première moitié m’a plu, elle… et bien non. L’aspect religieux n’est pas en cause, ce sont les aventures de Blaise et surtout le comportement du petit Jules qui m’ont mise hors de moi. Que je vous explique.
Blaise est le fils unique du concierge du château, c’est un petit garçon très gentil, très honnête, très pieux… bref, un véritable petit ange. Jules, c’est tout le contraire ! Fils pourri gâté des châtelains, il ment comme il respire, tabasse sa sœur, fait renvoyer les domestiques par caprice et tue les animaux par amusement (un psychopathe serial killer en devenir…). Il réclame la compagnie de Blaise, fait à chaque fois une énorme bêtise et fait accuser le pauvre garçon à sa place. A chaque fois, le maître des lieux croit aveuglément son fils (forcément, un fils de riche est un ange, un fils de concierge ne peut être qu’un voyou…), le papa de Blaise défend son gentil fiston (un peu mollement, il n’est que le concierge après tout…), Blaise est triste (parfois blessé physiquement) mais il pardonne tout (parce qu’il est très pieux et que de toute façon, s’il souffre beaucoup dans cette vie, il fera la méga teuf au Paradis…). Et voilà. La première partie du texte se résume à ça : un enchaînement de petites aventures toutes sur le même schéma. C’est répétitif et on sait pertinemment où ça va nous mener.
L’histoire ne m’a dont pas emballée, les personnages m’ont excédée par leur mollesse, leur méchanceté ou leur aveuglement et les références au Bon Dieu tout puissant toutes les deux lignes dans la seconde moitié du texte ont fini par m’achever.
Alors oui, je SAIS que ce livre a été écrit au milieu du XIXe siècle et qu’il s’inscrivait alors parfaitement dans la demande de l’époque. Mais je pense sincèrement que d’autres titres de la Comtesse de Ségur ou ceux d’autres auteurs qui lui sont contemporains, ont mieux vieilli et sont encore assez proches de ce que peuvent attendre les enfants du XXIe siècle.
Pour ma part, j’oublierai bien vite Pauvre Blaise et je ne suis pas certaine de le lire un jour à mes gamins (ou alors il faudra que je passe du temps à éclaircir certaines choses…).

Les Petits [ + ] : Une plongée dans la vie des enfants (de châtelains et de « domestiques ») au XIXe siècle. Une moral, beaucoup de bons sentiments… Le français un peu désuet est agréable à lire.
Les Petits [ - ] : Un livre qui ne conviendra pas aux enfants du XXIe siècle, à mon avis. Trop de « bondieuseries », trop de « gnian-gnian »… Vraiment pas ce que la Comtesse de Ségur a fait de mieux !



Challenge YA/Jeunesse : 21/24


Challenge Les Laissés pour Compte :
1/86