Nostalgie, quand tu nous tues de Rodolphe FONTAINE(Challenge S.T.A.R.)
Les 2 Encres (Sang d'encre),
2012, p. 228
Première Publication : 2012
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Né en 1979 dans la Drôme, Rodolphe Fontaine aspirait à devenir l’enquêteur des romans policiers qu’il dévorait adolescent. Finalement, ses études de droit l’ont conduit vers le « social », milieu dans lequel il a évolué pendant plus de sept ans. Passionné depuis son plus jeune âge de lecture et d’écriture, c’est au cours d’une énième nuit d’insomnie, en juillet 1998, qu’il prend la décision d’écrire son premier roman. Mais c’est seulement en 2008, à la suite d’événements personnels ayant radicalement changé sa vision de la vie, qu’il décide de partager ses écrits. Merci à Rodolphe pour cette aventure...
Peu à l’aise dans cette affaire, Marius n’hésite pas à mandater Hippolyte pour mener des investigations non officielles. Mais le résultat de ces dernières pose un véritable problème : celui par qui les crimes sont perpétrés semble être la première victime de cette série de meurtres…
Nostalgie, quand tu nous tues est donc sorti il y a quelques jours et j’ai été très heureuse de pouvoir découvrir ce titre (et ses remerciements… ma petite heure de gloire, j’en profite !). Je lis rarement des polars/thrillers (malgré mes bonnes résolutions…) et pourtant, à chaque fois ou presque, je suis agréablement surprise ! Ce roman proposé par Rodolphe Fontaine ne fait pas exception à la règle. Si je n’ai pas été particulièrement étonnée par la résolution de l’enquête, le rythme m’a portée jusqu’au dénouement et j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les deux amis enquêteurs, surtout Hippolyte, personnage auquel je me suis beaucoup attachée.
La mise en place de l’intrigue est assez lente (un bon tiers du texte) mais ça ne m’a pas dérangée puisque ce choix permet de faire correctement connaissance avec les héros. Par la suite, le rythme est bon, les révélations et rebondissements sont bien dosés jusqu’à la fin. On a envie de tourner les pages pour connaître la suite, un bon point pour une lecture du genre, je pense qu’on est tous d’accord là-dessus. Le dénouement et la résolution de l’enquête ne m’ont, en revanche, pas vraiment surprise car je m’y attendais et c’est finalement assez simple. Le suspense n’est donc pas haletant du début à la fin mais l’ensemble est assez bien mené pour qu’on aille au bout avec beaucoup de plaisir et sans temps morts.
Le gros point positif de Nostalgie, quand tu nous tues, réside, à mon goût, dans ses personnages, notamment ses deux héros : Hippolyte et Marius. Voilà deux amis de longue date unit par le (crime) goût de l’enquête. Le premier a lâché ses études de droit et, jouissant d’un bel héritage, en profite pour s’adonner à sa passion : l’écriture. Pour le moment, il n’a pas trouvé d’éditeur mais il ne perd pas espoir. Le deuxième est allé au bout de ses années de fac et est devenu commandant. Homme à femmes, il profite parfois de ses enquêtes pour ramener de nouvelles conquêtes… ce qui attire souvent des problèmes ! J’ai aimé la nonchalance et l’humour, cachant une plus grande souffrance chez Marius, mais je lui ai quand même préféré la « discrétion » de son ami Hippolyte. Plus réservé, plus « rêveur », cet écrivain en quête d’identité et d’un bon sujet d’histoire, m’a beaucoup plu. D’ailleurs, je me suis régulièrement demandé, pendant ma lecture, s’il n’y avait pas un peu (beaucoup) de l’auteur dans ce personnage qui a de bons goûts musicaux (cf Zombie de The Cranberries)… Quant à la relation entre les deux amis si différents : une belle histoire d’amitié et pas mal d’humour !
Après les personnages qui m’ont convaincue, j’ai également apprécié la forme du texte, la plume de Rodolphe Fontaine. Sur 230 pages, l’auteur offre trois points de vue successifs (toujours à la troisième personne du singulier). Le lecteur suit, en alternance, Hippolyte et Marius et parfois même une troisième figure (sur une ou deux pages maximum) : une des victimes. J’aime assez ce choix de narration qui offre un bon rythme, relance l’intérêt et le suspense. On a l’impression d’être un peu partout et d’avoir toutes les cartes en main (ou presque) pour résoudre l’affaire.
J’ai trouvé les dialogues - assez nombreux au demeurant - dynamiques (surtout lorsque les deux amis sont face à face) et bien intégrés dans l’ensemble du texte. En revanche, il m’a peut-être manqué une ou deux descriptions pour que je réussisse à appréhender correctement le physique des personnages (j’ai eu un peu de mal à me les imaginer) ou le décor des scènes mais je n’ai pas eu de mal à suivre celles-ci et à comprendre ce qui se passait.
Marius et Hippolyte possèdent une petite particularité assez originale… un petit jeu qui n’appartient qu’à eux… ils se lancent régulièrement des citations et l’autre, en face, doit découvrir l’origine de celle-ci. Autant dire que de mon côté, je n’ai réussi à en reconnaître aucune (à part le passage des paroles de Zombie des Cranberries… on a la culture qu’on peut !) et qu’il faudrait que je m’y mette un peu pour pouvoir briller en société… Les citations, plus ou moins connues, reviennent assez souvent dans le texte. Elles apportent un peu d’humour et de fraîcheur et c’est assez amusant de les découvrir. Est-ce un jeu auquel l’auteur joue dans sa vie quotidienne ? Si oui, je suis impressionnée, incapable que je suis de retenir une phrase complète (déjà le numéro de mon interphone, c’est dur alors…) !
Pour conclure. Une petite enquête à la française bien menée qui prend son temps pour se lancer mais qui ensuite mène le lecteur sans temps morts jusqu’à la dernière page. L’affaire en elle-même n’est pas des plus impressionnantes et le dénouement ne m’a pas surprise outre-mesure mais je retiens surtout de cette lecture, les figures des deux enquêteurs (surtout Hippolyte) et leur amitié. Deux personnages attachants qui apportent humour et fraicheur dans cette vague de crimes…