Galkiddek (T1) La Prisonnière

Galohan, le Seigneur de Galkiddek, est à la recherche d’un sculpteur qui pourrait l’aider à ressusciter sa défunte épouse…

Scénario de Frank Giroud, dessin et couleurs de Paolo Grella. Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Médiéval Paru chez Delcourt, le 3 avril 2013 Share

L’histoire

Dans un petit village tranquille, Sire Galohan de Galkiddek et sa troupe d’hommes d’arme rentrent avec fracas dans l’église. L’arrivée musclée et violente n’a qu’un seul but : retrouver une statue dont les traits lui rappellent sa défunte épouse.
Quand Alcantor, l’alchimiste, découvre la statue recherchée (une vierge particulièrement belle et délicate), Galohan devient fou de rage. Il décapite le prêtre, lui reprochant de l’exposer aux yeux de tous.
Le Bedot, qui se cachait dans le confessional, lui révèle que l’auteur de cette statue se nomme Jabath et vit à Ram.
Pour mettre la main sur Jabath, Galoham conçoit une sombre machination et déclenche la guerre contre Enoch, le seigneur de Ram…

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Saga médiévale aux accents multiples


Frank Giroud, scénariste reconnu de nombreuses séries à succès (Azrayen, Le Décalogue, Page noire, Quintett, Secrets, Les oubliés d’Aman, Destins…) s’attaque au genre « médiéval » teinté de fantastique.
Dès les premières pages, porté par un dessin somptueux, Giroud nous entraine dans un tourbillon guerrier et médiéval. La furie de Galohan, à peine modérée par le sombre et étrange Alcantor, nous plonge dans une histoire tout en sang et en douleur. Avec cette « exposition » crue, il pose un monde brutal, ou pouvoir et loi ne font qu’un. Cette introduction pose deux personnages importants tout en évoquant de façon encore lointaine les ressorts dramatiques du récit. Même si le fantastique est bien loin, l’idée de la mort de l’amour qui rend fou et l’envie de faire revivre l’être aimé est entre-aperçu. Plus qu’une simple histoire de conflits, Giroud amène son récit dans le sillage des grandes mythologies humaines. Le comte Drakula n’est pas très éloigné de son Galohan…
Après les complots et la guerre que Galohan déclenche pour son seul intérêt, le récit bascule avec l’arrivée de Lillewyn au château de Galkiddek. La fille du défunt seigneur de Ram devient donc le centre de l’histoire. Sa condition de prisonnière oriente l’histoire. Giroud compose un personnage complexe, d’une grande beauté, mais animée par une soif de vengeance, qui la rend laide intérieurement. En somme, tout l’opposé d’Alcantor, l’alchimiste, à l’apparence repoussante et aux qualités de guérisseur. Bien entendu, c’est l’opposition entre la beauté intérieure et extérieure que Giroud traite avec subtilité.

Coté dessin


Je dois dire que le dessin de Paolo Grella (« Le Manuscrit Interdit », chez le même éditeur) fut un déclencheur dans l’achat de cette BD. Son trait expressif, ses couleurs flamboyantes trouvent dans cette histoire de vie et de mort une résonance particulière. Grella nous immerge dans l’imaginaire de Giroud avec précision et une certaine liberté bienvenue. Couleurs agressives dans les scènes de combats, ou douces pour les portraits de la belle Lillewin, son dessin s’adapte aux changements de cap du récit. Que du bonheur !!!!

Pour résumer


Ce premier tome de « Galkiddek » commence sous les meilleurs hospices. Avec un récit accrocheur et énigmatique, Giroud nous entraine dans son monde médiéval. Mêlant habillement vengeance, amour et ésotérisme, il capte toute notre attention par cette série prometteuse, magnifiquement mise en images par Paolo Grella.