Herakles, Tome 1

Il parait plus gros que sur l’amphore, non ? C’est Herakles dont on parle. De passage par là, le demi-dieu, mal dégrossi enchaine ces 12 épreuves avec force et sans état d’âme dans un album d’ aventure plein d’humour…

Scénario et dessin d’Edouard Cour

Public conseillé : Adolescent, adulte

Style : Aventure épique et humoristique Paru chez Akileos, le 06/07/2012

Ce que j’en pense

L’histoire est connue. Pas de révolution majeure. Hercule (Herakles, traduire par “la gloire d’Hera”) se voit confier 12 travaux infaisables, pour vérifier qu’il mérite un statut de dieu à part entière (il n’est que demi-dieu)
Comme la base est universellement connue, Edouard Court lance tout de suite son héros dans les épreuves. Cela commence par le “lion de Némée à la peau impénétrable”. A défaut d’en venir a bout avec une arme, c’est en l’étranglant qu’il le terrasse. Puis il enchaine : “L’hydre aux 8 têtes”, “la biche de Cérynie aux bois d’or et aux sabots d’airain”, le “sanglier géant du mon Erymonthe”, etc…etc…. Comme c’est un tome 1, l’album s’arrete au 8 premiers travaux et c’est bien ainsi ! Il faut dire que le gars “Herakles” n’est pas du genre tendre. Brute épaisse aux gros muscles, il est plutôt “brute de décoffrage” et ne se pose pas beaucoup de questions.
Edouard Cour nous offre une relecture rafraichissante du mythe ultra-connu d’Hercule. Avec ses dialogues modernes et décalés, il le fait descendre (à coup de pied aux fesses) de son piédestal de demi-dieu, et nous livre un gros “ours”, plutôt naïf et attendrissant, dans ces erreurs et ses maladresses.
Mais Edouard Cour ne s’arrête pas à une description d’Herakles aussi “Monobloc”. Au fur et à mesure de l’album, on découvre un être plus sensible et subtil qu’il n’y parait. Entre chaque épreuve, ses rencontres et discutions avec les personnages secondaires cassent le style “aventure épique” pour nous emmener vers un conte classico-moderne assez sensible.
Herakles m’a vraiment étonné (en bien). Entre le comique de situation et les dialogues truculents, Edourad Cour m’a fait passer un excellent moment de lecture. Si l’on cherche un divertissement sans neurone, on est servi. Si on cherche un album humoristique et décalé, cela marche aussi.


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Le dessin

Je me dois de consacrer un chapitre complet au dessin de ce jeune auteur, qui assure scénario ET dessin à lui tout seul. Il faut dire que c’est avant tout le dessin qui m’a conquis. Herakles assure le spectacle graphique durant 150 pages. Son dessin moderne, anguleux est d’une énergie et d’une expressivité rare. Entre l’expressivité de Blain ( voir “Quai d’orsay“) et la base classique de Matthieu Bonhomme (voir “Le marquis d’Anaon”, ou “Esteban“), Edouard Cour épure son trait et l’enrichit d’une matière crayonnée et “charbonneuse”. Le résultat est particulièrement “graphique”. L’utilisation de grandes masses blanches ou noires, et son sens aigu de la composition accentue l’impact visuel. Petit plus : l’ambiance colorée est assez osée, avec des fonds ocres, rouges, ou jaunes. Cette utilisation particulière de la couleur rappelle les amphores peintes d’époque hellénistique.
Enfin, son découpage est varié et dynamique. Les formats changeants des cases adaptent avec bonheur à la BD, les techniques cinématographiques (zoom, travelling…), sans jamais nuire à la lisibilité. Bien vu !

Pour résumer

Vous voulez savoir comment tuer une hydre dont les têtes repoussent sans cesse ? Comment capturer un sanglier géant ? Cet album est fait pour vous. Au détour d’une bataille épique, ne vous tordez pas trop de rire en lisant les dialogues savoureux qui parsèment cet album. Les dieux ne sont pas tendres avec ceux qui ne sont pas comme eux…