Editions France-Empire,
2012, p. 175
Première Publication : 2012
Pour l'acheter : A la folie
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Pascal Marmet a dirigé une entreprise pendant de nombreuses années. Aujourd'hui il se consacre entièrement à l'écriture et parallèlement il continue chaque mois à organiser des soirées littéraires avec des invités de marque.
Merci à Pascal Marmet pour cette aventure...
rmée d’une bonne dose d’insolence et avec l’impertinence de ses vingt ans, Joanna force la porte d’un prestigieux groupe de presse et, grâce à son audace, se fait embaucher par la directrice d’un célèbre magazine féminin. Alors que sa destinée semble s’améliorer, son passé trouble la rattrape sous la forme d’un journal intime dont elle hérite d’une parfaite inconnue.
Ce cahier va placer sur son chemin Pascal Langle, un propriétaire de théâtre rongé par la tristesse. Lui aussi reçoit un des onze cahiers de sa compagne décédée dans ses bras il y a dix ans.
À leur insu, un manipulateur usé par la folie dirige dans l’ombre un odieux projet.
Rencontres décalées, magie du milieu de la mode, courses poursuites à travers le Paris touristique, croisière à haut risque dans les calanques du sud de la France, enlèvements, séquestrations, meurtres, manipulations génétiques, démence, cambriolages et amour impossible, sont les thèmes de cette machination diabolique distillée comme du venin par l’auteur.
Un seul antidote : lire jusqu’à la dernière goutte ce « thriller » romantique, sombre comme une malédiction et pétillant comme une comédie de boulevard.
Un récit grisant à la mécanique parfaite jusqu’à la surprenante délivrance… que rien ne permet de deviner.
ncore un policier ?! Et oui. Je ne sais pas ce que j’ai en ce moment, mais je les multiplie. Depuis le temps que j’avais pris cette résolution… voilà qui est fait ! Je suis, qui plus est, très heureuse de me (re)plonger dans le genre grâce à des auteurs français : Rodolphe Fontaine il y a quelques jours, Henri Courtade dans quelques semaines… et Pascal Marmet aujourd’hui !
La découverte de son dernier titre, A la folie, a été plutôt positive. Je serais même allée jusqu’à dire qu’il s’agit d’une lecture excellente si la dernière partie ne m’avait pas déçue. J’ai trouvé le début brillant, l’intrigue prenante mais le dénouement tellement rapide et simple… dommage !
Alors, revenons sur le négatif tout de suite pour nous attarder ensuite sur tout ce que ce texte a de positif à nous offrir !
Comme je le disais juste au dessus, le dénouement de cette histoire m’a déçue et n’est pas, à mon goût, à la hauteur des pages précédentes. En effet, au début, Pascal Marmet met en place ses personnages et offre, au compte-goutte, les pièces du puzzle. On suit une figure puis on la délaisse pour la faire la connaissance d’une autre et on se demande quel peut bien être le rapport entre elles deux… On continue à tourner les pages, très intrigué, on recueille quelques indices, on les rassemble pour tenter de trouver une logique, une explication à tout ça… Et hop, on fait la connaissance de nouveaux personnages, on commence à y voir un peu plus clair mais on meurt d’envie de connaître le fin mot de l’histoire… et là, tout dérape. Les personnages sont rassemblés autour du grand méchant et tout s’éclaire d’un coup. Bon, soit. Le problème c’est que le méchant ne fait pas long feu - alors finalement, on se demande à quoi il a servi - et que tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes (l’histoire du marin qui aide la jeune femme à rentrer chez elle est un peu « too much »). Je ne suis pas contre les happy end mais là, c’est trop facile et surtout, bien trop rapide ! Je pense qu’il aurait fallu développée tout ça sur une centaine de pages supplémentaires pour que ce dénouement soit à la hauteur de la mise en route.
Dans la même optique, je ne suis absolument pas contre les idées abordées (séquestration, manipulations génétiques, meurtres, adoption…) au contraire, mais tout, en si peu de temps, c’est un peu trop. Encore une fois, les idées et le fond sont excellents mais auraient mérités d’être davantage mis en avant, davantage traités.
Maintenant que j’ai parlé de ce qui m’avait un peu déçue, venons-en à ce que j’ai aimé : la construction des trois premiers quarts du texte - sans vouloir me répéter - m’a vraiment tenue en haleine, m’a fait me questionner et m’a donné envie de lire la suite très vite ! Choisir de passer d’un point de vue interne à l’autre, d’alterner les histoires des personnages pour nous les présenter, m’a beaucoup plu. L’auteur offre ainsi un rythme à la lecture, mais également un moyen de rassembler les pièces du puzzle (bon, en ce qui me concerne, je suis nulle au jeu des enquêtes et c’est quand enfin, l’auteur donne le nom du coupable que je comprends…). Si Pascal Marmet avait fait le choix de l’omniscience, nul doute que la lecture aurait été beaucoup moins vivante et captivante !
L’utilisation du « je » permet, qui plus est, de ressentir une plus grande empathie pour le narrateur. Enfin, les narrateurs ici puisque l’auteur alterne selon les chapitres. L’exercice est difficile et parfois raté : il n’est pas simple de passer de la voix d’un quarantenaire déprimé à celle d’une jeune fille dynamique et délurée… et pourtant, je trouve que Pascal Marmet a rempli son contrat et a su distinguer ses personnages et leurs narrations.
D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé les figures mises en scène, notamment les deux principales (celles qu’on rencontre en premier) : Pascal et Joanna. Tous les deux ont leur histoire, leur passé et une personnalité bien affirmée. Les personnages suivants, un peu moins mis en avant, m’ont moins marquée mais sont tout de même bien traités. J’ai eu plaisir à suivre tout ce petit monde et à découvrir ce qu’ils deviennent.
Avant de conclure, je voudrais préciser que le style de Pascal Marmet peut sembler un peu particulier dans les premières pages : haché et lapidaire (« Un escalier en bois se dresse face à moi. Immeuble bourgeois, odeur d’encaustique, tapis épuisé, poussière séculaire. »)… mais ce n’est qu’une entrée en matière. J’aime assez les phrases courtes comme jetées au lecteur donc je n’ai pas eu de soucis mais je sais que ça peut gêner.
Dans le même ordre d’idées, ne soyez pas surpris par l’emploi du présent et des temps du passé selon le point de vue adopté. C’est maîtrisé donc pas gênant, mais tout de même à noter. Cela étant dit, j’ai beaucoup apprécié le style de Pascal Marmet, que ce soit du côté des dialogues ou des descriptions (avec une préférence pour celles-ci, tout de même).
Pour conclure. Si le dénouement avait gagné une centaine de pages supplémentaires pour développer la résolution de l’affaire et l’introduction des nombreuses idées abordée ; nul doute que ce texte, bien construit, bien écrit et dans lequel évoluent des personnages intéressants, aurait été un petit coup de cœur.